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Le dernier mot, Caroline ROY-ELEMENT & Mathilde CINQ-MARS
Le jour de son quatre-vingt-deuxième anniversaire de naissance, le père d’une famille de la classe moyenne annonce à ses sept enfants qu’il ne sait pas lire. La nouvelle crée l’effet d’une bombe autour de la table. Jamais personne ne s’en est douté. Comment ont-ils pu ne jamais s’en rendre compte et comment a-t-il pu faire son travail de lettreur pendant toutes ses années tout en gardant son secret ?
Mon avis :
Je suis heureuse de débuter ce mois québécois par un petit bijou de tendresse et de douceur.
« Le dernier mot » est un roman graphique magnifique, aux illustrations soignées mêlant artistiquement dessins, calligraphie, mots découpés dans la presse, pages de journaux en toile de fond. L’atmosphère est quelque peu surannée, comme les tons sépia des dessins. J’ai été séduite dès la couverture.
Même s’il a été lettreur à la Iron Ore Company, même s’il « lisait » le journal tous les soirs en rentrant, le grand-père de la narratrice est illettré. Et c’est en plein repas de fête, avec toute la famille réunie autour de lui qu’il lâche l’information qui fait l’effet d’une bombe. La surprise passée, les réactions fusent, entre pitié, effarement et colère. Comment cela se peut-il ? Les sept enfants du couple ont tous fait de belles études et ont des métiers qui touchent au mots, à l’écrit. Comment personne ne s’en est-il aperçu ?
Le récit de Caroline Roy-Element est délicat et subtil. Il raconte les réactions des uns et des autres sans porter de jugement. Juste un peu d’agacement parfois. Un secret de famille si bien gardé durant tout ce temps, comment est-ce possible ? Alors que tout le monde s’en va, la narratrice s’installe pour la nuit, comme quand elle était enfant. La nuit l’enveloppe et elle rêve, à son enfance, ses souvenirs et l’amour inconditionnel qu’elle a pour son grand-père. Il lui en a fallu du courage pour traverser la vie avec ce handicap !
Ce roman aborde l’illettrisme avec délicatesse et justesse. Les illustrations sont belles et s’arrêtent sur des détails : le décor, les visages, la silhouette tassée du grand-père, un verre à vin, une vaisselle énergique… qui traduisent l’atmosphère lourde qui succède à l’annonce.
J’ai été touchée par cette histoire de famille et j’ai aimé le regard porté par la petite-fille sur sa famille et son grand-père.
Un grand merci à Fanny qui m’a fait non seulement découvrir ce bel album mais en plus me l’a gentiment offert. Un magnifique cadeau.
Tags : Album graphique, famille, illettrisme, secret, amour, Québec en novembre
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Commentaires
Je suis heureuse qu'il t'ait plu ( même si je n'en doutais pas beaucoup
Merci en tout cas pour ce très beau cadeau