• Rencontre avec Geneviève DAMAS, Aurélia Jane LEE et Mélanie CHAPPUIS.

     

    Rencontre avec Geneviève Damas, Aurélia Jane LEE et Mélanie CHAPPUIS.

    Ce mardi, ma librairie recevait Luce Wilquin, l’éditrice, et trois de ses jeunes auteures : Geneviève Damas, Mélanie Chappuis et Aurélia Jane Lee. L’occasion de présenter ces trois écrivains aux clients de la librairie qui ne les connaitraient pas encore et de parler avec elles d’écriture et d’inspiration.

    Vous avez chacune écrit des nouvelles et des romans. Qu’est-ce qui vous fait choisir l’un plutôt que l’autre ?

    MC :     Je publie des chroniques, pas vraiment des nouvelles, pour le journal suisse « Le Temps ». Chaque mardi, je me mets « Dans la tête de... » et j’imagine ce qu’une personnalité pourrait dire de l’actualité. Que ce soit Nicolas Sarkozy, Nabila, Grâce de Monaco...

    GD :    J’ai commencé par rédiger des nouvelles avant d’arriver au roman. Une nouvelle, c’est direct, comme un travelling avant. On montre un sujet et on laisse faire le lecteur, on le laisse imaginer la suite, réfléchir... Avec le roman, on accompagne le lecteur.

    AJL :    Dans mes écrits, j’aime jouer sur le rapport rêve-réalité et balader le lecteur entre les deux. Dans une nouvelle, on peut moins en jouer. L’art de la chute est plus difficile.

    A propos de vos recueils de nouvelles, un thème revient dans chacun, sert de fil rouge aux nouvelles. Aurélia, pourquoi « l’amour et ses à côtés » chez toi ?

    AJL :    J’avais envie d’écrire sur l’amour mais il y a tellement de situations où ce n’est pas vraiment de l’amour mais qui valent quand même la peine d’en parler. Tous les chemins que nous empruntons nous approchent de l’amour mais on met parfois du temps à le découvrir. Il y a aussi beaucoup de charme dans l’ébauche d’une relation, dans le rêve d’un amour idéal... J’avais envie de parler de tout ça.

               Commences-tu à écrire la fin ou le début ?

    Par le début mais je sais où je vais, je sais vers quelle fin je me dirige. Je sais que je vais mener le lecteur en

    bateau pour y arriver. Dans un roman par contre, je peux me laisser surprendre par la fin.

    GD :    Les nouvelles de mon recueil se sont échelonnées dans le temps puisqu’elles ont été écrites entre 2006 et 2013. Il n’y avait pas de thèmes annoncés mais à la relecture avec Luce, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un lien. J’ai perçu que dans chacune, je développais ce moment où tout bascule, où tout change. J’aime bien les gens et les histoires qui sortent des rails.

    MC :    Les chroniques sont rarement écrites par des écrivains, la plupart du temps, ce sont des journalistes qui les rédigent. Je me documente beaucoup avant de les écrire. Ce week-end, j’ai lu beaucoup de biographies et d’articles sur Grâce Kelly car je voulais la faire parler du film qui vient de sortir et je tenais à être exacte. Je ne les fais pas relire par les personnalités mais certains m’ont écrit en réagissant très positivement comme Alain Delon ou Nabila. Souvent les critiques viennent du public et non des personnes elles-mêmes. Mes chroniques sont assez politiques ; je me moque mais c’est toujours gentiment. Ce n’est pas mon avis que je donne mais celui de la personnalité que j’imagine réagir de telle ou telle façon. Je parle de ce qui me brûle de ce que j’ai envie de partager.

     Rencontre avec Geneviève Damas, Aurélia Jane LEE et Mélanie CHAPPUIS.

     

    Geneviève, dans « Si tu passes la rivière » le titre est-il une menace ou un espoir ?

    GD :    Ce sont les deux à la suite l’une de l’autre. Dans de nombreux mythes (le paradis perdu, Barbe Bleu) on voit que l’homme se construit contre un interdit puis qu’à un moment le besoin de savoir est le plus fort. Au départ, l’interdit fait peur mais vient ensuite le moment où la peur doit être transcendée pour aller vers la connaissance.

