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Rumeurs, tu meurs, Frank ANDRIAT
Un baiser et tout s’emballe. Alice devient la cible de Lena… qui était sa meilleure amie. Les moqueries, les mensonges, les insultes pleuvent sur son téléphone.
Elle ne peut rien contre la haine qui répand ses métastases sur les réseaux sociaux, partout dans sa vie. Tous ces inconnus semblent si bien la connaitre et clament au monde combien elle est nulle.Quelle est l’issue ?
Mon avis :
Emportée par la rentrée scolaire, j’ai oublié de vous parler de ce roman que j’ai dévoré fin septembre grâce aux éditions Mijade.
Frank Andriat y aborde sans détour la problématique du harcèlement via les réseaux sociaux et s’ancre dans la réalité des ados d’aujourd’hui.
Quel enseignant n’a pas connu au moins une fois dans ses classes, un cas semblable ? Même si les adultes sont souvent les derniers au courant, on ne peut nier que cela se produit et on en perçoit toujours des bribes à un moment ou à un autre.
Quel étudiant n’a pas eu connaissance, pire, participé comme acteur ou témoin, à un dénigrement de ce genre ?
Dire le contraire serait mentir.
Et la force de ce roman est bien là. Tout le monde peut s’identifier aux personnages, que ce soit celui d’Alice, la victime ou de tous ceux qui gravitent autour d’elle.
Frank Andriat parvient à démonter l’engrenage dans lequel la victime est prise, oscillant sans cesse entre la révolte, l’abattement, la colère et la honte. Les harceleurs sont très forts pour se victimiser et faire passer Alice pour la pire fille du monde. Et les réseaux sociaux amplifient rapidement les faits puisque ceux-ci sont relayés de jeune en jeune et dépassent rapidement l’enceinte du collège.
Alice va alors s’isoler de tous et même si en elle une petite voix lui dit qu’elle a tort, elle refuse d’en parler à des adultes qui pourraient l’aider. Elle a trop honte. Heureusement, Chloé une fille de sa classe va lui vouer un soutien indéfectible et inattendu. Il faudra ensuite toute la bienveillance et la délicatesse d’une adulte attentive pour parvenir à ce qu’Alice s’ouvre un peu. Mais ne sera-t-il pas trop tard ?
Frank Andriat a imaginé ce roman à la demande d’élèves rencontrés. Son but était de pouvoir lancer des débats en classe pour permettre à chacun de mettre des mots sur des souffrances, des blessures et prévenir autant que possible ce genre de phénomène.
Ce roman est à mettre entre toutes les mains, celles des profs comme celles des élèves car il est le reflet d’une réalité crue et dure. Frank Andriat est d’ailleurs direct dans son écriture et son récit. Il ne s’encombre pas de détails stylistiques. Il raconte à la 1e personne, du point de vue d’Alice, les événements tels qu’ils arrivent.
Un roman qui, comme d’autres, dénonce un phénomène inquiétant. A lire absolument.
Tags : rentrée littéraire, jeunesse, harcèlement, réseaux sociaux, adolescence, rumeurs, honte, action
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Commentaires
Un Andriat que je ne connais pas ! Je note !
Merci pour la découverte.
Encore un bon Andriat.