"La bombe a convenablement fonctionné; sur ce plan, il a tout lieu d'être satisfait. Les rescapés tentent déjà de secourir les victimes restées au sol. Jean s'engouffre dans le métro. Lui ne va secourir personne. Il est le poseur de bombes."
Jean Garnier n'a plus rien à perdre dans la vie: sa mère est en prison, sa petite amie a été tuée et il n'a plus de travail. Face à ce jeune paumé, Camille Verhoeven doit agir avec plus de finesse que jamais: Jean est-il une vraie menace pour le pays tout entier, ou juste un looser atteint de la folie des grandeurs?
 

Mon avis :

Je retrouve ici Pierre Lemaitre dans un thriller. Une intrigue saisissante pour ce récit de 142 pages que l’on ne quitte pas une fois entamé.

Offert aux lecteurs lors du soixantième anniversaire du Livre de Poche, le roman vient d’être publié. L’occasion pour l’auteur de renouer avec Camille Verhoeven, enquêteur de sa trilogie, en lui confiant une ultime enquête qui, chronologiquement, se place entre Alex et Sacrifices.

Alors qu’une bombe vient d’exploser en plein Paris, le responsable se présente au commissariat où il ne veut parler qu’à Verhoeven. Et là stupeur, il annonce que d’autres bombes exploseront bientôt si ses revendications ne sont pas prises au sérieux. Commence alors une course contre la montre éprouvante. Entre interrogatoires, recherche d’indices qui conduiraient aux autres engins explosifs et discussions avec sa hiérarchie, l’inspecteur n’a pas une minute pour souffler.

Outre un suspens bien mené, l’intérêt du récit tient dans l’affrontement de ces deux hommes que tout oppose. Autant Camille est nerveux, bouillonnant et subtile autant Jean Garnier est calme, un peu balourd, simple. Mais tous deux sont déterminés, tenaces et décidés à ne rien lâcher. Une fois de plus, Pierre Lemaitre nous balade au gré de sa fantaisie, nous empêchant de déjouer trop tôt ses plans machiavéliques.

Une belle écriture, simple et efficace sert à merveille cette intrigue rondement menée.

 
Je voudrais cependant signaler une coquille énorme p 128. Tellement énorme que je me demande comment elle a pu passer et comment Pierre Lemaitre a pu la faire ! "... afin que nous pourrions la désamorcer sans aucun dommage."