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Cadavres, François BARCELO
Je vis à Saint-Barnabé, un bled du Canada où même les arbres sont plus moches qu’ailleurs parce qu’ici les gens sont pauvres. En mourant, ma mère a ouvert la portière et elle est tombée dans le fossé. Ca m’agace. Même si je n’ai fait que mon devoir en la tuant parce qu’elle me l’a demandé.
Mon avis :
J’ai trouvé cet autre roman policier québécois à la bibliothèque. L’auteur étant réputé outre atlantique, j’ai laissé ma curiosité l’emporter. La 4e de couverture promettait un polar différent, un peu déjanté, et cela m’a tentée. Hélas j’ai vite déchanté.
Complexé par sa vie minable, dans un quartier misérable, le narrateur rassemble tous les clichés du personnage : médiocre, jaloux, paresseux, ivrogne et pas très futé. Avec beaucoup de cynisme, il évoque la mort de sa mère comme il dirait « j’ai perdu mon chat » (et encore, je pense que cela le toucherait davantage) puis la vie de sa sœur – qu’il n’a plus vue depuis dix ans – qui est devenue actrice dans une série policière de seconde zone, intitulée « Cadavres ».
Très vite, la médiocrité prend le dessus et on plonge dans des souvenirs incestueux, plats et vulgaires. C’est tellement sombre que cela en devient opaque. Je me suis accrochée, me disant que la suite me ferait peut-être sourire, mais la farce est énorme et le subtil devient grotesque.
Quant au style, il ressemble aux personnages. Le roman à la 1e personne est rédigé en langage parlé : « En veux-tu une ? j’ai offert », « Tu sais ce que je pense ? elle a demandé ».
Bref, j’ai tenu bon 120 pages (la moitié du livre quand même) et trois cadavres puis je l’ai refermé. Je passe peut-être à côté d’un chef d’œuvre d’humour et d’ironie mais tant pis. C’était au-dessus de mes forces de terminer ce roman.
Tags : cadavres, françois barcelo, ironie, littérature québécoise, roman noir
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