• Seul le mensonge est vrai, Malik SAM

    Seul le mensonge est vrai, Malik SAML’histoire commence dans le camp de Choucha en Tunisie. Nour y arrive un jour, seule. Observatrice, perpétuellement aux aguets, silencieuse, elle se méfie de tous. Dans le camp, cohabitent des migrants, venus de pays divers, des passeurs qui promettent monts et merveilles pour de l’argent ; des hommes qui font régner la terreur par la violence, la brutalité, les viols ; des soldats du HCR, mal payés, corrompus parfois ; un médecin de MSF, revenu de tout…

    Nour est originaire du Bénin. Elle rencontre assez tôt Loubna, une Syrienne, qui la tire d’un mauvais pas et l’aide à s’adapter. Loubna est rebelle, volontaire et dangereuse car elle prend des risques inconsidérés. Nour et Loubna c'est l'union du feu et de la glace.

    Tous ces êtres humains ne pensent qu’à fuir la guerre, la misère, la famine. Ils se retrouvent entasser dans des camps, sans confort, sans hygiène, sans nourriture parfois. Lampedusa est leur El Dorado. S’ils savaient…

     

    C’est un récit dur et édifiant que celui de Malik Sam. Un premier roman qui parle vrai, ne s’encombre pas de fioritures et nous raconte la vie de ces personnes telle qu’elle est. On comprendra le parcours de Nour de chapitre en chapitre, par petites touches révélant les informations sur son passé avec parcimonie. Elle veut fuir le rejet, la honte, l’humiliation. Elle veut pouvoir marcher la tête haute, ne plus subir et être qui elle est. On découvrira la réalité des camps, des affres du voyage vers la liberté… ou la mort et l’indifférence du monde pour ce qui se joue là-bas au loin. La vie de ces migrants n’est que violence, haine et épreuves et n'intéresse personne.

     

    J’ai aimé le style de l’auteur, ses phrases courtes, dures, tranchantes lorsqu’il raconte la rudesse des rapports humains et les scènes de violence. Ses métaphores, ses rondeurs quand il décrit un ciel étoilé ou la mer qui ondoie au soleil. Un style au service d’une histoire forte qui se lit en apnée et dont on est heureux de sortir vivant.

    Une lecture indispensable.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Clara lit Proust
    Samedi 13 Janvier à 16:46

    Un récit sûrement bouleversant. J'avais lu en classe "Refuges" d'Annelise Heurtier et il m'avait choquée. Il y a six ou sept ans de cela et c'est toujours pire.

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