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Les cendres de Sedna, Ariane GELINAS
Après la mort tragique de sa mère et de sa tante, le jeune Wilmard Boudreau est venu habiter l’île Kanty, en Basse-Côte-Nord, en compagnie de son père, Anselm, et de sa cousine Hypoline. De tempérament rêveur, Wilmard est aussitôt attiré par les rumeurs qui courent dans la région concernant un de leurs voisins, le vieux Nayati, que l’on dit immortel mais aussi la proie d’une malédiction ancienne. Et puis il y a Taliana, l’une des domestiques de Nayati, qui attise son désir…
Mon avis :
Ce roman fantastique d’Ariane Gélinas, basé sur une légende Inuit, se déroule sur trois périodes. La premère en 1873 présente la légende et les protagonistes. La seconde, en 1921, nous raconte l’évolution de la situation. La troisième en 2015 nous confie la situation finale. Le récit chronologique est entrecoupé des mémoires du personnage principal de chaque période : Wilmard, Sora et Maïk.
Selon la légende, un père donna sa fille à marier à un homme-oiseau qui l’emporta avec lui sur une île. Maltraitée et malheureuse, elle pleura et cria tant que son père l’entendit et vint la délivrer. Mais au retour, alors qu’il la ramenait en kayak, la mer se déchaina et le père, paniqué, jeta sa fille par-dessus bord. Celle-ci se cramponna au kayak pour ne pas retourner auprès de son mari mais le père craignant de chavirer la força à lâcher prise en lui coupant les doigts. Alors qu’elle s’enfonçait dans la mer, ses doigts tranchés se transformèrent en mammifères marins. Elle devint ainsi la maîtresse de la mer et des animaux marins, capable de produire de redoutables tempêtes ou de faire chavirer les bateaux. Son nom était Sedna.
C’est cette légende qui a donné naissance au roman d’Ariane Gélinas. En 1873, Hypoline découvrit le squelette d’une homme-oiseau, en bêchant un potager. Forcée contre son gré d’obéir à Sedna, elle disparut de longues années. Ce roman nous conte les conséquences de cette découverte et de la disparition de la jeune fille jusqu’au 21e siècle.
Comme dans « Les villages assoupis », la trilogie de l’auteure qui m’avait tant séduite, on retrouve l’originalité et l’inventivité d’Ariane Gélinas et sa plume onirique et limpide qui nous fait voyager autant dans l’intimité des personnages que dans les grands espaces sauvages de la Basse-Côte-Nord.
Cependant, je dois bien avouer que je ne suis pas entrée dans l’histoire. N’étant pas fan de fantasy, ce qui m’avait plu dans sa trilogie, c’est le côté plausible des récits se déroulant dans des villes fantômes, chargées d’histoires, joyeuses ou horribles, ayant laissé des traces dans l’espace et le temps. Ici, on entre de plain-pied, dans la légende, le rêve, la fantasy dans ce que cela peut avoir de noirceur, de brutalité et d’irréel. Et même si l’arrivée des éléments fantastiques dans l’histoire se fait crescendo, je trouve ça too much.Les qualités d’écriture d’Ariane Gélinas sont toujours bien présentes. Les descriptions sont précises au point que le registre olfactif est presque perceptible ; les atmosphères sont bien rendues ; son univers est d’une grande cohérence ; la nature reste son sujet de prédilection et elle en parle merveilleusement bien… Mais je suis restée en dehors, insensible aux malheurs des personnages, à leur détresse ou à leurs espoirs.
Je ne voudrais pas vous empêcher de découvrir ce roman car le talent de conteuse d’Ariane Gélinas est indéniable et son écriture superbe. Elle a réellement du talent. Mais ce genre littéraire n’est pas pour moi.
Tags : littérature québécoise, fantastique, légende, vengeance, honneur, Gélinas
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Commentaires
1JacquelineDimanche 19 Novembre 2017 à 11:23Le fantastique, le surnaturel.....ce n'est pas pour moi...Répondre-
argaliDimanche 19 Novembre 2017 à 19:33
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Il me semble d'avoir déjà lu de quoi sur Sedna, mais je ne saurais pas quoi dire. Je ne suis pas très fantasy, mais une fois à l'occasion, j'aime bien. Alors, merci pour la découverte de celui-ci, même si pour toi, ça n'a pas fonctionné, mais tu l'expliques très bien. Bonne poursuite dans ta découverte de l'auteur!
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Dimanche 19 Novembre 2017 à 19:34
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