Un sacré gueuleton, Jim HARRISON

Tous les lecteurs de Jim Harrison connaissent son appétit vorace pour la bonne chère, les meilleurs vins et autres plaisirs bien terrestres qui irriguent son œuvre. Grâce à ce Sacré gueuleton, même les plus fidèles d’entre eux seront surpris de découvrir l’étendue de ses écrits sur le sujet.
Rassemblés pour la première fois en un seul volume, ces articles publiés au fil de sa carrière ne se contentent pas de célébrer les plaisirs de la table. Savoureux quand il croque les travers comparés des critiques littéraires et des experts œnologues, féroce quand il brocarde l’affadissement du goût et la nourriture industrielle, Big Jim parle de gastronomie avec la même verve que lorsqu’il évoque la littérature, la politique, l’amour des femmes ou l’amour tout court. En chemin, il déroule des recettes toujours réjouissantes, parfois inattendues, et fait preuve d’un humour dévastateur à l’égard des pisse-vinaigres de tout poil.

Mon avis :

Lors d’une rencontre ayant comme thème "les saveurs", une amie du club de lecture a présenté cet ouvrage qui m’a intriguée. Je n’avais lu de lui que « Légendes d’automne » lorsqu’il est paru (ça date) et le portrait que François Busnel a publié « Jim Harrison, Seule la terre est éternelle ».
Quelle période plus favorable que les vacances pour « manger, boire et lire » ? J’ai donc savourer par petites touches ces chroniques qui proposent en creux un autoportrait de l’auteur, célèbre gourmand vagabond.

Cet ouvrage est donc un recueil des aventures gastronomiques de l’auteur, jadis parues dans la presse américaine. Il y parle de ses repas, de ses mets préférés mais aussi de ses lectures comme celles de Thomas Mann ou les biographies de peintres, de musique classique, des personnes qui ont partagé sa table et de ses souvenirs d’enfance liés à la nourriture (Ha les harengs !).
Chaque article est truculent et se dévore comme l’auteur ses mets délicats ou rustiques, avec volupté. Jim Harrison a multiplié les expériences culinaires et on comprend que les excès ont aussi miné sa santé. Mais ce qu’on retient, ce sont les souvenirs qui remontent après une bouchée ou l’arôme d’un plat ou d’un vin, les balades dans la nature, les rivières poissonneuses, la chasse… tellement poétiques et savoureux. Il parle beaucoup de lui, de sa vie et de ceux qu’il a croisés ou aimés et toujours avec humour, parfois caustique, mais généreux.

J’ai découvert un homme affamé, de la vie, des expériences, de cuisine, un fin connaisseur en vin mais surtout en relations humaines.
Je vous conseille de le découvrir par petites touches, article par article, afin d’éviter l’indigestion. Mais je suis sûre que vous apprécierez.

« To cook is to love again » JH