               Mon roman est un peu construit comme un roman policier. J’adore qu’un livre soit construit par dévoilement progressif. François parvient à la sublimation au fil du temps, à l’abstraction. Une fois qu’il sait lire, il devient capable d’appréhender le monde et sa solitude se peuple d’amis découverts dans les romans. On n’est jamais seul avec la littérature.

               La rivière, c’est l’arbre de la connaissance.

    « L’arbre à songes » est une grande histoire d’amour. Y a-t-il un prix à payer pour vivre cet amour ?

    AJL :    C’est la question que je me suis posée. Ce n’est pas si évident que l’amour entre Sauvane et Abel soit réussi. Ils ont pourtant tout pour mais... L’amour a besoin de nourriture pour s’épanouir or ils vivent en reclus, isolés. Amour et solitude ne vont pas l’un sans l’autre cependant. Un couple a besoin de s’isoler et chacun dans le couple a besoin d’un peu d’espace à lui. Abel est, semble, le plus seul des deux.
    La nature joue un rôle important. L’arbre est une des clés du roman. Sauvane dit qu’il réalise les rêves, Abel n’y croit pas trop. Jusqu’à ce que... Il y a quatre personnes dans l’histoire et un 5e personnage : le jardin. Il a un rôle prépondérant. Et alors l’arbre devient symbole de résurrection.

     

    Dans « Maculée conception » Marie est mise en scène. C’est difficile de s’attaquer à un tel personnage.

    MC :    Cela ne m’a pas gênée. Elle s’est imposée comme une belle histoire de maternité. J’ai beaucoup travaillé sur ce livre. Je me suis documentée. Historienne de formation, j’ai écrit plusieurs scènes avec un égyptologue car cette partie de leur vie en Egypte est méconnue. Marie va rencontrer des thérapeutes, ces thérapeutes ont vraiment existé. En choisissant le personnage de Marie, je voulais voir ce qu’il y avait derrière l’icône. Comme en Suisse, la majeure partie ce sont des protestants, le livre a été bien accueilli. Il n’a pas causé de remous. Je ne cherchais pas à bousculer les dogmes mais à parler de féminité et de maternité à travers un personnage qui est LA représentation de la maternité.

     

    Mélanie Chappuis nous lit alors des extraits de son roman, entrecoupés par des morceaux joués au violoncelle par Céline Chappuis, sa cousine. Un moment d'une réelle beauté.

    La voix douce et chaude de Mélanie Chappuis m’emporte sur les pas de Maryam et je me rends compte qu’elle me parle d’un personnage bien différent de celui que j’ai rencontré dans ma lecture. Je n’ai pas mis le même ton dans sa voix et Maryam m’est apparue toute autre. Un roman à côté duquel je suis vraiment passée.

     

    Rencontre avec Geneviève Damas, Aurélia Jane LEE et Mélanie CHAPPUIS.Rencontre avec Geneviève Damas, Aurélia Jane LEE et Mélanie CHAPPUIS.

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    pasdecoo
    Jeudi 22 Mai 2014 à 08:47

    Une très jolie soirée, j'aurais aimé y être. J'aime les jolies femmes intelligentes ^^
    Tu sembles "réconciliée" avec le roman de Mélanie Chappuis. Comme quoi, un message peut toujours avoir deux significations.

    2
    Jeudi 22 Mai 2014 à 17:21
    Anne (desmotsetdesno

    Oh merci pour ce compte-rendu, tu en as de la chance d'avoir pu rencontrer les quatre en même temps !

    3
    Jeudi 22 Mai 2014 à 17:25

    Effectivement, elles sont jolies et intelligentes wink2
    J'ai passé une excellente soirée. Dommage que tu habites si loin, Anne. Alors je partage...

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    4
    Jeudi 22 Mai 2014 à 21:14

    Je ne connais aucune de ces auteures.

    Bonne fin de semaine. 

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