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L'affaire Boris, Frédéric BETH
Je marche, je marche, un pied devant l’autre. J’ai mal aux yeux, l’air froid me fait mal. Je marche plus vite. Le sol est mouillé… J’ai mal aux mains aussi. Je marche… Je ne reconnais pas le quartier dans la nuit. Une rue ? Deux rues ? Où habite le Docteur Fraimont encore ? Elle doit dormir mais si je sonne, elle ouvrira parce que c’est moi. Elle sait. J’ai mal, je boite, je traine un pied.
Un bruit de pas ? Non, c’est mon cœur que j’entends dans mes temps. Je marche encore un peu, je reconnais le café qui est fermé, le docteur habite au bout de la rue. J’y suis bientôt, elle ouvrira et tout sera fini, enfin Je…
Des phares, une voiture… Le moteur, je reconnais le moteur…
Mon avis :
Aujourd’hui, je passe la plume à mon époux.
Frédéric Beth s’inspire d’une vraie enquête sur la disparition d’un enfant et nous propose un récit où le suspense est présent jusqu’à la fin. L’action se situe en terre carolo, dans un milieu modeste. L’inspecteur devra se battre tout au long de l’enquête pour exploiter les pistes qui s’ouvrent à lui, peu aidé par sa hiérarchie.
L’auteur nous emmène également dans le milieu de la police - un milieu qu’il connait bien étant jeune retraité - en nous faisant vivre l’envers du décor. Son passé d’ancien policier nous permet d’avoir une vue interne bien réaliste des enquêtes et de l’atmosphère : les relations humaines entre enquêteurs, les moyens octroyés, le manque de personnel et le manque de vision des supérieurs sur la situation sur le terrain... (Lui, c’est en tant que photographe qu’il a incorporé les rangs de la police fédérale en 2003, une époque où on y engageait des civils.)
En parallèle à l’enquête sur la disparition du jeune Boris, né d’un couple belgo-polonais, l’auteur évoque les difficultés présentes chez des ressortissantes des pays de l’est, mariées sans amour et dépendantes de leur époux qui les maintient dans l’ignorance.
Ce livre est écrit dans un style très agréable et précis où le suspense est maintenu jusqu’à la fin avec une alternance entre les différents protagonistes. Comme l’auteur me l’avait dit, nous découvrons aussi une vue très réaliste de la police et c’est vraiment interpellant. J’ai beaucoup aimé ce roman.
Une lecture à conseiller vivement.
Tags : roman belge, Hainaut, disparition d'enfant, secret de famille, police, milieu judiciaire
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Commentaires
Merci à ton mari pour ce billet.
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