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Quand histoire et littérature s'invitent en classe...
Il y a 100 ans, la Grande Guerre submergeait la Belgique. Ce conflit que l’on croyait bref et joyeux semblait vouloir s’installer pour durer.
En Belgique, de la mer du Nord à la Lys, le front avait été activement bombardé en novembre, notamment à Nieuport et à l'est et au sud d'Ypres. La concentration de troupes allemandes fraîches avait lieu dans les Flandres. De grandes quantités de matériel devant servir à permettre la traversée des rivières et des marécages étaient expédiées sur le front. Cela laissait penser que l'effort allemand serait dirigé essentiellement contre la région de l'Yser, où furent provoquées les inondations. Sur tout l'ensemble du front en Flandre, l'ennemi faisait preuve d'une grande activité.
C’est cette plaine d’Ypres que Xavier Hanotte a choisie comme cadre de son roman « Les lieux communs ».
Mai 1915, la bataille fait rage à Ypres ; la IVe armée allemande s'oppose aux troupes alliées britanniques, belges et françaises. Après l’échec de l’automne 1914, les Allemands tentent pour la deuxième fois de prendre le contrôle de la ville. Pierre Lambert, Belge émigré au Canada, revient se battre sur la terre de ses ancêtres. De nos jours, le champ de bataille est devenu un parc d’attractions où le jeune Serge se rend en excursion avec sa tante. D’un chapitre à l’autre, les deux histoires se mêlent et se croisent, faisant résonner aujourd’hui les faits d’armes et les souffrances d’hier.
Avant de faire lire ce roman à mes élèves, nous avons étudié la Grande Guerre à travers l’art et la littérature. Lettres de poilus, extraits de Barbusse, Dorgelès, Dugain, Bienne, Sollogub... ont parsemé la séquence, entrecoupée de caricatures d’époque, de vignettes de BD signées Tardi ou encore de tableaux d’Otto Dix. De la mobilisation à la victoire, en passant par la propagande mensongère, la vie dans les tranchées, les combats, les blessés, les progrès de la chirurgie... nous avons balayé ces quatre ans d’enfer et tenté de les comprendre. Partant des témoignages de Barbusse et Dorgelès, les élèves se sont mis dans la peau d’un soldat qui envoie à sa famille des nouvelles du front. Ils ont comparé des extraits du roman « La chambre des officiers » et des extraits du film et analysé des tableaux d’Otto Dix mettant en scène des gueules cassées.Le récit de Xavier Hanotte, basé sur des faits historiques, a fait l’ultime lien entre hier et aujourd’hui. Mais le point d’orgue fut incontestablement la venue en classe de l’écrivain. Durant deux heures, il a aimablement répondu aux questions des jeunes sur le roman mais aussi sur la Première Guerre mondiale et sa vision des événements. Un dialogue vif et rythmé s’est installé entre les élèves et Xavier Hanotte, donnant lieu à des échanges intéressants et denses, allant jusqu’à parler de son travail d’écrivain et de ses projets.
Une belle expérience que je réitérerai sûrement.
Tags : Quand histoire et littérature s'invitent en classe, Grande Guerre
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Commentaires
Ou comment faire aimer la littérature, l'histoire... aux élèves. Comment les intéresser à ce qui ce passe autour d'eux... Une belle initiative dont j'aurai sûrement aimé bénéficier au collège ou au lycée. Un article qui, malgré son sujet, donne espoir ;-)4JacquelineMercredi 28 Janvier 2015 à 17:46Les enfants sont toujours très intéressés par la venue d'un écrivain en classe.
Très bonne initiative à renouveler.
Bonne fin de semaine.
6leroMardi 3 Février 2015 à 17:00J'ai beaucoup aimé ce parcours, la visite de Xavier Hanotte en classe et l'expo 14-18. J'ai appris plein de choses et trouvé tout très intéressant.
7sacoVendredi 6 Février 2015 à 18:00Le livre n'était pas facile, le vocabulaire était ardu mais je suis content de l'avoir lu et d'avoir pu en discuter avec l'auteur. J'ai bien aimé ce projet. Merci.
Oh oui, ça a dû être une chouette expérience! Et puis quelle fierté d'intéresser ses élèves à l'histoire et à la littérature. Un bonne approche, bravo!
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J'ai apprécié cette séquence de littérature qui nous a appris plein de choses. Je suis content d'avoir pu rencontrer un écrivain surtout qu'il était sympa et nous a répondu franchement. Même quand les questions étaient plus personnelles. C'est la 1e fois que j'en rencontre un.