• Le crime du comte Neville, Amélie NOTHOMB

    Le crime du comte Neville, Amélie NOTHOMB« Ce qui est monstrueux n’est pas nécessairement indigne. »

    Mon avis :

    La cuvée 2015 d’Amélie Nothomb est un bon cru qui nous plonge cette année au cœur de son milieu, celui de la noblesse belge. Elle n’a pas son pareil pour croquer les habitudes de ses membres, leur style de vie, leurs manies et leurs côtés attachants. Un milieu où n’entre pas qui veut, où l’étiquette doit être minutieusement respectée et où le moindre impair se paie cash.
    Une vie qui fait rêver certains. Mais guère de bulles ou de champagne dans le quotidien d’Henri Neville car être noble aujourd’hui, c’est supporter le poids des traditions et jouer serré pour entretenir de grands domaines patrimoniaux vieillissants. Souvent désargentées, les vieilles familles nobiliaires, comme la sienne, peinent à garder leurs demeures en état et se résignent à les vendre, contraint et forcé.

    Malgré une vie d’ascète et de restrictions, le comte de Neville est ruiné et doit se résigner à vendre Le Pluvier, ce château qu’il aime tant, son premier amour. Avant de perdre le berceau de sa famille, il tient à donner une dernière garden-party comme il le fait chaque automne au début d’octobre. Recevoir sans faute de goût et célébrer ainsi l’honneur familial est ce qu’il fait de mieux. On se presse à cet événement annuel raffiné.
    Mais cette année, le comte a un souci. Sérieuse, sa fille cadette, qui a perdu sa joie de vivre en entrant dans l’adolescence, vient de faire une fugue. Retrouvée par une voyante qui passait par là, elle la ramène chez elle et avertit son père. Quand il vient rechercher sa fille, elle lui fait cette prédiction : « Lors de cette réception, vous allez tuer un invité. » Et cette petite phrase va empoisonner le comte jour et nuit jusqu’à la réception.

    Avec humour et finesse, Amélie Nothomb nous conte le désespoir dans lequel est plongé le comte Neville, lui qui voulait faire de son ultime garden-party un événement inoubliable. Cette soirée qui devait lui permettre de quitter la scène la tête haute sera-t-il son chant du cygne ?

    Cette satire désopilante et emplie de tendresse pour cet univers qu’elle affectionne malgré tout est dans le plus pur style nothomien. L’incongruité de certaines situations est hilarante et ses audaces stylistiques savoureuses. Surréaliste, plein d’esprit, élégant, ce roman m’a séduite.

     

    Le crime du comte Neville, Amélie NOTHOMB9e

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 26 Septembre 2015 à 10:34
    Céline

    Je compte bien me l'offrir d'ici peu...j'aime bien Nothomb smile

    Bon week-end !

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    2
    Samedi 26 Septembre 2015 à 21:15

    Aucune envie de le lire. Pas une rentrée littéraire sans Amélie et son chapeau ! 

    Bon dimanche. 

    3
    Dimanche 27 Septembre 2015 à 14:06
    Pas fan de Nothomb, agacée par sa présence indéfectible à chaque rentrée littéraire... mais là, j'avoue que je me laisserai bien tenter. La couverture, le titre et, maintenant, ton avis enthousiaste... Peut-être que cette fois-ci... ;-)
    4
    Jacqueline
    Dimanche 27 Septembre 2015 à 17:39

    Mon reproche :  j'aurais aimé que Nothomb soit plus piquante, plus féroce dans la satire ...

    5
    Dimanche 27 Septembre 2015 à 19:06

    Oui Jacqueline, mais ce serait peut-être trop cracher dans la soupe. Si tu décortiques les noms donnés à ses personnages, tu reconnais quand même quelques familles égratignées.

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