• Surtensions, Olivier NOREK

    Surtensions, Olivier NOREKQuels points communs y a-t-il entre un preneur d’otage, un jeune braqueur corse, un pédophile notoire, un homme de main ex légionnaire et un violeur présumé? Apparemment rien, si ce n’est qu’ils sont incarcérés dans la même prison.
    Quand leurs affaires respectives se retrouvent à la une, l’équipe de Coste est déjà sur les dents pour faire toute la lumière. Le monde judiciaire est lui aussi en ébullition et le temps presse.

    Mon avis :

    Après avoir décrypté pour nous l’univers des banlieues et de ses bandes de jeunes, après voir dézingué le système politique qui permet à certains d’y faire la pluie et le beau temps, Olivier Norek balance, cette fois, sur la Justice et son système carcéral.

    Petit braqueur sans envergure, Nano a été arrêté après une erreur fatale et déferré à Marveil, prison d’Etat. Très vite, il devient le souffre douleur de ses codétenus. Pour le sortir de là, sa sœur est prête à tout, même à braquer le dépôt des scellés. Mais peut-elle vraiment faire confiance à l’avocat de son frère qui semble vouloir aider ?
    De son côté, l’équipe de Coste doit jongler avec le quotidien sordide, le départ de leur supérieure, les guéguerres entre services et les états d’âmes de Victor. Pas simple. D’autant que dès le départ, on sait que quelque chose s’est passé dans l’équipe. Mais quoi ? On reste tendu de page en page jusqu’à la révélation.

    On replonge avec bonheur dans l’univers du SDPJ 93 qui nous avait plu dans « Code 93 » et « Territoires ». Tout est minuté, précis, du casting à l’enchainement des événements. Une mécanique bien huilée à l’écriture fine, précise, sans envolée lyrique car seule l’histoire prime. Cela se lit vite et bien, comme les tomes précédents.

    On retrouve un Victor aux prises avec ses démons. On pensait au début qu’il tenait son équipe à bout de bras mais ne serait-ce pas plutôt l’inverse ? Une équipe soudée en tout cas qui fait la force du service et donne de très bons résultats. L’occasion pour l’auteur de mettre en évidence ses coéquipiers et leurs nombreuses qualités.

    Un regard sans concession aussi sur les rouages de la justice, les accointances entre avocats et malfaiteurs ou mafieux. Une vision pessimiste mais réelle de la situation. Norek apporte les preuves d’un système défaillant. Les avocats véreux ou démissionnaires avides d’argent facile n’étant pas les moindres. Sans parler de l’univers carcéral qui reproduit les inégalités et les violences de la société où mêmes les thérapeutes sont impuissants à soigner les détenus et les shootent aux médicaments.

    En trois romans, Olivier Norek a pris une place indispensable dans le paysage noir français avec ses polars urbains réalistes. Il ne nous raconte pas une histoire bien tournée mais le quotidien des policiers de banlieues, son quotidien, sous couvert de fiction. C’est ce qui fait son originalité et la puissance des ses récits.

    Norek envisage d'interrompre les aventures de Victor Coste, mais d’autres romans suivront, j’en suis sûre. Ses quinze ans de services au sein du SDPJ 93 lui ayant donné matière à de nombreux autres romans. Vivement le prochain.

    Merci aux éditions Michel Lafon pour l’envoi de cette épreuve non corrigée ; roman en librairie le 31 mars prochain.

     

      

     

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  • Commentaires

    1
    Jacqueline
    Vendredi 12 Février 2016 à 07:39

    Un auteur à découvrir pour ma part ..... Son premier roman est dans ma liseuse .... A en sortir très vite, alors ....:)

      • Vendredi 12 Février 2016 à 10:19

        Oui, oui. Sors le vite. La qualité va crescendo.

    2
    Vendredi 12 Février 2016 à 15:14
    Alex-Mot-à-Mots

    Je viens de le recevoir, et j'ai hâte de le commencer. J'adore cette brigade également.

      • Samedi 13 Février 2016 à 08:22

        Moi aussi Alex. smile

    3
    Vendredi 12 Février 2016 à 21:28

    Non, non, non, je ne me laisse plus tenter ! 

    Bon weekend. 

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    4
    jessy james
    Jeudi 3 Mars 2016 à 22:44

    Un très beau billet pour un roman qui en vaut la peine. J'ai beaucoup aimé ces trois romans.
    Je ne comprends pas l'attaque sur Babelio. Je me suis permis d'y réagir car la bêtise, cela m'horripile.
    Bonne continuation.

    5
    Dimanche 8 Mai 2016 à 12:11

    j'ai adoré celui ci aussi ! comme tu dis, pourvu qu'il ne s'arrête pas en si bon chemin ! au fait, tu as vu, ton blog est cité dans les remerciements de l'auteur en fin de livre. Sympa !

      • Dimanche 8 Mai 2016 à 14:40

        Oui, j'ai vu ça en fin de lecture. Ca fait plaisir.

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