-
Holmes (1854 - 1891 ?), CECIL et BRUNSCHWIG
Le 4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît dans les chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort le professeur Moriarty, son plus grand ennemi.
Mais le grand détective est-il réellement mort ? Si oui, pourquoi son frère Mycroft fait-il vider le 221b Baker Street et brûler tous les dossiers qu'il aurait traités dans les deux dernières années ? Pourquoi le dossier Moriarty, remis à l'inspecteur Patterson du Yard ne contient que des feuilles vierges ? Plus le Dr Watson enquête et plus le mystère s'épaissit...
Mon avis :
En 1887, Arthur Conan Doyle donne naissance à Sherlock Holmes dans « Une étude en rouge » Mais le récit ne rencontre pas beaucoup de succès. Il faudra attendre 1889 et « Le Signe des quatre » pour que le public lui fasse un accueil triomphal. A raison d’une nouvelle publiée par mois, le succès est phénoménal et envahissant. Doyle étouffe et en 1893, il utilise le professeur Moriarty pour se débarrasser radicalement de son héros dans « Le dernier problème ». Cependant la pression du public est si forte que Doyle ressuscite son personnage dans « La maison vide » en 1903. Trente-deux autres nouvelles suivront.
Dans ces albums, les auteurs imaginent ce qui a pu se passer à la mort de Sherlock Holmes. Idée pour le moins originale.
L'adieu à Baker Street
Effondré par la disparition de son ami, le docteur Watson l’est encore plus par ce que Mycroft lui révèle. Le professeur Moriarty n’est pas mort. Il n’est pas non plus le sinistre individu décrit pas son frère. Il enseigne les mathématiques à l’Université de Leicester.
Les liens du sang
Le deuxième tome débute en 1844 pour nous relater la rencontre de Siger Holmes et de son épouse qui deviendront les parents de Sherlock. Nous rejoignons ensuite 1891, où la mort de Sherlock a plongé ses parents dans une détresse immense.
J’ai beaucoup aimé l’idée du point de départ. Mettre Watson sur la piste de Holmes et faire intervenir divers personnages apparus dans l’œuvre de Conan Doyle était risqué mais intéressant. C’est aussi, je pense, une réussite. Le récit se lit comme une nouvelle de Doyle, les personnages sont conformes aux originaux, le style même est proche de celui de l’auteur.
Les dessins monochromes sont d’une grande finesse. En gris bleuté pour le premier tome, avec un chapitre en sépia dans le second, pour une plongée dans le passé, ils rendent au texte son atmosphère londonienne et victorienne. On y retrouve une ville pluvieuse, sombre, comme dans les romans. Le graphisme de Cécil est superbe et on prend beaucoup de plaisir à détailler les cases avant même de poursuivre le récit.
Certains diront que c’est un ouvrage de plus sur Sherlock Holmes. Peut-être. Mais il est intelligent et bien construit. Et Sherlock Holmes peut-il être figé dans le passé ? Peut-on bouder son plaisir de lire de nouvelles aventures qui auraient pu arriver, quand on sait à quel point il fut réel et vivant dans le cœur de ses lecteurs et fans ?
Le personnage a échappé à l’auteur, il appartient à présent à la littérature intemporelle.
Tags : holmes, bande dessinée, roman policier, cecil, brunschwig
-
Commentaires
Oui si on respecte le personnage originel et ses caractéristiques. Il continue à vivre, à enquêter, à inspirer... Mais on trouve du bon et du moins bon. Tout le monde n'est pas Conan Doyle.
L'idée de départ est vraiment bonne, et puisque tu dis que l'ensemble est fidèle aux personnages originaux, je pense que je vais l'ajouter à ma wish-list.
Ajouter un commentaire
Je suis d'accord avec toi : le personnage a complètement échappé à l'auteur. Est-ce un bien ?...