• Livres et musiqueLa petite ville de Visé était en fête ce week-end : animations, braderie, championnat international de pétanque…


    La librairie L’Oiseau-Lire n’était pas en reste.
    En prélude à la fête de la musique, elle proposait hier, un concert de jazz en ses murs.

    De 19h30 à 22h30, nous avons eu la chance d’écouter le groupe allemand « Farm House Jazz Club » de Düsseldorf. Six musiciens et une chanteuse à la voix chaude nous ont charmés avec les grands standards du jazz comme « Almost like being in love », « September in the rain », « Panama Red » ou encore « Don’t get around much any more ».
    Un petit verre de vin blanc à la main, parfois un livre dans l’autre, nous avons passé trois heures bien agréables, dans une bulle intimiste et chaleureuse, loin des préoccupations quotidiennes.

    Merci à Pierre et Béatrice pour ce nouveau petit moment de bonheur.

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  • La fille aux doigts d'or, Julien et Benjamin GUERIFLéo vit seul avec son père. Tous deux ont la passion des vieux films et se concoctent de longues soirées devant des DVD en version originale. Mais leur duo bien rôdé est menacé le jour où le père de Léo tombe amoureux d’une jeune étudiante au physique de star hollywoodienne.

    Mon avis :

    Ce roman paru dans la collection « Rat noir » des Editions Syros est destiné aux jeunes dès treize ans. Il met en scène Léo, bien décidé à ne pas laisser cette Marianne qui ne lui plaît pas, envahir la vie de son père et par conséquent, la sienne. Inspiré par les nombreux scénarios de films qu’il dévore, il cherche à découvrir qui est vraiment cette jeune femme énigmatique et ce qu’elle cherche vraiment. Réalité et fiction se mêleront-elles ?

    Un court roman (130 pages) efficace qui donne envie de tourner les pages pour découvrir le fin mot de l’histoire. Léo exagère-t-il ou Marianne est-elle vraiment la prédatrice qu’il perçoit ? Parviendra-t-il à dénouer le vrai du faux ? Son père courre-t-il un danger ?

    Peut-être les adolescents entreront-ils en empathie avec Léo et passeront-ils un bon moment avec ce roman à suspens. Personnellement, j’ai trouvé la situation assez convenue et certains rebondissements invraisemblables. Quant au dénouement, il me semble un peu précipité et m’a laissée sur ma faim.
    Le lien entre l’histoire et le titre ne m’a pas non plus sauté aux yeux. Je serais curieuse de savoir si les ados seront plus perspicaces.

    Bref, un roman sympa sans plus qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

     

     

     

     

     

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  • Pour une raison qui demeure obscure à Josie, sa mère a précipitamment abandonné le domicile conjugal et l'a emmenée vivre dans la maison de sa grand-tante. C'est là qu'elle fait la connaissance de Jared, un cousin nettement plus âgé qu'elle. Tout auréolé du prestige de ses études théologiques, sanglé dans d'impeccables chemises blanches amidonnées, distant et mystérieux, Jared exerce sur Josie la plus grande fascination. Par un capiteux après-midi d'été, elle le rencontre sur le bord de la rivière... 

    Mon avis :

    Ceci est le troisième récit que je lis de JC Oates. Une fois de plus, elle me surprend par la diversité de ses écrits mais restent, comme une constante, l’amertume et la provocation. Dans ce conte gothique, nous suivons une jeune enfant, même pas pubère, qui découvre les premiers émois de la sexualité de manière brutale voire bestiale. Celui qui l’initie à ces jeux interdits et pervers n’est autre que son cousin, séminariste protestant, âgé de vingt-cinq ans.

    L’écriture est belle, comme toujours chez Oates ; les termes délicatement choisis pour ne heurter personne mais suffisamment précis pour que l’on appréhende l’implicite et le « je » devient « tu » lorsque Josie évoque l’indicible. Et plus encore que l’horreur de la situation, c’est la beauté de la langue pour décrire de si vils ébats qui nous procure un sentiment de malaise grandissant. Car Oates est forte, très forte. Elle nous rend complice de ces jeux malsains, nous attache au texte, court, vite lu, fascinant. J’ai refermé ce livre avec un sentiment ambigu et un plaisir coupable d’avoir gouté la prose d’un récit si pervers. Une chance qu’il n’atteignait pas les cent pages !

