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Tant que fleuriront les citronniers, Zoulfa KATOUH
Tant que fleuriront les citronniers, il y aura de l'espoir...
Salama Kassab, 18 ans, avait la vie devant elle, quand la révolution a commencé en Syrie et quand les combats lui ont tout pris : sa famille, son avenir de pharmacienne.
Il ne lui reste plus que Layla, sa belle-sœur enceinte, et sa conviction de pouvoir aider son pays grâce à son travail bénévole à l'hôpital. Mais elle est tiraillée entre l'envie de se rendre utile, et celle de mettre Layla à l'abri. Au moment où elle se résigne finalement à fuir la Syrie, une rencontre avec un jeune militant plein d'espoir va tout remettre en cause.Mon avis :
Après une lecture qui m’a emmenée au cœur d’Israël, je me suis immergée en Syrie. Le point commun de ces deux lectures est de plonger le lecteur dans un pays gangréné par les conflits, les heurts, où la population paie le prix fort et souffre.
Zoulfa Katouh est canadienne d’origine syrienne et vit actuellement en Suisse. Elle nous présente ici son premier roman aux accents autobiographiques.
Nous sommes en 2011. Orpheline, Salama vit avec sa belle-sœur Layla, enceinte de 7 mois, à Homs. Son père et son frère ont été jetés en prison pour avoir manifesté contre Bachar Al-Hassad. Quant à sa mère, elle a été tuée dans l’explosion de sa maison. En quelques jours, la vie de cette famille heureuse et de cette jeune fille pleine de vie a basculé.
Etudiante en pharmacie, elle travaille à l’hôpital bénévolement et soigne, réconforte, opère aux côtés du Dr Ziad. Les blessés affluent. Elle y rencontre Kenan venu faire soigner sa sœur. Ce jeune homme n’a de cesse de faire connaitre la situation en Syrie en postant, au péril de sa vie, des vidéos sur les réseaux sociaux.
A travers ces deux jeunes gens et leurs proches, l’auteur pose une question primordiale en temps de guerre : doit-on fuir pour sauver sa vie ou rester pour sauver celles des autres ?
J’ai vraiment apprécié ce roman jeunesse bouleversant qui nous fait partager le quotidien violent de la population syrienne lors du Printemps arabe. Les nombreux rebondissements dynamisent l’intrigue et accroissent les tensions déjà présentes intrinsèquement. Le contexte historique est finement rendu et outre la peur, l’incertitude et le deuil l’auteur met également en évidence la résistance et l’abnégation des Syriens. Tout est décrit avec justesse et permet au lecteur de mieux comprendre ce qui motive les Syriens à fuir leur pays.
Une lecture nécessaire mais douloureuse, mieux vaut le savoir.
Merci aux éditions Nathan et à Babelio pour cet envoi.
Tags : rentrée littéraire, Syrie, Printemps arabe, deuil, survie, résilience
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