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Marcher noir, Chroniques du monde confiné, Marc MEGANCK
Flâner, arpenter les rues, à son rythme. Appréhender les restrictions et les règlementations par la libre pensée, en attendant l’aube et le retour de la lumière, en écrivant mentalement…
« Marcher noir », comme un nouveau système de prise en charge personnelle. Une marche libertaire, une autocontrebande d’idées pour se réoxygéner le cerveau. Un circuit propre de distribution créatrice pour pallier les carences sociales et culturelles du moment.
Mon avis :
Auteur Bruxellois prolifique, historien de formation, Marc Meganck nous propose ici une sorte de journal intime de la pandémie qui court du 25 avril 2020 au 21 avril 2021. A chaque jour d’écriture correspond une chronique (45 en tout). Il décrit ainsi les rues vides, les balades qu’il y fait, la relation au temps qui passe qui prend une forme tout autre, des réflexions sur la manière dont chacun gère cet isolement imposé par le confinement et que l’on ne vit pas de la même manière dans une villa ou dans un appartement surpeuplé.
Il porte aussi un regard acéré sur les décisions gouvernementales et les réactions des citoyens qu’ils jugent soumis car trop frileux, trop ancrés à leur confort et leur avoir. Les bien-pensant mous comme il les appelle. Les petits caprices des nantis sont passés au crible : qui veut partir en vacances, qui exige de prendre l’avion, qui n’accepte pas qu’on le force à… alors que tant d’autres, démunis, survivent comme ils peuvent espérant seulement retrouver le droit de sortir et de respirer librement. Les scientifiques devenus par les circonstances des stars du petit écran ne sont pas non plus épargnés.
Ces chroniques sont un cri de révolte où l’auteur exprime son désarroi, sa colère, son impuissance face à la pandémie, à la gestion de celle-ci, à cette vie dont nous avons été amputé
Ce qui l’a aidé, ce sont les marches urbaines qu’il pratiquait le plus souvent possible, un carnet de notes à la main pour coucher ses soliloques intérieurs. Ils sont maintenant devenus un recueil au style soigné et cinglant. Un point de vue sans concession sur une années particulière de nos vies. L’écriture est forte, parsemée de citations et de références littéraires. C’est un recueil actuel et touchant, un témoignage pour les générations futures… peut-être…
Merci aux éditions 180° pour cet envoi ainsi que leur attachée de presse.
Tags : confinement, gestion pandémie, regard urbain, chroniques, Bruxelles, Littérature belge
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Commentaires
J'ai lu un autre recueil de nouvelles sur le confinement, qui me semblait moins amer que celui-ci. Mais ça a l'air intéressant tout de même ;-)