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Bilan de ma Foire du Livre
La Foire du livre a donc fermé ses portes sur une 54e édition qui fut, je pense, une année de transition. La nouvelle direction ayant gardé des idées, concepts et façons de faire de l’ancienne et amorcé des changements (notamment la gratuité) qu’il faudra maintenant évaluer.
Si je peux donner deux avis – on ne sait jamais que quelqu’un me lirait – je dirais qu’il faut vraiment revoir deux choses qui sont nettement à améliorer.
Tout d’abord, l’acoustique. Ce grand hall résonne, ne permet pas l’intimité nécessaire à certaines rencontres et il est parfois très difficile d’entendre les interventions des participants d’un débat vu l’ambiance sonore du hall. Un autre endroit que Tour & Taxis ne pourrait-il pas être envisagé ?
Ensuite, il est indispensable de repenser l’accueil des écoles. L’encadrement des classes est parfois inexistant et les gamins, courent, crient, se vautrent ou errent sans but à travers les allées, bien peu soucieux de ce qui se vit sur les lieux de rencontres. S’il me semble nécessaire d’amener les jeunes à la lecture, je ne crois pas que les lâcher, seuls, dans cette grande librairie soit la meilleure des façons.Si le thème de la Foire, « Le bonheur à la page » ne m’attirait pas de prime abord, j’avais repéré plusieurs échanges qui m’intéressaient. Ainsi, vendredi j’ai assisté à « Ces femmes debout ! » sur la situation au Congo, poignant et édifiant ; la rencontre avec Richard Ford, invité d’honneur de la Foire ; « Du noir plein le Nord » avec Emmanuel Grand et Patrick Delperdange et « Polar, thriller, une vie hors du monde anglo-saxon ? » animé par Michel Dufranne. Un public attentif de connaisseurs -même s’il était un peu clairsemé en soirée- de l’émotion, des rires, des découvertes.
Ce fut aussi l’occasion de retrouver la sympathique équipe des libraires québécois que je retrouve chaque année avec plaisir et qui nous conseillent si bien, Barbara Abel que j’ai reçue en classe récemment, de croiser Denis le Hibou, de rencontrer Valérie Cohen et Martin Michaud et de faire la connaissance de Jessica Livraddict.Une première demi-journée réussie.
Samedi, après avoir flâné dans les allées où j’ai rencontré mes libraires et bavardé avec Emmanuel Grand, j’ai assisté à une discussion passionnante entre auteurs belges dont le sujet était « Quand la Grande Guerre façonnait les destins ». Trois auteurs parlant de leur grand-père, dans la Première Guerre mondiale et des conséquences de ce conflit dans leurs vies et nos vies.
Ensuite, j’ai participé à la lecture d’extraits de « Mon lapin » de Mathilde Alet. Une mise en voix très réussie de jolies pages de ce roman que j’avais beaucoup aimé. J’ai fait un saut chez Lily’s éditions où j’ai acquis le roman de deux auteurs belges bien sympathiques. Je suis repassée chez Luce Wilquin, saluer les auteurs que je connais et acheter le roman d’Alain Lallemand « Et dans la jungle, Dieu dansait ». J’y ai rencontré Nath et sa famille, les bras chargés de livres, et nous avons bavardé quelques instants trop brefs. J’ai retrouvé Jessica, animatrice hors pair d’un échange entre auteurs sur « Faire des choix pour atteindre le bonheur » puis assisté au Café sexo de Valérie Cohen et Julie Van Rompaey. Une expérience originale et un moment hors du temps.
Imaginez 19 personnes (14 femmes, 5 hommes) qui ne se connaissent pas, âgées de 20 à 74 ans, rassemblées autour d’un thème : le sexe. Point de départ : une carte tirée au hasard et un partage possible à partir de ce qu’elle évoque (homosexualité, désir, fidélité, caresse...). Très naturellement, certains ont pris la parole, témoigné, confié, aiguillés avec doigté par les animatrices dans un climat de confiance et de respect qui m’a agréablement surprise. Un bon moment qui nous a même semblé un peu court.Pour clôturer en beauté cette journée, je suis allée diner avec des amis blogueurs : Fabienne et Denis, Sophie et Mathieu et Denis le Hibou. Nath nous avait déniché un super resto, très cosy, le cadre idéal pour abriter nos conversations et nos rires. Dommage qu’elle n’était pas des nôtres. Une excellente soirée et une tradition que nous sommes bien décidés à perpétuer.
Dimanche, la journée a débuté par une rencontre entre auteurs québécois sur le thème « Québec, pays poétique, poétique du pays ». J’y ai retrouvé Rodney Saint Eloy, poète et éditeur et découvert Elise Turcotte, romancière et poétesse ainsi que Tristan Malavoy, poète et auteur-compositeur-interprète qui vient de publier son premier roman. Nous étions hélas peu nombreux en cette heure matinale mais Anne était là, amoureuse des lettres québécoises elle aussi. J’ai ensuite enchainé deux rencontres fantastiques : celle de Philippe Claudel à propos de son livre « L’arbre du pays de Toraja », un regard vrai, optimiste et engagé sur notre société et ce qu’elle devrait être puis « La littérature au feu de l’Orient » regards croisés de Mathias Enard et de Nedim Gürsel sur les échanges culturels immémoriaux entre Orient et Occident. Trois intervenants que j’aurais pu écouter des heures.
Après un repas partagé avec Anne et Mina, j’ai terminé ma Foire sur un point d’orgue : la conférence de Frédéric Lenoir sur « Le bonheur, la joie sont-ils dans le vivre ensemble ? » Une heure joyeuse qui aurait pu aussi se prolonger bien davantage sans me lasser.
J’ai retrouvé avec joie les amis que la littérature m’a permis de rencontrer et même si le temps passé ensemble semble toujours trop court, le plaisir est bien présent à chaque fois. Je regrette cependant d’avoir raté certaines amies bloggeuses comme Cécile et Nadège. On a du se croiser, se frôler sans se voir et c’est bien dommage.
Un bilan plus que positif donc pour cette 54e édition.
Des articles plus détaillés paraitront bientôt sur les rencontres vécues.
Tags : Bilan de ma Foire du Livre, rencontres
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Commentaires
2JacquelineMercredi 24 Février 2016 à 08:544CatbullesMercredi 24 Février 2016 à 09:15Super résumé, merci! Et si jamais quelqu’un lit... oui, le bruit est infernal à certains endroits, là où la toiture forme une pointe , cela fait caisse de résonance. Je suis allée écouter une auteure lire ses textes dans un des petits espaces, même à 2 mètres, on avait du mal à la comprendre... C'est dommage!
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Mercredi 24 Février 2016 à 16:15
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5MarionSamedi 27 Février 2016 à 21:25Bonjour Argali,
Je ne sais pas si tu vas te souvenir de moi... Marion... du Québec... Cela fait un petit moment que je ne suis plus très active sur la blogosphère. C'est en partie parce-que l'une de mes activités, bien que bénévole, m'occupe beaucoup et je voudrais t'en parler, car elle serait je crois susceptible de t'intéresser, mais peut-être plutôt en privé. Comment puis-je te rejoindre ?
À très bientôt j'espère.
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Dimanche 28 Février 2016 à 10:48
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6MarionDimanche 28 Février 2016 à 13:25
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J'ai regretté également de ne pas t'avoir croisée cette fois. Je t'ai pourtant cherchée du regard, Denis m'ayant confirmé que tu étais là, mais en vain.
Mais j'ai assez peu déambulé cette année; je me suis contentée des rencontres et dédicaces que j'avais notées, me ménageant des pauses entre chaque.