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Amistad, Joyce Annette BARNES
D'après une histoire vraie, cet ouvrage nous livre ici le terrible récit des événements qui entraînèrent cinquante-trois jeunes hommes et femmes – et la toute nouvelle nation américaine – à combattre au nom de la liberté et de la justice. En 1839, une mutinerie éclate à bord de La "Amistad", un vaisseau négrier espagnol. À la tête de cette révolte courageuse et acharnée se trouve Cinque, le fils d'un chef Mende. Mais La "Amistad" est arraisonné par la marine américaine. John Quincy Adams, ancien Président des États-Unis, est sollicité par les partisans des Africains pour assurer leur défense devant la Cour suprême, dans un procès qui fera date dans l'histoire.
Mon avis :
J’ai vu le film tiré du livre à sa sortie et je me souviens avoir été bouleversée par les conditions de vie, de survie plutôt, des esclaves, à bord du bateau et dans la prison. Le livre m’a fait le même effet car les descriptions sont aussi dures que ne l’étaient les images.
En 1839, bien que l’esclavage soit toujours d’actualité dans le Sud, la traite d’êtres humains était, elle, interdite. Seuls les Noirs nés esclaves pouvaient être employés comme tels. D’où l’objet du procès pour l'avocat de ces hommes qui cherche à démontrer que les mutinés de La Amistad sont nés en Afrique, alors que tous prétendant le contraire.
Cette bataille acharnée attirera l’attention de la nation toute entière et remettra en question les fondements du système judiciaire américain. Mais pour les Africains, il s’agissait seulement d’une lutte pour le combat de leur droit inaliénable à la liberté.
Complexe par le côté juridique de l’affaire, à une autre époque, dans un autre lieu, ce récit est cependant exemplaire quant à l’esclavage. Outre les conditions de vie des Noirs, on découvre les tensions existant entre les états du Nord, industriels, riches et abolitionnistes et ceux du Sud, agricoles, pauvres et esclavagistes. Alors que Van Buren, 8e président de la République, tente de manipuler la justice pour ménager les états sudistes et éviter d’allumer la mèche de la guerre civile, John Quincy Adams viendra prêter main forte à l’avocat des mutinés pour remettre à l’avant plan, le principal objet du débat : le droit à la liberté.
Rédigé dans un style soigné et employant un vocabulaire abordable, ce roman jeunesse peut être lu dès 12 ans. Il est cependant nécessaire d’accompagner la lecture pour donner aux enfants tous les éléments historiques qui leur manquent pour goûter au récit.
Edité en 1998, ce livre n’est hélas pas facile à trouver. Mieux vaut s’adresser à une bibliothèque.
Sur le même sujet, l'esclavage et la condition des noirs aux Etats-Unis, lire aussi Léon, de Léon Walter Tillage.
Tags : amistad, littérature américaine, esclavage, barnes
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Commentaires
Un thème, hélas, encore d'actualité, même si c'est ailleurs. Un livre à faire lire !