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De sang et de rage, Tomi ADEYEMI
Il fut un temps où la terre d'Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l'a faite disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n'était alors qu'une enfant. Aujourd'hui, elle a le moyen de ramener la magie et rendre la liberté à son peuple ; même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer. Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s'élance dans une quête périlleuse...
Mon avis :
Je ne suis pas fan de fantasy et je ne sollicite pas ces romans mais comme Nathan m’a gentiment envoyé ce roman, je me suis fait un devoir de le lire.
Ce roman diffère de ce qu’on a l’habitude de trouver d’ordinaire en fantasy. Les origines nigérianes de l’auteure y sont sans doute pour beaucoup. Le récit se déroule en Afrique et fait la part belle aux contes et légendes qui scandent la vie des Africains depuis toujours. L’héroïne, Zélie, est africaine, comme Tzain, Amari et Inan, et c’est bien. (Fallait-il d’ailleurs attendre une auteure africaine pour que cela arrive ?) Elle a perdu sa mère dans son enfance, en même temps que la magie a disparu de son monde. Sa mission est de la restaurer et de venger le génocide du peuple des majis et l’oppression qu’ils subissent. On ne peut s’empêcher d’y voir une allégorie de l’Histoire et l’auteure n’hésite d’ailleurs pas à établir des parallèles avec notre propre monde.
Le racisme et la violence sont deux thèmes omniprésents dans ce roman. Ils mettent en lumière une intéressante réflexion sur le concept de race, sur les considérations liées à la couleur de peau notamment et les préjugés qui en découlent. Par le questionnement des personnages, l’auteure remet en cause les valeurs et notions héritées et véhiculées par l’éducation reçue.
Le rythme est soutenu, les rebondissements nombreux et l’alternance des points de vue des personnages accentuent ce rythme.
Certains passages sont particulièrement durs mais la culture africaine est à la base de ce roman, il était normal de ne pas édulcorer les faits.
Les amateurs du genre seront peut-être déçus de ne pas trouver une description précise de l’univers dans lequel évoluent les personnages qui reste très peu estompé, les rapports humains étant clairement la priorité de Tomi Adeyemi.
Original et intelligent, ce n’est pas seulement une belle aventure mais une réflexion plus vaste sur l’oppression, le pouvoir et la supériorité des uns sur les autres. Ce roman jeunesse devrait être donné à lire aux adolescents dès 13 ans car il déjoue avec justesse les a priori raciaux. Premier tome d’une trilogie, il nous propose une fin digne de l’histoire narrée et donne envie de lire la suite.
Tags : littérature africaine et américaine, contes, légendes, magie, génocide, racisme, préjugés
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Commentaires
a priori pas trop mon genre, mais pourquoi pas!