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Des vies d'oiseaux, Véronique OVALDE
Quand sa fille Paloma déserte sans prévenir la somptueuse villa familiale, Vida Izzara croit en deviner la raison : elle serait partie avec son amant vivre une vie moins conventionnelle. Jusqu'au jour où Vida comprend que c'est elle aussi que Paloma fuit. Aidée par Taïbo, qui enquête sur un couple de jeunes gens habitant clandestinement les demeures inoccupées de la région, elle part à la recherche de sa fille. Ce périple la conduira de l'Irigoy de son enfance aux recoins secrets de son cœur.
Les vies d'oiseaux, ce sont celles que mènent ces quatre personnages dont les trajets se croisent sans cesse. Chacun à sa manière, par la grâce d'un nouvel amour, est amené à se défaire de ses liens - conjugaux, familiaux, sociaux -pour éprouver sa liberté d'exister.
Mon avis :
J’avais hâte de me plonger dans "Des vies d'oiseaux" dont on m’avait dit tant de bien. Et bien je suis déçue. Trop d’emphases et de critiques dithyrambiques m’ont fait espérer mieux ou autre chose.
L’écriture fluide est agréable à lire. De courts chapitres s’enfilent comme des plumes. C’est doux, léger. Trop sans doute. Les descriptions sont belles : on ressent la moiteur de l’endroit, la résignation… Bref, on s’ennuie ! L’énigmatique Vida est trop floue ; la jolie Paloma trop lisse et Taïbo trop ténébreux. Chacun vit dans une prison dorée, face à la vacuité d’une vie qu’il n’a pas choisie mais dont il accepte le vide. J’ai eu l’impression d’errer dans un roman de David Hamilton, entre flou, légèreté et surexposition. Mon Dieu, que tout cela manque de vie !!
Pourtant, cela aura pu me plaire.
L’histoire d’abord : celle de deux femmes qui souffrent de ne pas être aimées et cherchent à s’en sortir. Mais pourquoi diable ont-elles besoin d’un homme pour y arriver ? Sont-elles faibles ou désœuvrées à ce point ? Le désir qui pousse à s’affranchir des barrières sociales et familiales, ce n’est pas très original.
Le cadre ensuite : l’Amérique du Sud, le Mexique ou tout autre pays des environs. Une région où les gens ont le sang chaud et ne s’en laissent pas compter, où la vie est dure et n’épargne personne. Mais ici, les personnages sont las de vivre dans leur cage dorée. Toute énergie, toute fierté semblent les avoir quittés.
Les noms : rien n’est nommé au hasard dans ce récit. Ni Vida (la vie ?!) ni Paloma (la colombe)…
L’écriture : agréable, aérienne, très juste et superbement descriptive. Mais une phraséologie parfois déroutante de longueur. Une écriture mise au service d’une histoire dont le fond manque de profondeur, dont l’intrigue n’est pas, hélas, assez travaillée.
Un style superbe ne fait pas un livre à lui seul. L’histoire aurait mérité un peu de densité !
Merci à Priceminister de m'avoir envoyé ce roman dans le cadre des matchs de la Rentrée Littéraire.
Tags : des vies d oiseaux, amérique latine, désir, famille, fuite, véronique ovaldé
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Commentaires
4Jacqueline HMercredi 5 Octobre 2011 à 22:555jessyjamesMercredi 5 Octobre 2011 à 22:58Je suis soulagé de lire ta critique ! Je n'ai pas aimé non plus et je me demandais si je n'étais pas passé à côté DU roman de la rentrée. Je n'ai lu aucune critique négative jusqu'ici. J'ai aussi trouvé ça tiré en longueur et sans dynamisme. Mais je n'ai même pas aimé le style, le fameux "style ovaldien" devant lequel beaucoup s'extasient. J'ai même été troublé plusieurs fois par l'ordre des mots dans la phrase, notamment les adverbes. A la limite de la faute de français. J'ai du forcer pour finir, ce qui est quand même rare. Une déception chez moi aussi.
Mon avis n'est qu'un avis parmi des dizaines ; s'il vous tente, lancez-vous. Mais c'est ma déception de cette rentrée, j'attendais beaucoup de cette lecture.
Jacqueline, si tu veux je te le prête.
Oh dommage, j'avais bien aime Vera Candida... Bon de toute facon il tourne dans mon club de lecture, donc je le prendrai avec ton avis en tete...je serais finalement peut etre moins decue que toi puisque j'en attends moins... je te dirai
Je n'avais pas réussi à entrer dans l'atmosphère de son premier roman. J en'ai donc pas récidivé pour le moment.
9eva kolnSamedi 15 Octobre 2011 à 00:34J'ai bien aimé cet ouvrage. J'aime le style et l'histoire. Je n'ai pas trouvé que c'était resté en surface. J'ai apprécié les personnages masculins, prêts à tout pour celles qu'ils aiment. Oui, je suis un peu fleur bleue.
Tu décrit exactement les sensations que j'ai éprouvé en le lisant
C'est rassurant de ne pas être la seule à avoir été déçu :)
À bientôt
11freesiaJeudi 15 Décembre 2011 à 22:3412Jacqueline HVendredi 13 Avril 2012 à 18:31Je viens de terminer le roman ..... j'avoue "péniblement" ! Une écriture, comme tu l'écris "superbement descriptive" cependant j'ai dû m'habituer à l'emploi du passé composé, aux parenthèses et, à certains moments, à une phraséologie "déroutante" ! Le début du roman m'a plu ..... hélas, au fil de la lecture, j'ai "déchanté" ...... et au final, un roman qui ne me laissera qu'un souvenir de vide et d'ennui .....Et pourtant le sujet était intéressant, les personnages auraient pu me plaire et m'intéresser...... mais .....
Jacqueline, je dirais pas que je suis contente que tu n'ais pas trop aimé, mais cela me rassure sur mes capacités à juger ce roman. J'ai lu tellement de billets hyper positifs que j'en étais venue à douter.
tu n'es pas la seule, d'autres que moi n'ont pas été enthousiastes !
on se sent moins seule !
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Je pensais que ce serait mon prochain coup de coeur... Les éloges sur les écrivains génèrent beaucoup d'attentes et du coup... on court le risque d'être déçu... J'ai ressenti la même chose avec Freedom, de Franzen.