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Un chant de Noël, Charles DICKENS
La veille de Noël, tous s'affairent aux préparatifs. Mais, préférant la solitude à ces fêtes joyeuses, Ebenezer Scrooge refuse les invitations. Pour ce vieux grincheux que tous prennent soin d'éviter, Noël se résume à un simple mot : "Sottise !" Il n'y voit qu'un prétexte pour cacher la misère de cette société et jamais ne s'associera à cette vaste fumisterie. Mais ce soir-là, les esprits de Noël en décident autrement. Plongé malgré lui entre passé, présent et futur, le vieux grippe-sou reçoit une leçon de vie.
Paru en 1843, écrit en six semaines, Un chant de Noël est le premier et le plus célèbre des contes de Dickens. Devenu un classique de la littérature de Noël, ce conte en cinq couplets enchante par une fraîcheur et un humour intemporels.Mon avis :
Quand mon fils était enfant « Le drôle de Noël de Scrooge » était un de ses films préférés. J’avais alors acheté « Un chant de Noël » de Dickens pour lui lire l’histoire originale. Je m’y suis replongée sept ans plus tard pour inaugurer ce mois anglais.
Le conte de Charles Dickens débute sept ans après la mort de Marley, l’associé d’Ebenezer Scrooge, ce pingre, sans cœur, renfermé sur lui-même qui déteste Noël. La journée a mal commencé, il est de mauvaise humeur et refuse l’aumône à ceux qui frappent à sa porte. Il a juste consenti de mauvaise grâce à accorder un jour de congé à son employé Bob Cartchit, non sans maugréer. Après avoir mangé seul dans une auberge, il rentre chez lui où le fantôme de son ex associé lui apparait. Marley l’invite à changer de comportement sinon il vivra comme lui, l’enfer pour l’éternité. Trois esprits surgit de son passé viendront le hanter pour lui faire prendre le bon chemin.
Ce récit à la structure simple, linéaire, est avant tout un conte pour adultes : les personnages sont essentiellement des personnes âgées ou défuntes, des esprits et pour transformer l’acariâtre Scrooge en altruiste, il faudra l’intervention répétée du surnaturel (éléments que l’on ne retrouve pas dans les récits merveilleux).
Ce conte est aussi une métaphore de la société victorienne. Scrooge, riche et omnipotent, ne se préoccupe que de ses bénéfices et pas du tout de son employé dont il ne sait rien et ne veut rien savoir. Il n’a pas les moyens de soigner son fils malade et Scrooge n’est même pas au courant. D’ailleurs, à l’époque, bien peu de gamins atteignaient l’adolescence par manque de soin, de nourriture, d’éducation... Il le dénonce aussi sous la forme des deux allégories qui apparaissent à Scrooge : la fillette Misère et le gamin Ignorance.
Issu d’une famille modeste, Charles Dickens avait lui-même sept frères et sœurs et avait connu la précarité. A 12 ans, alors que son père est endetté, il est déjà au travail dans une usine de polissage de bottes. Dickens dénonce ces inégalités, cette misère qui sévit alors que l’Angleterre est au sommet de sa puissance industrielle et militaire.Ce roman se situe en plein cœur de Londres, une ville qui est passée de 965 000 habitants en 1801 à 1 860 000 en 1845, devenant ainsi la première ville du monde. On imagine aisément une ville grouillante notamment dans le quartier de Whitechapel où s’étend un dédale de rues sombres et insalubres abritant une foule de miséreux. Tout en contraste, Londres est aussi parée d’imposants bâtiments et de quartier luxueux où se pavane l’aristocratie la plus raffinée. La cathédrale Saint Paul domine les toits de Londres et Big Ben est en construction.
J’ai beaucoup aimé me replonger dans cet ouvrage et dans le Londres du 19e siècle. Un classique de la littérature anglaise et un récit fascinant dont la magie opère toujours.
Tags : Un chant de Noël, Londres, Noël, misère, rédemption, espérance, conte, 19e siècle, Dickens
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Commentaires
Je l'ai lu il y a quelques années et j'avais été agréablement surpris !
Bon mois de juin !