Par argali
Alexia rêve de faire partie de LA gang populaire de l'école et elle est bien près d'y parvenir. Mais le rêve se transforme en cauchemar quand la jeune fille devient témoin du harcèlement infligé par la bande. Sabrina semble capable de tout pour rendre la vie impossible à Maude, une ancienne amie d'Alexia. Et Antoine, qui est si beau, est-il vraiment différent des autres ? L'intimidation aura des conséquences encore plus tragiques que tout ce qu'elle aurait pu imaginer.
Mon avis :
Un très court (89 pages) roman jeunesse, percutant comme un coup de tonnerre.
Dès le départ, on sait que quelque chose de grave est arrivé. On remonte le fil de l’histoire grâce à Alexia, le témoin, qui confie ses états d’âme et ses regrets face aux événements qui se sont passés dans son entourage.
On entre de plain pied dans le monde de l’adolescence et des bandes de collège. Les jalousies, les mesquineries, les intimidations... toujours pour rire... jusqu’à ce que le harcèlement moral se fasse violence, cruauté.
Le récit est trop court pour entrer dans une analyse psychologique détaillée mais l’intrigue est efficace, les événements chocs et confrontent brutalement les jeunes à la réalité du harcèlement. Une écriture frontale, concise qui place chacun face à ses responsabilités. L’auteure décrit avec subtilité et sensibilité cet univers trouble sans juger mais en posant des questions choc : le jeune qui détourne le regard est-il conscient qu’il se rend complice ? pourra-t-il vivre ensuite avec ces souvenirs ? Se rendent-ils compte, les jeunes, qu’un harceleur est toujours quelqu’un en souffrance qui attaque le premier pour parer les coups ?
Le Cri dénonce une situation intolérable et pourtant trop souvent tolérée en silence alors que les témoins détiennent le plus souvent la clé d’un dénouement heureux pour la victime. Un récit poignant - hélas d'actualité - qui n’est pas sans rappeler « Le coup de la girafe » de Camille Bouchard et que l’on devrait faire lire à tous les jeunes ainsi qu'aux éducateurs et enseignants.
Très populaire au Québec, Martine Latulippe écrit pour la jeunesse depuis 1999. « Le Cri » a été nominé au Prix jeunesse des libraires en 2013.
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