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Le bébé tombé du train, Jo HOESTLANDT et Anne PRIGENT
Au bout du jardin, les trains… et s’il y avait autre chose… Anatole, 60 ans, vit seul et n’aime pas être dérangé. Derrière le mur de son jardin, il y a la voie ferrée et chaque jour, le train passe… Alors qu’il est en train de biner, il aperçoit quelque chose bouger dans l’herbe : un bébé. Une rencontre bouleversante entre ces deux êtres « perdus » qui ont besoin d’amour. Une rencontre qui va changer la vie du vieil homme…
Mon avis :
J’ai découvert cet album dans le catalogue des éditions Oskar et j’ai été séduite d’emblée par le titre. Malgré une couverture peu attirante (jaune et noire, aux traits simplistes), j’ai eu envie de découvrir ce récit. Le titre m’a rappelé de suite, une scène du film « Les uns et les autres » quand Nicole Garcia se voit contrainte de déposer son bébé sur la voie ferrée, pour lui sauver la vie. Une scène qui m’avait bouleversée à l’époque.
Le livre allait-il évoquer le même sujet ?
J’ai aimé cette rencontre improbable entre un vieil homme bougon et solitaire, introverti, et ce bébé souriant et calme, curieux de tout, qui vont s’apprivoiser au fil du temps. Alors qu’Anatole a toujours vécu seul et sans se soucier de personne, il devient responsable d’un bébé ! Et peu à peu, il va changer sa manière de vivre, prendre soin de quelqu’un, l’aimer… même s’il est trop pudique pour le dire.
Derrière un texte en apparence naïf, se cache une histoire profonde et terrible. On pressent la vérité assez vite, même si elle reste implicite. Les indices sont donnés peu à peu, notamment par les dessins et le doute n’est plus permis. L’histoire est magnifiquement contée, toute en nuances et sensibilité. Mais je ne pense pas que de jeunes enfants peuvent le comprendre seuls. Sans doute feront-ils une autre lecture de ce récit s’ils ne sont pas accompagnés.
Quant aux dessins, ils vont à l’essentiel. Ce que j’ai d’abord trouvé simpliste est en fait un travail d’épuration qui rend compte de l’émotion du texte. Le rendu est agréable, les contours bien marqués et les aplats de couleur bien nets. Et à chaque page, on découvre un petit détail qui fait la différence, comme cette étoile qui brille dans les yeux du bébé. Par cette technique, on entre de plain-pied dans l’histoire. Un plus, pour les jeunes lecteurs.
Un court récit de 42 pages, au texte fort, qui va à l’essentiel et procure une belle émotion d’un bout à l’autre. A ne pas réserver aux enfants ! Merci aux éditions Oskar !
Tags : Le bébé tombé du train, enfance, adoption, joe hoestlandt
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Commentaires
Un récit que j'aimerais sûrement même si la couverture ne m'attire pas du tout.
Bonne fête et bonne semaine.