• De bois debout, Jean-François CARON

    De bois debout, Jean-François CARONLe coup est parti. Alexandre a vu mourir son père, abattu par erreur. Alors il a couru, fonçant à travers les branches, affolé, vers la première maison, chez celui qu'on appelle Tison. La chasse à l'aube, les sandwichs de pain blanc, les bûches qu'il faut corder droit, en un instant tout s'est évanoui dans la paix de la forêt. Alexandre quitte Paris-du-Bois, marche dans la solitude, il a perdu les gens qu'il aime. Des voix ? des chœurs, des airs volatiles ? se joignent à la sienne durant ses lectures. Engoncé dans le silence de ce père sans passé, il se tourne vers l'unique refuge possible : les livres. Le père, lui, il n'aimait pas les livres.  

     

    Mon avis :

     

    Après le drame, Alexandre fuit et frappe à la première porte venue. Entre lui et Tison, défiguré par un incendie et qui vit en reclus, une complicité forte se noue grâce à la littérature. Il le connait à peine mais découvre chez lui un havre de paix et fait des livres son refuge. Son père, homme taiseux, lui interdisait les livres, jugés inutiles. Peu à peu, cet ado orphelin va changer, grâce au pouvoir de l’imaginaire que la lecture va développer, et se prendre en main.

    Au fil des pages, la vie du père d’Alexandre se dévoile peu à peu et on comprend mieux la relation filiale qui les unissait.

     

    J’ai mis longtemps à lire ce roman qui est dans ma bibliothèque depuis deux ans. Pourquoi ? Je l’ignore mais je suis heureuse de l’avoir enfin ouvert.

    Si la narration est déstabilisante au départ, j’ai vraiment apprécié l’atmosphère de ce récit et l’écriture fine et précise de Jean-François Caron. Terriblement bien écrit, dans une langue savoureuse qui chante à mes oreilles, ce roman nous décrit des paysages à couper le souffle comme seul le Québec en possède. Au cœur de ces forêts splendides, la vie des hommes n’est pourtant pas simple. Euphémisme certain, tant l’isolement et la pauvreté rendent la vie rude et austère. Cela rend les émotions d’autant plus exacerbées.

    Ce roman initiatique est un hymne à l’amour filial, à ce qu’il y a de beau dans l’humain et au pouvoir de la littérature. Le tout au cœur d’une nature sauvage et âpre.

     

    « L’héritage le plus fort du père : son silence. C’est lui qui m’accompagne chaque jour de ma vie, sur lui que je marche, en lui que je lis. C’est une marque profonde : entre guillemets, des points de suspension. » 

     

     

    Pin It

    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Dimanche 21 Avril à 11:45
    Anne

    Je n'ai pas encore pris le temps de lire ce livre. Je me demande si l'année prochaine, je ne ferai pas une année "La Peuplade".

      • Dimanche 21 Avril à 18:07

        Bonne idée. Tous leurs livres sont de qualité.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :