• Le secret de l'éventail, Nancy SPRINGERLady Cecily Alistair est séquestrée pour être mariée contre son gré. Enola doit la délivrer !

    Mai 1889, Londres. Par hasard, Enola croise une jeune fille qu'elle reconnaît : Lady Cecily Alistair, accompagnée de deux chaperonnes. La jeune femme, qui semble en détresse, confie à Enola son éventail rose, juste avant de la quitter précipitamment. Or, l'éventail contient un message codé d'appel au secours : Cecily est en effet promise contre son gré à Bramwell, son peu aimable cousin et est séquestrée en attendant ce mariage imminent, que sa mère tente d'empêcher.

     

    Mon avis :

     

    Tout en essayant, une fois de plus, d’échapper à ses frères, Enola décide de voler au secours de son amie Cécily. Elle qui se bat pour l’émancipation de la femme et refuse les contraintes qu’on veut leur imposer ne peut décemment pas laisser ce mariage se faire.

    Le destin la mettra en présence de Sherlock et de Mycroft et elle aura ainsi l’occasion de tester ses frères et leurs réelles intentions à son sujet.

    Cette série est vraiment plaisante et le personnage d’Enola s’étoffe d’aventure en aventure. La jeune fille naïve et spontanée prend de l’assurance et se méfie davantage des autres et des situations trop faciles. Elle réfléchit vite et bien et joue à merveille de sa très bonne condition physique pour se sortir de tous les mauvais plans.

    Une nouvelle fois, l’auteur s’interroge sur la place de la femme dans la société victorienne et critique allègrement les usages de l’époque. Bien construite, bien documentée et mettant en place des enquêtes agréables à suivre, cette série est réellement une réussite.

      

     Le secret de l'éventail, Nancy SPRINGER

      

     

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  • Des vies d'oiseaux, Véronique OVALDEQuand sa fille Paloma déserte sans prévenir la somptueuse villa familiale, Vida Izzara croit en deviner la raison : elle serait partie avec son amant vivre une vie moins conventionnelle. Jusqu'au jour où Vida comprend que c'est elle aussi que Paloma fuit. Aidée par Taïbo, qui enquête sur un couple de jeunes gens habitant clandestinement les demeures inoccupées de la région, elle part à la recherche de sa fille. Ce périple la conduira de l'Irigoy de son enfance aux recoins secrets de son cœur.

    Les vies d'oiseaux, ce sont celles que mènent ces quatre personnages dont les trajets se croisent sans cesse. Chacun à sa manière, par la grâce d'un nouvel amour, est amené à se défaire de ses liens - conjugaux, familiaux, sociaux -pour éprouver sa liberté d'exister.

     

      

    Mon avis :  

    J’avais hâte de me plonger dans "Des vies d'oiseaux" dont on m’avait dit tant de bien. Et bien je suis déçue. Trop d’emphases et de critiques dithyrambiques m’ont fait espérer mieux ou autre chose.

     L’écriture fluide est agréable à lire. De courts chapitres s’enfilent comme des plumes. C’est doux, léger. Trop sans doute. Les descriptions sont belles : on ressent la moiteur de l’endroit, la résignation… Bref, on s’ennuie ! L’énigmatique Vida est trop floue ; la jolie Paloma trop lisse et Taïbo trop ténébreux. Chacun vit dans une prison dorée, face à la vacuité d’une vie qu’il n’a pas choisie mais dont il accepte le vide. J’ai eu l’impression d’errer dans un roman de David Hamilton, entre flou, légèreté et surexposition. Mon Dieu, que tout cela manque de vie !!

    Pourtant, cela aura pu me plaire.

      

    L’histoire d’abord : celle de deux femmes qui souffrent de ne pas être aimées et cherchent à s’en sortir. Mais pourquoi diable ont-elles besoin d’un homme pour y arriver ? Sont-elles faibles ou désœuvrées  à ce point ? Le désir qui pousse à s’affranchir des barrières sociales et familiales, ce n’est pas très original.

    Le cadre ensuite : l’Amérique du Sud, le Mexique ou tout autre pays des environs. Une région où les gens ont le sang chaud et ne s’en laissent pas compter, où la vie est dure et n’épargne personne. Mais ici, les personnages sont las de vivre dans leur cage dorée. Toute énergie, toute fierté semblent les avoir quittés.

    Les noms : rien n’est nommé au hasard dans ce récit. Ni Vida (la vie ?!) ni Paloma (la colombe)…

    L’écriture : agréable, aérienne, très juste et superbement descriptive. Mais une phraséologie parfois déroutante de longueur. Une écriture mise au service d’une histoire dont le fond manque de profondeur, dont l’intrigue n’est pas, hélas, assez travaillée.

     

    Un style superbe ne fait pas un livre à lui seul. L’histoire aurait mérité un peu de densité !

     

     

     Des vies d'oiseaux, Véronique OVALDE Merci à Priceminister de m'avoir envoyé ce roman dans le cadre des matchs de la Rentrée Littéraire.

     

     

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  • Les zinzins de l'assiette, AUDRENNotre mère ne sait pas cuisiner. Mais alors pas du tout. Quand elle rentre fatiguée du bureau, c’est tous les soirs le même menu : raviolis en boîte et yaourts sans goût. Mes trois frères et moi lui avons pourtant offert un livre de recettes pour son anniversaire, mais rien n’y fait, elle refuse de l’ouvrir. Nous, on rêve de bœuf bourguignon et de clafoutis aux cerises. La seule solution est d’enfiler le tablier et de se mettre aux fourneaux.

    Mais on ne devient pas cuistot d’un coup de baguette magique. Pourtant, nos tentatives culinaires semblent avoir un effet positif sur le moral de notre mère. Elle sourit beaucoup plus qu’avant, les yeux perdus dans le vague. Et elle n’hésite pas à inviter un nouvel ami à dîner...

     

    Mon avis :

     

    Ce récit de l’Ecole des Loisirs, est un petit bijou de fantaisie et d’humour. Bien écrit, sans mièvrerie et avec un vocabulaire choisi, le texte est drôle et tellement agréable à lire qu’on le dévore rapidement. Il fond dans la bouche comme un carré de chocolat et il reste ensuite le plaisir des mots et la saveur de l’histoire.

    Ces quatre garçons, vivant au cœur d’une famille monoparentale atypique, n’ont pas leur pareil pour nous (re)donner le goût de cuisiner. Ils vont rivaliser d’idées culinaires pour changer leur quotidien et transformer les repas familiaux en moment de fête. Mais chacun sait qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Tout ne sera pas simple, vous vous en doutez.

      

    Ce récit aborde, sans avoir l’air d’y toucher, de nombreux problèmes de société mais il reste drôle jusqu’au bout. Lu en quelques heures par un enfant de onze ans, il donne envie de découvrir comment toute cette histoire va finir.

    A lire absolument !

      

    Les zinzins de l'assiette, AUDREN

     

     

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  • Le mystère des pavots blancs, Nancy SPRINGERSe choisir un nom n'est pas chose facile. D'autant que mon prénom, Enola, qui à l'envers se lit : alone - en anglais : seule - me va comme un gant. Je me vois pourtant condamnée aux pseudonymes, seul moyen d'échapper à mes frères aînés, Mycroft et Sherlock Holmes, qui se sont mis en tête de m'expédier en pension pour faire de moi une lady. Peine perdue ! J'ai maintes fois réussi à tromper leur vigilance, allant même jusqu'à résoudre des enquêtes qui laissait perplexe mon détective de frère. Or, en ce frais matin de mars 1889, dans l'East End de Londres, alors que je m'inventais encore une nouvelle identité, mon attention fut captée par un titre du Daily Telegraph : « Mystérieuse disparition de l'associé de Mr Sherlock Holmes - le Dr Watson introuvable ! » Deux personnes déjà cherchaient à savoir où se trouvait le Dr Watson : sa femme, il va de soi; et son meilleur ami, mon frère Sherlock. On pouvait désormais en ajouter une troisième : moi.

     

    Mon avis :

     

    Comme le titre l’indique, les fleurs jouent un rôle dans cette troisième aventure d’Enola Holmes. On savait notre héroïne et sa mère, férues de botanique, il en sera largement question ici. Ce qui est pour le moins original. Douée d’un grand sens de l’observation, Enola Holmes en jouera une fois de plus pour résoudre une affaire pourtant complexe. En effet, personne n’a été témoin de ce qui a pu arriver au Dr Watson. Mais notre enquêtrice a plus d’un tour dans son sac (et plus d’un déguisement) et n’épargnera pas sa peine pour retrouver l’ami de son frère, qu’elle apprécie aussi beaucoup.

     

    Enola nous rappelle aussi comment la société bien pensante du 19e siècle soignait les cas d’aliénation et quel sort était réservé aux femmes à une époque où le divorce n'existait pas. Devant le manque de droit dont disposaient les patients alors, on ne peut que frémir à l’idée que la médecine ait pu se rendre complice de bien des exactions, au nom de la santé publique ! 

     

    Cette aventure, comme les précédentes, se dévore joyeusement. On sent que progressivement, Enola tire des leçons de sa vie de jeune fille indépendante et développe sa réflexion sur la psychologie des humains et de la société dans laquelle elle vit. Lucide et intelligente, elle sait mettre à profit l’éducation libérale qu’elle a reçue tout en ne reniant pas tout à fait sa famille dont elle s’inquiète encore. D’ailleurs, l’auteur a glissé dans le récit deux événements mineurs mais à mon avis significatifs d’un probable rapprochement de la fratrie d’Enola dans les épisodes à venir.

     

      

    Le mystère des pavots blancs, Nancy SPRINGER

     

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