• La femme qui fuit, Anaïs BARBEAU-LAVALETTE

    La femme qui fuit, Anaïs BARBEAU-LAVALETTEElle s'appelait Suzanne Meloche et était née en 1926 à Ottawa. Un jour, elle décida, d'une manière radicale, de suivre sa propre voie, abandonnant ses enfants. Afin de remonter le cours l'existence de cette grand-mère qu'elle n'a pas connue, Anaïs Barbeau-Lavalette a engagé une détective privée et écrit à partir des indices dégagés.
    Elle nous confie, à travers le portrait d'une femme explosive, restée en marge de l'histoire, une réflexion d'une intensité rare sur la liberté, la filiation et la création. Un texte en forme d'adresse, directe et sans fard, à celle qui blessa sa mère à jamais.
     

     

    Mon avis :

     

    Dois-je encore présenter Anaïs Barbeau-Lavalette ? Ma première lecture de cette auteure fut « Je voudrais qu’on m’efface », un récit glaçant dont je suis sortie bouleversée. Depuis, je la lis de temps à autre. J’ai un peu traîné à lire celui-ci qui est dans ma PAL depuis quelques années. Peut-être parce qu’il raconte l’histoire de sa grand-mère, plus sûrement parce qu’il a été encensé par les critiques et que je voulais les oublier pour me faire ma propre idée.

     

    Au nom de la liberté, une femme peut-elle abandonner ses enfants et suivre sa voie ? C’est la question qui sous-tend le récit de la vie de Suzanne, artiste, peintre, poétesse et insoumise.

    Anaïs Barbeau-Lavalette questionne sa grand-mère, Suzanne Meloche, dans une longue lettre qu’elle lui adresse, elle qui a abandonné sa mère, blessée pour toujours. L’histoire familiale se mêle à celle du Québec, au courant contestataire de l’époque dans le milieu artistique « Refus Global ». Cette femme à la recherche d’elle-même et de sa voie semble toujours insatisfaite. Sans doute est-elle née trop tôt, dans une société stricte faite de carcans et d’interdits, de mise à l’index et de d’exclusion.

     

    Cette histoire triste et émouvante est celle de l’auteure, de sa mère et de sa grand-mère. C’est aussi le fruit d’une enquête minutieuse pour découvrir la femme derrière l’artiste et combler les vides de l’absence. Une vie d’exception mais tellement d’égoïsme et d’indifférence que j’ai eu du mal à entrer en empathie avec elle. Mais peut-on vraiment se mettre à la place d’autrui un siècle plus tard ?

     

    Un roman puissant, un portrait de femme peint par une femme, lecture idéale en ce mois de mars.

     

     

     


     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 3 Mars à 08:33
    eimelle

    je connais finalement assez peu sa vie, cela pourrait m'intéresser! 

      • Lundi 4 Mars à 19:02

        C'est intéressant et difficile. Sa vie éclaire les thèmes de ses lectures.

    2
    Lundi 4 Mars à 14:52
    Alex-Mot-à-Mots

    Ton avis enthousiaste me donne envie de découvrir ce roman et ces femmes.

      • Lundi 4 Mars à 19:03

        J'aime beaucoup son écriture. Mais elle n'écrit jamais d'histoire heureuse et drôle.

    3
    Mardi 5 Mars à 10:19
    Anne

    Pour l'instant, d'Anaïs Barbeau-Lavalette, je n'ai lu que ce roman, tellement fort... La barre est haute. Mais j'en ai d'autres en attente, j'y viendrai.

      • Mardi 5 Mars à 23:15

        Je suivrai ton avis. On se voit à la FLB ?

    4
    Mardi 2 Avril à 19:24

    J'aime beaucoup lire les mots de cette auteure. Une belle humaine. 

      • Jeudi 4 Avril à 09:48

        Oui, je l'aime beaucoup aussi.

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