• L'Inaveu, Richard STE MARIE

    L'Inaveu, Richard STE MARIERégis Duchesne a trouvé, en rassemblant les effets personnels de son père, mort du cancer il y a quelque temps, un album de photos dans lequel sont rassemblées des coupures de journaux qui témoignent, sur plusieurs décennies, de crimes ayant eu lieu à Montréal. Accompagnant l’album, un étrange carnet noir, rempli de montants d’argent qui s’échelonnent sur la même période, et la mention d’un seul intermédiaire : CS.

    Obnubilé par sa découverte, Régis Duchesne confie son inquiétude au sergent-détective Francis Pagliaro, de la Sûreté du Québec : son père ayant été toute sa vie un comptable peu loquace, Régis craint qu’il ait été mêlé à des histoires louches. Mais comment ouvrir une enquête avec si peu d’indices ? rétorque le policier.
    Un élément nouveau, qui met en relation directe le cas Duchesne et celui de « La petite disparue du Vendredi saint », une tragédie qui avait horrifié toute la population de Montréal en 1973, amène Pagliaro à réviser sa position. Se pourrait-il que la solution de cette affaire, vieille de trente-cinq ans, se trouve encryptée au cœur des documents découverts par Régis Duchesne ? Et qui donc se cache derrière cet énigmatique « CS » ?

    Mon avis :

    Le père qui n’enseigne pas ses devoirs à son fils est autant coupable que ce dernier s’il les néglige. Confucius

    Cette maxime résume parfaitement le roman que nous propose ici Richard Ste Marie. Au-delà de l’intrigue et de l’enquête, ce qui rend le récit intéressant et différent c’est la relation père-fils, dévoilée au fil des pages. Un plus assurément.

    L’histoire se déroule en trois phases. Il y a d’abord la découverte de curieux carnets que fait Régis Duchesne dans les affaires de son père décédé. Carnets qui lui donnent l’impression d’être la clé d’une énigme. Ayant cherché en vain l’énigme, il s’adresse à un policier dont on lui a vanté l’honnêteté. Comme dans les récits de la série « Cold Case », on remonte le temps pour comprendre le passé et résoudre l’affaire. La deuxième partie sera basée sur les écrits du père rédigés quelques mois avant sa mort qu’il savait inéluctable. Il revient sur trente ans de sa vie et sur les événements qui l’ont transformée à jamais. Mais tout n’est pas dévoilé et des zones d’ombres subsistent. Enfin, l’enquête en elle-même sera menée par Pagliaro sur base de ces fameux carnets. Tout cela se déroulant en un mois de l’été 2008.

    L’auteur, dont c’est le deuxième roman, est venu à l’écriture sur le tard, après une carrière d’enseignant à l’Ecole des Arts visuels de Laval. Artiste dans l’âme et touche à tout, il laisse émerger sa créativité dans son style et son imaginaire. J’avais lu beaucoup de bien de ce roman sur divers sites et je n’ai pas hésité à me procurer ce livre. De plus, j’ai aimé tous les ouvrages de cette maison d’édition que j’ai lus et j’espérais bien qu’il en serait de même avec celui-ci. Ce fut le cas.

    J’ai aimé l’enquête et son mystère, le sentiment que ces notes anodines cachent quelque chose d’important dont on ne comprend pas de suite la portée ; le changement de style - le récit étant interrompu par le journal du père ; la lente mise en place de la solution qui permet de suivre les raisonnements du policier tout en échafaudant nos propres hypothèses… J’ai aussi apprécié le personnage de l’enquêteur, loin des caricatures habituelles. Il est juste, bienveillant, a repris des études de philosophie à plus de 40 ans, est passionné par son métier et capable d’empathie pour les victimes… Cela nous change du cynisme de certains ou des dépressifs chroniques. De plus, la réflexion sous-jacente qui traverse l’histoire sur le bien et le mal, la culpabilité, l’injustice… m’a beaucoup plu.

    Si vous aimez l’action, le sang, les rebondissements spectaculaires, ce livre ne vous parlera sans doute pas. Mais si vous cherchez un policier différent, des réflexions intelligentes sur le métier et une pertinence de vue sur la société, il vous plaira à coup sûr. Servi par une écriture agréable et dynamique, agrémentée de termes québécois typiques mais compréhensibles pour les Européens que nous sommes, ce récit vous fera passer un agréable moment de lecture. Un bon polar à découvrir.

    Merci à mon ami Richard de me l’avoir conseillé !

     

    L'Inaveu, Richard STE MARIE

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  • Commentaires

    1
    Sophie57
    Samedi 6 Avril 2013 à 08:57

    Bonjour Argali, tout à fait d'accord avec toi: un excellent roman bien loin en effet de certaines caricatures...et fort bien écrit: ça fait du bien! son premier roman, Un ménage rouge, vient d'être réédité, et ça ne me déplairait pas de retrouver notre enquêteur philosophe! (tu vois, mon blog s'est évaporé...mais pas moi!! )

    2
    Samedi 6 Avril 2013 à 09:43

    Merci Sophie pour ce message. Son premier roman me tente bien aussi. J'espère qu'il arrivera par ici bientôt.

    3
    Samedi 6 Avril 2013 à 15:20

    Bonjour Argali,

    J'ai beaucoup aimé ta chronique ! C'est tellement plaisant de voir qu'une suggestion le lecture devienne un coup de coeur pour quelqu'un d'autre ! J'ai mis ta chronique sur ma page Facebook ... Ça fera plaisir à Richard Ste-Marie ! Bonne journée !

    4
    Dimanche 7 Avril 2013 à 09:51

    Merci Richard pour ton message et ton partage.

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    5
    Jess D
    Mardi 17 Juillet 2018 à 18:21

    Je viens de terminer ce roman et j'ai beaucoup aimé. D'abord le personnage de Pagliaro mais aussi les autres et la manière dont ils sont décrits, se laissent voir. Ensuite le mystère du carnet mais surtout les réflexions sur les relations humaines, sur la vie, les secrets... 
    merci pour cette suggestion de lecture.

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