• Madame S., Sylvie LAUSBERG

    Madame S., Sylvie LAUSBERGL'anecdote est célèbre : alors que le président Félix Faure agonise, sa "connaissance" s'est sauvée par l'escalier de service. Cette mort en épectase va changer le cours de l'affaire Dreyfus et bouleverser le destin de celle que l'on surnomme depuis la « pompe funèbre » ... Intriguée par cette « putain de la République », une journaliste recluse décide d'enquêter sur cette si mystérieuse Madame S. et sur les secrets d'un État français toujours aux prises avec les mêmes démons : antisémitisme, antiféminisme, petits arrangements entre amis et journaux avides de scandales. Sylvie Lausberg livre un passionnant thriller historique sur les traces volontairement effacées de Marguerite Japy-Steinheil. 

     

    Mon avis :

     

    J’ai découvert ce récit par hasard. C’est la maman de l’auteure, qui est dans mon club de lecture, qui m’en a parlé. Il est le fruit d’un minutieux travail de recherches qui a duré près de vingt ans car beaucoup de renseignements n’étaient pas encore tombés dans le domaine public.

    Le style de l’auteure, historienne de formation, est impeccable et son ouvrage se lit comme un roman, preuve de recherches pointues et maîtrisées.

     

    Par cet ouvrage, Sylvie Lausberg tente de réhabiliter Marguerite Steinheil, surnommée Meg. Pour la plupart, son nom est inconnu mais elle est restée dans l’histoire. Elle était la maîtresse du président Félix Faure et d’après la petite histoire, c’est dans ses bras qu’il aurait rendu son dernier souffle. Mourir par épectase est plutôt embarrassant pour un chef d’état et a fait couler beaucoup d’encre.

    Née dans un famille bourgeoise de l’est de la France, Meg épouse un peintre, Adolphe Steinheil. Elle ne forme pas avec lui un couple idyllique et très vite, chacun vit des aventures. Marguerite est une figure importante de la vie parisienne. Femme cultivée d’une profonde intelligence politique, elle ose assumer ses idées. C’est en tant que dreyfusarde qu’elle approche le président Faure pour tenter de le rallier à sa cause. Mais proche de l’armée à qui il doit son électorat, il n’est pas très enclin à défendre Dreyfus. En revanche, Marguerite ne lui est pas indifférente. Ils tombent rapidement amoureux.

     

    Les ragots de l’époque n’ont pas épargné la jeune femme, connue pour ses nombreux amants et sa vie rocambolesque. L’auteure s’attache à raconter toute la vie de Marguerite et fait la part des choses entre certitudes historiques et hypothèses. Au-delà des apparences, Sylvie Lausberg cherche à montrer la femme sensible qu’était Meg malgré sa vie mouvementée et les nombreux drames qu’elle a vécus. Elle me l’a rendue très attachante. Elle aborde également les multiples questions qui ont trait au statut de la femme et permet de se rendre compte du chemin parcouru.

     

    J’ai aimé découvrir la vie sous la 3e République, première période de stabilité depuis la Révolution, parfaire mes connaissances sur l’affaire Dreyfus, appréhender le tournant du 20e siècle qu’aborde la France dans différents domaines… J’ai aussi apprécié d’en savoir plus sur Madame S qui fut une femme très influente de son époque. J’ai été happée par ce récit passionnant et la vie de Meg qui, malgré le fabuleux travail de l’auteure, n’a pas encore livré tous ses secrets.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 12 Novembre 2023 à 12:04
    eimelle

    je ne sais rien de cette Madame S en effet, bonne idée de s'être intéressé à elle! 

      • Dimanche 12 Novembre 2023 à 13:24

        Je ne connaissais que l'anecdotique. Ce fut visiblement une femme émancipée et intelligente, meilleure que l'image qu'elle a laissée.

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