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Strong Girls forever, 2, Holly BOURNE
Elles ont 16 ans, elles sont indépendantes et fières de l’être ! Evie, l’angoissée qui a du mal à faire les premiers pas, Lottie la brune qui n’a pas sa langue dans sa poche…et Amber.
Amber s’envole vers la Californie pour voir sa mère et aider dans le camp de vacances qu’elle dirige. Une mère névrosée, une fille en colère et plein d’Américains séduisants : la catastrophe annoncée. Pas grave, Amber a l’habitude des situations désespérées.Mon avis :
Ce roman est le deuxième d’une trilogie qui raconte les aventures de trois amies. Je n’ai pas lu le premier mais je pensais qu’ils pouvaient se lire indépendamment, chacun ayant pour héroïne une des adolescentes : Evie dans le premier tome et Amber dans celui-ci. Avec Lottie, elles forment « le Club des Vieilles filles ».
Amber, jeune fille complexée et en proie à de multiples questionnements existentiels, quitte l’Angleterre pour ses vacances afin de renouer avec sa mère vivant aux Etats-Unis et qu’elle n’a plus vue depuis deux ans. Sa mère y tient un camp de vacances et elle l’y aidera tout en restant en contact avec ses amies par skype ou mails. Si Amber a été tenue éloignée de sa mère c’est en raison de son alcoolisme ; c’est donc avec crainte et espoir qu’elle part la retrouver.
Peu attirée par les enfants, Amber est sûre qu’elle va détester son travail là-bas ; elle a, de plus, des a priori envers les jeunes Américains. (Jusqu’à sa rencontre avec Kyle). Elle se réjouit aussi de fuir sa belle-mère et son demi-frère quelques semaines mais très vite se prend la tête avec Kevin, son beau-père, encore plus agaçant. Et sa mère la déçoit car ses réactions ne sont jamais celles qu’elle attend.
Pendant une bonne partie de l’histoire, on a donc droit à une Amber geignarde, qui se plaint de tout, n’est jamais contente et pense qu’elle est la plus malheureuse du monde. Elle a le droit de le penser, ses parents sont divorcés, elle ne trouve pas sa place dans la famille recomposée de son père et n’a plus vu sa mère depuis deux ans et en garde de douloureux souvenirs d’enfance. Il y avait là de quoi développer une très bonne histoire et de profondes réflexions. Mais l’auteure nous distrait avec une amourette qui prend vite le dessus sur le reste. C’est dommage.
Bien que les réparties entre copines soient parfois savoureuses, le reste du récit m’a paru lourd. Les échanges entre Amber et Kyle sont fades, les descriptions des lieux que découvre l’héroïne plates… Rien dans l’écriture n’a suscité mon enthousiasme. De plus, l’histoire est convenue, sans réelle surprise, et quelques fois irréaliste, comme la liberté laissée à une ado de 16 ans, dans un pays qu’elle ne connait pas !
Ce livre parle de thèmes qui auraient mérité d’être mieux traités, que ce soit le mal être à l’adolescence, les relations familiales, l’alcoolisme, les idées féministes des filles… mais tous les propos prêtés aux personnages de l’histoire m’ont paru assez clichés et peu personnalisés. Ainsi les réflexions d’Amber au sujet de l’alcoolisme sont des idées d’adulte mises dans la bouche d’une adolescente. Cela sonnait faux.
Bref, j’ai trouvé cette histoire assez prévisible dans son ensemble. Et le côté romance, qui prend le dessus, malgré d’autres thèmes forts qui auraient pu être développés davantage, ne m’a pas intéressée. Quant à la situation finale, elle m’a carrément achevée En six pages, l’auteure règle les souffrances d’Amber et les problèmes relatés en 430 pages. Waouw !
J’ai lu beaucoup de critiques dithyrambiques à propos de ce volume émanant de très jeunes lectrices. Peut-être aurais-je apprécié ce roman si j’avais été adolescente. Ce n’est pas le cas. Mais je ne le donnerais certainement pas à lire à mes élèves.
Tags : adolescence, alcoolisme, relations mère-fille, amour, féminisme
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