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Jours d'attente, Th. DESAULNIERS-BROUSSEAU & S. LECLERC
Pendant que s’étire la Deuxième Guerre mondiale, Jérôme Beauvais s’est réfugié en forêt et il attend. Après sa désertion des Forces canadiennes, sa mère l’a envoyé dans cet endroit où il vit reclus auprès de son taciturne grand-père, qui l’occupe avec les rénovations de sa vieille maison. Bientôt, Jérôme s’intéresse à l’histoire des lieux, ponctuée de crimes et de morts suspectes.
À mesure que son isolement grandit, Jérôme s’abîme dans les secrets de la demeure. Un suicide, un incendie et des murmures de sorcellerie hantent ses pensées, prenant peu à peu le pas sur la réalité de la guerre et sur ses propres fantômes.Mon avis :
Déserteur, Jérôme s’est réfugié en forêt auprès de son grand-père bourru. Ensemble, ils retapent une vieille maison, abandonnée suite à une succession de drames. Un suicide et un incendie s’y sont produits autrefois. D’ennui, Jérôme commence à enquêter sur ces faits dramatiques à partir de vieilleries laissées dans le grenier.
J’ai apprécié la psychologie des personnages, travaillée, approfondie lors de longues scènes entre le grand-père et son petit-fils et le parallèle établit entre la reconstruction du lieu et celle des liens familiaux. Le thème de la solitude et de l’isolement est bien rendu dans une intrigue qui se construit peu à peu. La Seconde Guerre mondiale sert plus de prétexte que de moteur mais l’histoire est agréable à suivre et tient la route. Pour une première BD, Thomas Desaulniers-Brousseau s’en sort avec les honneurs.
On m’avait vanté le traitement graphique de cette histoire et c’est pourquoi je l’ai empruntée. Personnellement, je n’ai pas été séduite : trop de vignettes où les personnages se découpent sur fond uni, plat, traits accentués des visages et silhouettes et surtout soit des couleurs sombres soit criardes, rouges, agressives parfois jetées sur les dessins avec des traits marqués… Le découpage est classique et souvent travaillé sur une double page. Je ne suis pas assez experte pour juger le travail de Simon Leclerc, je n’ai simplement pas aimé.
Au final, je reste donc sur une impression mitigée : séduite par l’histoire, déçue par la forme. Mais n’hésitez pas à vous faire votre propre opinion. Ces deux jeunes auteurs sont à suivre.
Tags : Québec en novembre, BD, Seconde Guerre mondiale, isolement, solitude, famille, drames
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Commentaires
à priori je n'aime pas du tout le dessin, du moins les planches que j'ai vu sur le site de l'éditeur ne me font pas du tout envie, en revanche l'histoire à l'air sympa. Merci pour la découverte
Les dessins m'ont déçue aussi. Ce n'est pas le style que j'aime.