• L'horrible beauté du fantastique

    L'horrible beauté du fantastique

    Brice Depasse : Le fantastique peut-il être beau ?

    Patrick Senécal : Oui, le fantastique, c’est beau. Cela peut même être romantique, poétique. C’est une façon de faire peur mais pas que...

    David Khara : Je préfère le terme « merveilleux ». Les loups-garous, les vampires... c’est la notion du paroxysme de nos rêves. D’ailleurs, les premières histoires qu’on nous a lues, les contes, sont fantastiques.

    P.S : En vieillissant, on abandonne cette littérature, on devient raisonnable. Je revendique l’envie, le droit, d’entrer dans l’imaginaire à tout âge. Le livre n’est pas moins intéressant parce qu’il est fantastique.

    D.K : Il y a un certain snobisme à rejeter le fantastique. Pourtant, on retrouve son âme d’enfant par le merveilleux. Ecrire du merveilleux est en soi un voyage. Tous les grands auteurs classiques sont passés par là. Voyez Hamlet, sans le fantastique, il n’y a pas d’histoire ! Pourquoi en faire une sous littérature ?

    P.S : Dans les facultés, il y a un cours de paralittérature. Je l’ai suivi. Je déteste ce mot. Tous les auteurs y étaient durant mes études sauf Edgar Allan Poe. Quand je me suis étonné de ce fait, on m’a répondu qu’il était ensuite devenu quelqu’un ! Allons donc !

    B.D : Le cinéma n’a-t-il pas changé notre vision grâce aux effets spéciaux ?

    D.K : Je n’en suis pas persuadé même si l’héroïc fantasy s’en rapproche. Film et livre sont différents dans la tête des gens. Dans les livres, il y a les allégories. Si on ne le comprend pas, on passe à côté de l’histoire.

    P.S : On trouve le meilleur et le pire au cinéma. On répète les clichés jusqu’à plus soif, on épuise une idée. Cela finit par tuer le genre.

    D.K : Ma trilogie Bleiberg se base clairement sur un contexte historique, notamment le projet Shiro, qui met en scène des faits méconnus. Personne ne s’en étonne. Dans « Les vestiges de l’aube », je me suis inspiré du 11 septembre et de la Guerre de Sécession mais le regard est distancié. On peut passer à côté parce que le livre relate la rencontre sur internet puis dans la vraie vie, d'un vampire et d'un policier new-yorkais. Mais alors le livre est tout autre.

    B.D : Vos livres sont-ils écrits pour être adaptés au cinéma ?

    D.K : Le projet Bleiberg est en voie d’adaptation. Quand les droits ont été achetés à la sortie du 1e, les producteurs et réalisateur m’ont demandé d’éviter de faire trop de dégâts dans les tomes suivants, parce que les scènes d’explosion coûtent les yeux de la tête à reproduire. Alors j’en ai encore ajouté en y mettant toute la gomme. J

    P.S : Quand j’écris, je ne pense pas qu’on pourrait adapter mon livre sinon je m’empêche d’écrire et ça ne va pas. Je veux me sentir libre.

    B.D : Qui choisiriez vous pour adapter vos romans si vous aviez le choix ?

    P.S : J’aurais beaucoup aimé que Kubrick adapte un de mes romans. Pas de chance.

    D.K : Moi je choisirais Clint Eastwood mais il faut faire vite. Et dans ma tête, Eytan ressemble à Eric Northman de True Blood. On verra ce qu’il en adviendra.

     

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