• Les carillons du bonheur, Luanne RICENoël, pour beaucoup, c’est le parfum du sapin, les lumières qui scintillent, la joie et la présence de ceux qu’on aime. Pour d’autres, le moment de grâce a un arrière-goût de nostalgie. C’est le souvenir de ces moments passés et qui ne sont plus, le vide affectif et cette solitude qui rappellent sans cesse l’absence de ceux qui ont disparu ou que l’on a fait fuir.
    Ainsi, pour Catherine Thierney, Noël célèbre depuis trois ans la mort de son mari. Quant à Christopher Byrne, veuf et père de deux enfants, la vie n’a plus vraiment le même sens depuis que son fils Danny, à la suite d’une dispute, s’est enfui sans laisser de traces.
    Pourtant, cette année, les carillons de Noël semblent rejouer la mélodie de l’espoir lorsque les destins de ces deux êtres sont amenés à se croiser.
    Une romance contemporaine qui nous réconcilie avec l’idée que le bonheur peut toujours renaître.

    Mon avis :

    Sur nos petits écrans, les chaines rivalisent en ce moment pour nous offrir des contes de Noël, gentilles comédies romantiques où tous les problèmes se résolvent la nuit de Noël, comme par enchantement. On a beau trouvé ça naïf, on se laisse prendre au jeu, à l’ambiance et on regarde. Ne dites pas non, je parie que vous avez déjà vu trois fois « Love actulally »

    « Les carillons du bonheur » ressemble en tous points à ces comédies romantiques.
    Chaque année en décembre, Christy quitte sa Nouvelle Ecosse natale pour venir vendre ses sapins à New York, dans Chelsea. Durant un mois, il laisse femme et enfants à la maison pour réaliser son chiffre d’affaires annuel. Onze mois de dur labeur récompensés par les beaux bénéfices engrangés. Quand son épouse décède, il est contraint d’emmener les enfants avec lui. Alors que pour lui, cette grande ville glaciale et indifférente n’est qu’un lieu de vente, ses enfants vont tomber sous le charme de sa grandeur, de ses guirlandes... de tout ce qu’ils n’ont jamais connu en Nouvelle Ecosse. Le choc sera rude.

    Agréable à lire, ce roman empreint de bons sentiments est la lecture idéale de ce temps de Noël. Tout y est construit pour se plonger dans la magie du moment : la famille, les épreuves, les joies, l’espoir, les rivalités, le décor de Noël... et surtout l’amour. Celui qui vous fait avancer malgré l’adversité et celui qui vous coupe les ailes quand il s’en va.

    Bien qu’il manque un peu de profondeur et de relief, ce récit est une lecture sympa, faisant appel à de vraies valeurs, pas étonnant que ce soit un best-seller aux Etats Unis. Choisi par mon club de lecture, il m’a fait passer un agréable moment dans cette semaine surchargée. Mais je pense que le souvenir en sera fugace.

     

     Les carillons du bonheur, Luanne RICE

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  • Le trésor d'Hugo DOIGNY, Eva KAVIANHugo aime les namuroises. Rondes ou maigres, riches ou pauvres, en talons aiguilles ou en baskets, le pas vif ou l'allure trainante, il les aime. Sans doute cette odeur sambrée, ce voile mystérieux qui trouble le regard de ceux qui vivent à deux pas d'un confluent ou peut-être encore ce mélange de force et de fragilité dans l'échine des provinciales protégées par une citadelle depuis des générations.
    A vrai dire, il ignore pourquoi, mais il aime les Namuroises. Depuis que Marlène est partie, il s’est juré de se consacrer à leur offrir le plus beau moment de leur vie : il les demande en mariage.

    Mon avis :

    Je vous ai déjà parlé de la collection des Editions Luc Pire « Romans de Gare ». Voici un des derniers nés. Eva Kavian signe ici un roman en apparence romantique, qui se déroule au cœur de la ville de Namur et dans le labyrinthe des galeries de sa Citadelle.

    Hugo, guide touristique durant l’été à la Citadelle de Namur, est un beau jeune homme solitaire depuis la mort de ses parents et le départ de Marlène, son grand amour. C’est à la Citadelle qu’il l’avait rencontrée et ce bâtiment a pour lui une importance capitale. Hugo a « un besoin de lire comme d’autres ont besoin de voyager » et aime se rendre place Saint Aubin à la librairie de son ami Régis qui le conseille si bien. En dehors de son job d’été qui dure six mois, il ne fait rien et est très casanier. Il rend donc visite à Régis deux fois par mois pour renouveler son stock de livres (on connait tous cela). Chrichri, sa directrice à la Citadelle, est la seconde personne à laquelle il tient. Dès le départ, elle lui a plu car elle est entière et sans chichi. Elle est directe, un peu abrupte mais ne juge personne et cela lui plaît.
    Hugo est donc beau, gentil, romantique et seul. Ce que ne manque pas de remarquer les Namuroises qui le croisent. Il a une propension à s’intéresser surtout aux femmes délaissées, incomprises ou malheureuses auxquelles il aime remonter le moral. Sa gentillesse le perdra. Mais il ne peut se résoudre à voir une femme souffrir, c’est plus fort que lui. Alors il lie connaissance avec Charlotte, Vinciane, Laetitia, Ginette, Brigitte, Axelle, Cathy... et nous dresse le portrait de chacune.

    J’ai aimé déambuler dans les rues de ce Namur pittoresque que je connais un peu (merci Joëlle) et retrouver ces endroits où je suis moi-même allée ; la Maison des Desserts, les Cafés Delahaut, la parfumerie Delforge, les librairies Point Virgule et Papyrus, le musée Félicien Rops, le Caméo, les bords de Sambre... C’est d’ailleurs ce que ces romans ont de plaisant, c’est qu’ils nous immergent complètement dans une ville qui en devient un personnage à part entière.

    J’ai aimé suivre Eva Kavian dans ce roman étrange, un peu surréaliste, faisant la part belle à l’histoire et la culture wallonne. J’ai apprécié découvrir une palette bigarrée de personnages féminins et peu à peu voir apparaitre la personnalité complexe du héros, ses pensées, ses secrets et le suivre dans ses fantasmes particuliers. Un style simple, efficace ; un humour belge, empreint de finesse et de dérision ; un mélange de tendresse et d’horreur... tous les ingrédients concourent à nous faire passer un bon moment de lecture.

     

    Mon extrait préféré du récit :

     « Elle lisait. C’est rare une fille qui lit dans un bistrot namurois. Si les femmes étaient moins compliquées, il vivrait bien avec une lectrice assidue. Une qui serait capable de passer la journée dans un divan avec un bon roman, à côté de lui qui lirait un bon roman. Le rêve absolu. »

     

     

     

     

     

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