• Les papillons rêvent-ils d'éternité, Sandra LABASTIE

    Les papillons rêvent-ils d'éternité, Sandra LABASTIE« Cette journée du 1er janvier, la première de la dernière année du monde, il s’est passé quelque chose de spécial entre nous, les élus. C’était comme au printemps, quand on devient joyeux sans comprendre pourquoi. C’est la dernière année de souffrance, a dit papa. Bientôt on sera libérés. » Les saisons se succèdent et les croyants se préparent à la fin des temps. Parmi eux, une jeune fille de 13 ans contemple la condition humaine dans ses craintes et ses obsessions, dans sa surprenante capacité d’imagination pour triompher d’une vie sans espérance.

    Mon avis :

    Voilà un roman qui m’a posé question dès les premières lignes et que j’ai eu du mal à terminer. D’abord, et pour la troisième fois en quelques semaines, je redis que je n’aime pas quand le narrateur est un enfant au langage enfantin car cela sonne faux la plupart du temps. Ici, la jeune narratrice à treize ans et s’exprime comme une enfant de 9. Elle emploie des mots comme concupiscence, omniscience, supplicié... mais « elle »pronominalise peu et rédige des phrases à la construction basique sujet-verbe-complément. C’est idiot mais cela m’a vraiment gênée.

    Ensuite, je me suis interrogée sur le but de l’auteur. Sans jamais les nommer, elle nous décrit un groupe religieux rigoriste dont les membres se pensent élus et attendent la fin du monde pour le 31 décembre de l’année en cours. (Les Témoins de Jéhovah) Elle décrit leurs pratiques, leurs croyances, leur mode de vie avec tant de justesse qu’on ne peut s’empêcher de penser qu’elle en a été proche. Pourquoi cette ambiguïté entre dénonciation et silence ? En restant volontairement vague, l’auteur prend le risque – ou cherche à ce– que l’on imagine tous les croyants aussi sectaires, fermés, intolérants que ces extrémistes. J’aurais souhaité une prise de position plus claire.

    Bien sûr on ne peut que bondir devant la narration que fait cette enfant de son quotidien, de ses interdits, des questions qu’elle se pose sans y trouver de réponses franches ou rassurantes, de cette enfance volée, cette vie traumatisante. Et pourtant, jamais je ne me suis sentie émue. Agacée, oui, touchée, non. Quelque chose manque que je ne peux identifier. Ou alors, ce sont certains clichés.

    J’ai lu des avis dithyrambiques sur ce roman. J’en suis loin. Même si je lui reconnais des qualités. Comme celle d’éviter autant que possible les jugements manichéens. Finalement, c’est peut-être déjà beaucoup.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jacqueline H
    Vendredi 20 Juin 2014 à 19:57

    Un roman qui ne me tente pas du tout ..... La 4ème de couverture ne m'attirait guère ... et ton billet a "fait le reste" ....:-)

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    2
    Vendredi 20 Juin 2014 à 20:59

    Un peu comme Gilles Paris, ça me gêne un peu aussi, ce n'est pas toujours très réussi...

    Bon weekend. 

    3
    Samedi 26 Juillet 2014 à 11:08

    Je me suis trainée ce roman une semaine pfffff. Plusieurs scènes m'ont choquée non pas parce qu'elles étaient choquantes en elle-même mais pcq elles sont contées de façon vraiment dérangeante et complètement aberrante dans la bouche d'une petite fille de 12 ans tout sauf délurée.

    Franchement, j'ai pas aimé !

     

    4
    Dimanche 27 Juillet 2014 à 17:56

    Cajou, je te suis à 100% ! Ca me rassure vu les commentaires positifs lus un peu partout !

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