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La petite voleuse de perles, Michèle PLOMER
Wang Xia, une jeune servante qui a volé le collier de perles de sa patronne, croise la route de la narratrice en voyage à Hong Kong. Au détour d’une balade dans les marchés, cette dernière a le coup de foudre pour un ravissant poisson rouge. Elle l’achète pour une poignée de riz à un jeune vendeur efflanqué, Huang. Mais Huang s’est trompé : « Poissonne » vaut en réalité une fortune pour les Chinois du fait de sa riche laitance. Du coup, l’oncle de Huang, joueur invétéré, réclame le poisson à cor et à cris.
Mon avis :
Michèle Plomer nous offre ici une histoire ancrée au cœur d’un pays, d’un mode de vie et d’une culture qu’elle chérit. Je la découvre avec ce roman.
La narratrice, québécoise, a accepté une mission professionnelle à Hong Kong à la suite du suicide de son compagnon, H. Une manière de fuir les funérailles, sa famille arrivée d’Europe et la complexité de leur liaison qui ne l’a pas laissée indemne. Dans le train, une jeune chinoise en fuite, elle aussi, lui confie son parcours et lui remet une lettre qu’elle destinait à sa mère. Introuvable, elle ne peut la lui envoyer et demande à la narratrice de la lire puis disparait dans la foule. En parcourant la lettre, elle apprendra les raisons de sa fuite et les difficultés de vie des jeunes filles des campagne dans cette mégapole.
Peu après, en déambulant dans les quartiers populaires, elle est séduite par un poisson qui semble l’appeler au secours. Elle l’adopte et le baptise « Poissonne ». Elle deviendra sa confidente.
Cette autofiction nous décrit le fossé qui sépare parfois la pensée occidentale de la pensée chinoise et les difficultés de compréhension qui peuvent en découler. A travers l’histoire de la narratrice, Michèle Plomer nous décrit certains côtés de la vie en Chine, un bouillon polychrome aux multiples saveurs. En découvrant Canton puis Hong Kong, la narratrice retrouve le plaisir de se nourrir, de se balader libre et de vivre, simplement. En apprivoisant le pays, elle se réapprivoise. Cette façon subtile de nous présenter peu à peu l’héroïne avec ses forces et ses failles et de nous dévoiler la relation toxique qu’elle vivait avec H. est très attrayante.
J’ai aimé la plume de l’auteure, empreinte d’une grande poésie, ses descriptions précises qui font appel à tous nos sens, son vocabulaire choisi et ses métaphores. Les courts chapitres rythment le récit et abordent presqu’à chaque fois un aspect de la vie chinoise : le logement, les transports, la nourriture, les commerces, les rapports humains… L’auteure émet quelques remarques sur la rudesse de la société sans toutefois porter de jugement. Elle expose les faits et compare parfois avec la société québécoise mais sans critiquer.
Un roman original et sensuel qui nous rappelle que la vie est fragile, belle et précieuse, comme les perles.
Tags : littérature québécoise, Chine, Hong Kong, culture, amitié, enquête, superstition, occident-orient
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