• L'ombre de l'olivier, Yara EL-GHADBAN

    L'ombre de l'olivier, Yara EL-GHADBANUne enfance palestinienne. Une voix se lève, convoquant la musique, la poésie, la guerre et la résistance. Yuryur aura bientôt dix ans. Née dans un pays de merveilles, bercée par les vagues du golfe Arabo-persique, elle vit à Dubaï une enfance heureuse où se mêlent le sel de la mer et la sauge du thé de Téta Hilweh, sa grand-mère, avec qui elle passe les étés au camp de réfugiés dans une Beyrouth que la guerre défigurera.

     

    Mon avis :

     

    L’olivier est le symbole de l’identité palestinienne. Cet arbre résistant représente en Orient, la force et la victoire, la sagesse, l’immortalité et l’espérance, la mémoire aussi. Yuryur grandit dans le souvenir de ce pays dont elle est issue et nous entraîne à sa suite dans les villes de son enfance : Dubaï, Beyrouth, Damas…

    Yuryur est une fillette de dix ans vivant à Dubaï avec sa famille. Son père y est ingénieur, sa maman s’occupe de la maison et de ses deux enfants. La sœur de son papa, célibataire, vit avec eux. Dans le quartier où elle grandit, insouciante, tout le monde se connait. Dans la rue adjacente, vit un ami cher à son cœur, Aleksey. Leurs parents sont amis et les enfants partagent quelques secrets loin du monde des adultes. Très mûre pour son âge, Yuryur est à même de comprendre certaines tensions familiales, des situations qu’il vaut mieux feindre d’ignorer ou ne pas répéter mais elle aime aussi rêver et vivre un imaginaire propre à son âge, confiant à son ami l’Oiseau ses secrets d’enfant. Par son innocence, elle nous rappelle la part de magie et de rêve que nous avons tendance à oublier en vieillissant.

    Par de nombreux dialogues, dans une langue parlée simple comme celle d’une enfant, nous découvrons le quotidien d’une famille en exil, les rituels, les habitudes alimentaires qui font le bonheur de Yuryur, les faits anodins de la vie de tous les jours : les chansons fredonnées par la maman à longueur de journée, la poésie du père, les leçons de piano, les frasques du petit frère, les rires et les fêtes… Malgré les conflits, la guerre, l’absence … Yuryur nous montre qu’on peut vivre heureux et célébrer chaque jour. Aimer et rire, c’est être reconnaissant pour ce qui nous est permis de vivre.

    Les souvenirs d’enfance de Yuryur racontent les joies, l’insouciance, la liberté, avec finesse et tendresse. Mais ils content aussi l’exil des familles, la séparation, la nostalgie du pays natal. En alternance, la narratrice pose un regard critique sur ce passé et partagent des réflexions d’adulte sur la vie d’alors.

    J’ai bien aimé ce premier roman optimiste qui nous offre un monde tendre et réaliste dans lequel on entre sur la pointe de pieds pour ne pas déranger les souvenirs de Yuryur. Conte d’amour, récit initiatique, c’est un bel hommage de l’auteure à sa famille et son histoire.

    Palestinienne née à Dubaï, Yara El-Ghadban a étudié et vécu à Montréal avant de s'y installer définitivement. Elle est anthropologue et écrivaine. Ce premier roman a été suivi par deux autres, tous publiés chez Mémoire d’encrier, au Québec.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 9 Juillet 2019 à 18:32
    Alex-Mot-à-Mots

    Une belle lecture, on dirait.

      • Mardi 9 Juillet 2019 à 22:48

        Oui j'ai beaucoup aimé.

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