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Hunger Games, Suzanne COLLINS

Hunger Games, Suzanne COLLINSLes Hunger Games ont commencé. Le vainqueur deviendra riche et célèbre. Les autres mourront...

Dans un futur sombre, sur les ruines des Etats-Unis, un jeu télévisé est crée pour contrôler le peuple par la terreur. Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette sinistre téléréalité, que tout le monde est forcé de regarder en direct. Une seule règle dans l'arène : survivre, à tout prix.

Quand sa petite sœur est appelée pour participer aux Hunger Games, Katniss n'hésite pas une seconde. Elle prend sa place, consciente du danger. A seize ans, Katniss a déjà été confrontée plusieurs fois à la mort. Chez elle, survivre est comme une seconde nature... 

 

Mon avis :

 

J’avais beaucoup entendu parler de ce livre sur les blogs. J’avais lu des critiques dithyrambiques. Pourtant ce roman ne m’a jamais attirée. Quand mon fils m’a emmené le voir au cinéma, je me suis dit que c’était l’occasion de découvrir cette petite merveille. Quelle déception !

L’héroïne tant encensée sur les blogs m’est apparue arrogante et peu affable. La première partie du film est d’une lenteur abominable – d’accord tout se met en place, mais on pouvait faire plus court et plus clair – et la deuxième assez violente. Je m’en suis voulu d’avoir accepté que mon fils de douze ans voit ce film. Il a cependant aimé, lui. Au point de se plonger dans le tome 2 du récit, alors qu’il n’avait pas lu le premier.

J’ai aimé, par contre, qu’on se rende compte de ce qui se passe hors de l’arène, de la manipulation et de la bassesse des producteurs de ce jeu. On visualise clairement le côté tout-puissant et injuste de la téléréalité en général, des Hunger Games ici.

 

Pour ne pas rester sur cette désillusion, j’ai emprunté le premier livre. Hélas, cela ne m’a pas réconciliée avec cette histoire.

 

Le roman diffère du film dans le sens où ce sont les pensées de Katniss qui sont relatées et il y a donc moins d’actions, de mouvements que dans le film. J’espérais plus de rythme, c’est raté. Mais de ce fait, l’héroïne prend une consistance qu’elle n’a pas du tout dans le film. Le monologue intérieur de Katniss qui nous est présenté la rend plus complexe dans le récit, hésitant sans cesse entre peur, courage et abnégation.

Plutôt qu’un récit à la 1e personne, j’aurais aimé avoir une alternance de points de vue ; découvrir le jeu de l’extérieur comme dans le film ; comprendre qui tirait les ficelles et pourquoi. J’espérais aussi mieux comprendre le monde dystopique dans lequel les personnages évoluent mais il n’est pas très développé. J’ai cherché les raisons de la révolte des douze districts ou une description des autorités du Capitole, par exemple.

Un petit plus, le personnage de Peeta que j’ai trouvé un peu fade dans le film m’est apparu différent dans le roman. Son humour m’a fait sourire quelques fois.

L’écriture du roman est assez simple (pour ne pas dire simpliste) et surtout visuelle. Mais il est quasi impossible de se faire une représentation mentale personnelle après avoir vu le film. C’est sans doute dommage car tout n’est pas filmé exactement comme c’est écrit. Les fautes de grammaire sont légion, quant à l'utilisation du présent, je n'y accrocherai sans doute jamais.

 

Si l’idée de départ est bonne, elle m’a semblé manquer de souffle. L’auteur ne va pas au fond des choses, des sentiments, des relations de cause à effet. De plus, je n’ai pas apprécié (mon côté maternel sans doute) qu’un récit pour la jeunesse utilise des enfants à peine pubères pour des combats à mort. Cela permet sans doute aux ados de s’identifier aux héros mais je ne trouve pas cela très sain. Le désespoir qui sous-tend le récit de bout en bout est déjà déstabilisant, la violence enfantine qui s’y ajoute, lui apporte une note d’inhumanité superfétatoire.

De plus un paradoxe dérangeant m’a sauté aux yeux au fil de cette lecture : l’auteur dénonce la manipulation de masse par l’image et son récit devient lui-même un spectacle qui participe à ce qu’elle dénonce. Il fait de nous des voyeurs, tout comme les habitants des Districts, contraints eux, de regarder, et cela me gêne beaucoup.

  

Hunger Games, Suzanne COLLINS

  

  

 

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O
Chacun est libre de ses choix et de ses goûts et je n'aime pas non plus la censure. Cependant votre article me fait réfléchir. J'ai apprécié cette lecture quant à l'histoire mais vous soulevez un point intéressant quant à la violence. Une observation juste qui ne m'a pas effleuré sur le moment. Le film va toucher un public plus large et plus jeune que le livre et là, vraiment, c'est interpellant. La dernière pharse de votre billet me secoue un peu, j'avoue. A méditer.
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N
une chose semble évidente = c'est mal traduit, car en anglais, je n'ai pas remarqué le manque de qualité littéraire
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K
Je ne m'étendrai pas sur le domaine de la violence. Mais en ce qui concerne les qualités littéraires du livre, je suis resté sur ma faim. Je n'aime pas le passé composé dans un récit. Ni les répétitions de mots (5 fois le même mot sur une demi page...). L'histoire est accrochante mais je regrette que l'on ne soigne pas davantage l'écriture dans les romans pour les adolescents. Lisez le site de Livraddict où la plupart ont moins de 25 ans et voyez comme ils s'expriment mal par écrit !! Peut-être cela les aiderait-il si les récits qu'ils lisent étaient soigneusement rédigés.
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J
La différence que je vois, Niki, entre les livres que vous citez et celui-ci, c'est que les vôtres dénonçaient une violence contemporaine et avaient raison de le faire. Celui-ci laisse entendre que dans l'avenir ce sera ainsi et que l'on s'en délectera. La nuance est grande.
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J
Personnellement, je trouve qu'il y a une grande différence entre de la violence lue et de la violence montrée. L'esprit adoucit, édulcore s'il le veut quand on lit. L'image montre la violence brute. Et dans ce film précisément, même si la violence est suggérée à 75%, il reste du sang qui gicle, une lance qui transperce, un chien qui mord...  Et surtout des jeunes forcés d'être là et qui entrent dans le jeu avec une facilité déconcertante, sans le moindre état d'âme (excepté les héros du 12). Pour moi, le film devrait être ENA, comme il l'aurait été il y a encore dix ans. Il y a un âge pour tout.Ainsi pour les polars, ce ne sont pas des enfants de 10, 12 ans qui les lisent et les adultes ont suffisamment de recul pour faire la part des choses.  
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