Par argali
Ana avait trois ans quand ses parents sont morts lors du naufrage de leur bateau dans les Hébrides extérieures. Elle grandit dans une vaste maison entre une grand-mère issue d'une ancienne famille écossaise et un grand-père portugais qui, après l'avoir rencontrée, n'est jamais rentré au pays. Est-ce pour la consoler qu'ils lui racontent tant d'histoires féériques qui se seraient passées autrefois dans leur ville d'Edimbourg ? Elle a dix ans lorsque sa grand-mère disparaît dans les collines du Fairy Glen.
Dévastée par cette perte, Ana plonge dans un mutisme désarçonnant et s'isole de son entourage. Son grand-père Oscar part alors s'établir, avec elle, dans sa ville d'origine, Porto. Il y retrouve des gens qui étrangement n'ont pas pris une ride. Véranis, le patron de la librairie Lello ainsi que trois mystérieux personnages habitant une maison cachée dont seuls les Portuans connaissent l'existence.
Mon avis :
Je ne suis pas fan du genre fantastique. Mais un roman belge, qui se déroule entre Florence, Edimbourg et Porto et où un mystérieux escalier au cœur d’une librairie joue un rôle important, ne pouvait qu’attirer ma curiosité. Et je ne regrette rien.
Dès le prologue, on entre dans l’histoire, happé par l’ambiance, les lieux et le suspens. Dès le premier chapitre, on apprend qu’Ana, surnommée Ony, est doctorante en Histoire de l’art à Florence où elle a accès à l’héritage des Médicis. On plonge d’entrée au cœur de l’action et on sait que le récit sera pointu, tant les références culturelles et historiques sont nombreuses. On est séduit par le style soigné de l’auteure, ses descriptions imagées, la fluidité du texte... Viennent ensuite Edimbourg, Porto, les références médiévales, les légendes d’Ecosse, la mythologie, un livre maléfique… Un foisonnement d’éléments passionnants qui nous empêchent de lâcher le roman et sont la preuve d’un incroyable travail de recherches en amont. Mais ces nombreuses informations pourraient en rebuter plus d’un.
J’ai aimé la librairie, ses vieux livres qui s’entassent sur les rayonnages de bois et l’escalier majestueux au cœur de la librairie. La description qui en est faite nous rend le lieu familier et séduisant. Et tous ces ouvrages mystérieux qui cachent des indices et des réponses aux énigmes que pose l’histoire. Un bel hommage aux libraires, aux auteurs et aux lecteurs.
Paru chez Chronica, une maison d’édition bruxelloise, « Le Livre de Créatures » est vraiment un tourne-page dont on n’a pas envie de sortir. Ses chapitres courts (deux à cinq pages) donnent du rythme au récit. Il séduira les amateurs du genre ou les amoureux de culture, d’art et de littérature.
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