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Vivons cachés, Thomas GILBERT
Vous pensez que Michael Jackson s'est trouvé un autre refuge que Neverland, où il peut discuter tranquillement avec Lady Di et Elvis Presley. Que sa mort, comme celles de stars souhaitant retrouver l'anonymat, est suspecte. Alors que le XXIe siècle aborde sa quatrième décennie, Martin a les mêmes doutes concernant la disparition de l'actrice Barbara Murat. Journaliste, il a plutôt l'habitude d'interviewer des légendes comme Scarlett Johansson. Mais lors d'un entretien avec elle, un coup de téléphone affolé de son ami Alan va tout bouleverser. La situation, maculée de références cinématographiques, prend des allures de thriller, entraînant Martin vers le sujet de l'article du siècle.
Mon avis :
Merci aux Agents littéraires qui m'ont proposé ce deuxième partenariat.
Policier futuriste, ce roman est rédigé par un journaliste féru de cinéma. Alliant deux domaines qu’il connait bien, il nous entraîne dans une enquête journalistique haletante où chaque page est un clin d’œil au 7e art. De la subtile allusion à la référence clairement explicite. J’ai apprécié certains clins d’œil mais d’autres sont franchement placés dans le récit de manière un peu lourde. C’est dommage.
S’il avait dû mettre en scène ce qu’il ressentait à cet instant, il aurait demandé à Spielberg de faire le même travelling arrière-zoom avant que celui des Dents de la mer lorsque Roy Scheider, assis sur la plage, est persuadé d’apercevoir un requin.
Des flashs de Collatéral défilaient. Il était Jamie Foxx craignant de voir Tom Cruise débarquer.
En ce qui concerne le récit, j’ai moyennement goûté au mélange des genres. Relevant à la fois de Jason Bourne et de Truman Burbank, le héros semble perdu dans une aventure qui le dépasse et où la technologie joue un rôle prépondérant ; si bien que le lecteur aussi s’y perd parfois.
L’auteur aimant décidemment les cocktails, il critique une société sur gadgétisée où le respect de la vie privée n’a plus cours et joue avec nos peurs en alliant suspense et rebondissements.
Bien que n’étant pas neuves, les idées sont bonnes mais à vouloir trop exploiter, on finit par aboutir à une soupe trop nourrissante perdant en finesse et en saveur. Ainsi, par exemple, l’arrivée page 198 d’un frère tombé du ciel, venu d’on ne sait où et aussitôt oublié.
Enfin, dans la deuxième moitié du livre, les erreurs de ponctuation et de construction grammaticale laisse à penser que le script n’a pas été relu avec la même attention qu’au début.
-Si vous fermez cette porte à clé dans un tel endroit, c’est que vous y cachez quelque chose que vous tenez vraiment à garder secret ! se demanda Martin.
-Que voulez-vous dire ?, s’étonna Barbara.
Au final, j’ai trouvé ce roman un peu creux et n’apportant rien au genre. J’ai cependant apprécié les réflexions sur la société technologique dépourvue d’émotion que l’auteur imagine pour l’avenir et la critique du 7e art préférant les films à grand spectacle ou les reality show, financièrement juteux, à un cinéma d’auteur de qualité.
Je tiens cependant à remercier chaleureusement "Les agents littéraires" et les Editons Le Manuscrit qui m'ont fait parvenir ce roman. J'ai découvert une nouvelle maison d'édition et un auteur, que je suivrai dans son parcours de journaliste.
Tags : vivons cachés, policier, science-fiction, cinéma, thomas gilbert
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Commentaires
Comme je me fie souvent à ton avis, j'aurais tendance à éviter ce livre. Je ne connais pas du tout l'auteur.