• Faims, Patrick SENECAL

    Faims, Patrick SENECALBienvenue à Kadpidi, une petite ville tranquille située au cœur d'une région tranquille. C'est là que vit une petite famille tranquille.
    Joël, le père, est policier ; Martine, sa femme, est propriétaire d'une clinique vétérinaire. Leurs deux enfants sont maintenant des ados et, à la fin de l'été, Nicholas entrera au cégep, Émilie en troisième secondaire. En ce second samedi de juillet, la trente-deuxième édition du Bal du Chien-Chaud bat son plein au parc Woodyatt et la journée est magnifique. Or, au même moment, le « Humanus Circus » arrive en ville avec ses quatre autocaravanes et ses trois fourgons tirés par des camionnettes. Bientôt, plus rien ne sera tranquille?

    Mon avis :

    Sixième roman de Patrick Senécal que je lis. A chaque fois, la surprise est totale ; aucun récit ne ressemblant aux précédents. 
    Cette fois, l’auteur québécois nous plonge au cœur d’une petite ville ordinaire, une communauté tranquille, en apparence sans histoire. L’arrivée d’un cirque novateur et provocateur va imperceptiblement apporter des changements au sein de la population. Electrisant l’atmosphère, réveillant chez certains les démons enfouis, les fantasmes inassouvis ou les frustrations primaires, il va opposer chacun à ce qu’il est vraiment au plus profond de lui-même. Cela n’ira pas sans drame.

    Joël, l’inspecteur de police local, a une famille bien sous tous rapports qui montre l’apparence du bonheur. Quand un meurtre sera commis dans leur ville de Kadpidi, le premier depuis dix ans, et que l’enquête sera confiée à Joël, lentement, la tranquillité heureuse de cette famille se fissurera.
    Alors que jusqu’ici, Patrick Senécal s’attardait à décrire un personnage précis, il met en scène toute une famille et l’influence que les actes et paroles de chacun ont sur l’ensemble de ses membres. Pour l’auteur, les hommes modèles, sans défaut ou face cachée, cela n’existe pas. En tout cas, cela ne l’intéresse pas. Pour lui, tout le monde est hypocrites, lâches, envieux, débauchés, frustrés, égocentriques... au plus profond de lui et cache, sous le vernis de la respectabilité, ces désirs qui rongent de l’intérieur. C’est pourquoi il suffit d’un rien pour les faire jaillir à la surface. Tel est l’humain.

    C’est le retour d’un Senécal gore, comme dans 5150 rue des Ormes ou La loi du talion. Une intrigue policière qui tient la route, des personnages marginaux et hauts en couleur, une noirceur qui sied aux romans de l’auteur... les ingrédients qui ont fait le succès du maître avant Malphas sont ici les éléments du quotidien. Les fans retrouveront aussi, pour leur plus grand plaisir, des personnages des romans précédents ou des allusions à ceux-ci. La sexualité est également omniprésente dans ce récit, un peu trop à mon goût car elle est crue, brutale et dépourvue de tout sentiment. Et même si le sexe est vu comme une pulsion, au même titre que les autres, on aurait pu, selon moi, diminuer de moitié les passages suggestifs sans que cela ne nuise à l’histoire.

    Un thriller noir, une vision sombre de l’être humain, mais une intrigue efficace qui vous scotche au récit d’un bout à l’autre, même si l’horreur n’est pas aussi percutante que dans Le passager ou Sur le Seuil.

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jacqueline
    Mercredi 18 Novembre 2015 à 07:32

    Je note car les  trois autres romans  noirs lus  m'avaient plu (Le Passager, Sur le seuil et rue des Ormes)...:)

    2
    Mercredi 18 Novembre 2015 à 21:01

    Alors tu devrais aimer.

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