• Kill the Indian in the child, Elise FONTENAILLE

    Kill the Indian in the child, Elise FONTENAILLEComme tous les jeunes indiens, Mukwa, 11 ans, est envoyé à Sainte-Cécilia, un pensionnat canadien dont l’éducation est confiée à des religieux.
    Malheureusement, cet établissement ne ressemble en rien à une école traditionnelle. Pour tout apprentissage, le jeune Ojibwé découvre l’humiliation, la privation de nourriture, les mauvais traitements… car le mot d’ordre est Kill the India in the child : éliminer l’Indien dans l’enfant, lui faire oublier sa culture, sa religion, ses origines…

    Mon avis : 

    Fidèle à ses habitudes, Elise Fontenaille nous offre un roman court, basé sur des faits historiques. Dans « La cérémonie d’hiver » elle abordait la spoliation des territoires autochtones pour la construction du village olympique, à Vancouver en 2010 et la manifestation d’opposants à l’expansion de l’autoroute Sea-to-Sky. Ici, elle nous parle des terribles internats où l’on envoyait les enfants afin de leur apprendre la langue, la religion et le mode de vie des blancs.

    Alors qu’il n’a connu que la vie au grand air, la chasse, la pêche, les jeux d’enfants… Mukwa est envoyé par l’agent des Indiens à Sainte-Cecilia, une institution religieuse, censée lui apprendre à lire et à écrire. A peine arrivé, il est lavé, tondu, débaptisé et appelé « numéro quinze ». Il est interdit aux enfants d’employer une autre langue que l’anglais, de se parler, de se regarder, de jouer… et ce n’est pas le pire. Mukwa décide, dès le premier jour, de se sauver pour retourner chez lui.

    L’intérêt que je porte à l’Histoire du Canada et mes nombreuses lectures m’ont amenée à découvrir cette cruelle réalité des pensionnats autochtones, il y a plusieurs années déjà. Mais en entendre parler à travers le témoignage d’un jeune garçon de onze ans glace les sangs. Ces endroits, véritable outil de génocide culturel, ont été de vrais lieux de torture et d’humiliation pour des milliers d’enfants. Près de 32 000 enfants y sont morts, de diverses maladies, de sous-alimentation et de manque de soin. Derrière un semblant d’éducation, se cachait le vrai but de ces institutions, religieuses ou non : assimiler les Premières nations et éradiquer leur culture. "Tuer l'indien dans l'enfant" !

    A la lecture de ce court roman, on ne peut ressentir qu’indignation, dégoût, révolte devant un tel calvaire. Les derniers orphelinats ont été fermés en 1996 ! J’enseignais déjà depuis dix ans et je ne peux imaginer avoir été contemporaine de tels agissements.
    L’histoire que nous conte Elise Fontenaille est extrêmement dure, autant le savoir. Les confidences de Mukwa vous tordent le cœur du début à la fin et vous bouleversent pour longtemps.

    Une histoire forte et essentielle, même si elle est douloureuse, que tous devraient lire, pas seulement les jeunes.

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 21 Mars 2018 à 18:49
    Anne (desmotsetdesno

    Titre et couverture très attirants !

    2
    Mercredi 21 Mars 2018 à 20:11

    Tu en parles bien et tu donnes envie de le lire bien que je ne connaisse pas du tout. 

    Bonne soirée. 

    3
    Vendredi 23 Mars 2018 à 13:18

    Ca a l'air dur, tout de même.

      • Vendredi 23 Mars 2018 à 16:57

        Oui, c'est dur même s'il n'y a pas de longues descriptions de tortures. Mais l'implicite l'est déjà.

    4
    elise fontenaille
    Mercredi 18 Avril 2018 à 19:20
    elise fontenaille

    merci argali ! amitiés, elise

      • Mercredi 18 Avril 2018 à 19:32

        C'est chaque fois un plaisir de vous lire.

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