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Je m'appelle Léon, Kit DE WAAL
Léon, 9 ans, est un garçon courageux. Quand un jour sa mère n’arrive plus à se lever le matin, il s’occupe de son demi-frère Jake. Quand l’assistante sociale emmène les deux garçons chez Maureen au gros ventre et aux bras de boxeur, c’est lui qui sait de quoi le bébé a besoin. Mais quand on lui enlève son frère et qu’on lui dit que chez ses nouveaux parents il n’y a pas de place pour un grand garçon à la peau sombre, c’en est trop.
Heureusement Léon rencontre Tufty, qui est grand et fort, qui fait du vélo comme lui et qui, dans son jardin, lui apprend comment prendre soin d’une petite plante fragile. Mais Léon n’oublie pas sa promesse de retrouver Jake et de réunir les siens comme avant. Le jour où il entend une conversation qui ne lui était pas destinée, il décide de passer à l’action…Mon avis :
« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille »...
Nous sommes en Angleterre dans les années 80. Carol, la maman de Léon, est une femme-enfant dépressive. Incapable de se gérer seule, elle l’est encore plus de veiller sur ses enfants. Léon, né d’une première relation, est un grand gamin métis de 9 ans ; Jake, un bébé blond aux yeux bleus comme sa maman qui nait au début du récit. Pendant des semaines, Léon va prendre en charge son petit frère, sa maman et l’organisation du quotidien, avec beaucoup de maturité pour un enfant si jeune. Bien sûr, l’école passera à la trappe et Léon deviendra la personne raisonnable du foyer. Jusqu’à ce qu’un jour, il n’y ait plus ni argent, ni nourriture, ni couche à la maison. Commencera alors la valse des assistantes sociales, l’hospitalisation de la maman, le placement en famille d’accueil des enfants, le changement d’école... mais aussi la découverte d’une vie rythmée par des repas à heures fixes, une nourriture riche et équilibrée et l’affection débordante de Maureen, une vieille dame généreuse, qui aidera Léon a reprendre confiance. Mais c’est sans compter sur l’injustice qui frappe à nouveau et voit partir son petit frère. Un bébé blond, ça s’adopte plus facilement qu’un grand gaillard métis !A chaque rentrée, un roman nous parle de l’enfance malheureuse. L’an dernier, c’était La Maladroite, cette année voici Je m’appelle Léon. Ce roman est beaucoup moins dramatique mais tout aussi émouvant. Comment ne pas être touchée par la candeur de ce jeune garçon, l’amour qu’il voue à sa famille et la détermination qu’il met à vouloir la réunir ?
L’histoire de Léon, c’est celle de milliers d’enfants, des petits nés au mauvais endroit ou au mauvais moment. L’histoire de familles dysfonctionnelles, d’adultes eux-mêmes malmenés par la vie, eux-mêmes meurtris ou dépassés.
Alors Léon se voit balloté d’une maison à l’autre. Ils rencontrent des adultes qui veulent son bien. Les uns parce qu’ils sont débordants de tendresse et d’affection à partager, les autres parce que c’est leur métier. Certains ont de « vrais visages et de vrais sourires » d’autres non. Ils l’interrogent mais ils ne l’écoutent pas. Alors Léon parle peu ; il se raconte des histoires dans sa tête, des rêves d’avenir. Il échafaude des projets. Mais quand on a dix ans, même si on ressemble physiquement à un adolescent, on a la naïveté et l’innocence d’un enfant.
Léon est cependant débrouillard et tenace. Il rencontre des adultes auxquels la vie n’a pas fait de cadeau non plus. Avec eux, il n’est pas un parasite ou un poids. Ils lui font une place dans leur univers. Un univers bancal, certes, et pas toujours rose mais il s’y sent bien. Et finalement, une famille, c’est aussi celle qu’on se choisit.
Sans juger, sans s’appesantir sur certaines situations, l’auteur nous offre une histoire sincère et sensible. Un beau roman qui aborde tour à tour les orages de la vie, la force des liens du sang, l’amitié et les belles surprises que le destin réserve.
Merci aux éditions Kéro et à NetGalley pour ce partenariat.
Tags : Léon, enfance maltraitée, placement, adoption, famille, amour; Kero, rentrée littéraire 2016
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Commentaires
J'ai aussi trouvé que c'était un beau roman, pas trop dans le pathos, mon billet est programmé pour sa sortie :)
Hâte de le lire. NetGalley demandait une parution avant la sortie. C'est pour le 25, je n'ai pas trop devancé.