     

    Premier amour, Joyce Carol OATES

     

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  • L'expatriée, Elsa MARPEAU« Plus tard, je me souviendrai de la nuit d'encre de son regard. Mais pour l'heure, en ce 1er juillet, l'impression s'estompe. Je suis happée tout entière par l'apparition qui, à l'autre bout de la piscine, vient de se matérialiser. Celle de l'Arabe blond. »
    Expatriée à Singapour dans un condo chic peuplé de Français, Elsa voudrait commencer un nouveau livre mais elle tourne en rond, écrasée par la chaleur et le désœuvrement
    Sa vie change radicalement lorsque arrive
    Nessim, le nouveau Français de la résidence qu'elle baptise « l' Arabe blond ». Il devient son amant jusqu'à sa mort, deux mois plus tard. Assassiné de plusieurs coups de couteau. Parce qu'elle était sa maîtresse, Elsa devient vite aux yeux de tous, la principale suspecte. Elle ne doit son salut qu'à l'aide de Fely, sa maid philippine. Mais le prix à payer sera élevé. 

    Mon avis :

    J’ai beaucoup aimé ce polar inclassable. D’ailleurs, est-ce vraiment un polar ?

    Elsa Marpeau prête son nom à l’héroïne, nous laissant croire à une autobiographie. Ayant vécu deux ans à Singapour, elle nous raconte la ville et le mode de vie des expats (les expatriés français) de l’intérieur et sans complaisance. Le Condo qu’elle décrit était le sien, l’appartement aussi. Elle oscille volontairement entre l’intime et le roman, nous plongeant dans une certaine perplexité.

    Elle nous livre également un roman noir où l’intrigue se tisse dans la réalité de la société Singapourienne. Une société duale où vivent côté à côté sans se mêler, les expatriés et leurs maids le plus souvent philippines ou malaises et les Singapouriens. Elle décrit avec subtilité la frivolité de la vie des épouses d’expatriés, la mesquinerie et les rancœurs qui naissent de l’ennui et du désœuvrement ; les relations superficielles, les trahisons, les bassesses… Une belle étude des rapports sociaux et humains.

    Dès le départ, on est frappé par le champ lexical omniprésent, celui de la chaleur, de la moiteur, de l’écrasement. On ne peut s’empêcher de penser à « L’étranger » de Camus tout au long de la lecture. Clin d’œil que l’on retrouve également dans le titre. C’est cette chaleur étouffante qui conditionne les relations humaines, les activités, les horaires et égare les esprits.

    Elsa Marpeau s’est amusée à glisser d’autres références littéraires dans son roman ; Cendrars, Miller, Nerval et d’autres apparaissent pour nous rappeler qu’elle joue avec les genres, l’ambigüité et que rien n’est acquis.

    La construction du roman quant à elle est quelque peu déstabilisante au début. L’auteure nous entraine dans une spirale où présent et flash-back se mêlent. Elle avance dans son récit pour mieux revenir en arrière et apporter des détails qui relanceront la narration. Une construction tout en finesse qui tient en haleine jusqu’au dénouement final qu’on n’avait pas vu venir.

    Je ne peux que vous conseiller cette plongée passionnante dans cette ile où cohabitent et s’opposent une végétation luxuriante à la faune exotique, en plein centre ville ultra moderne et densément urbanisé. Cette abondante verdure contribuant au climat équatorial, chaud et orageux qui prend la première place dans le récit.

    Un roman sensuel et ambigu à découvrir. Ce n’est pas un hasard s’il a reçu plusieurs prix dont « La plume de cristal 2013 » dans le cadre du Festival International du Film Policier de Liège

     

     

     

     

     

     

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  • La plupart des biographies et études sur Hitler passent sous silence un aspect fondamental de sa personnalité : sa fascination pour l'occulte, les sociétés secrètes et le paranormal : elle a dicté bien des actes qualifiés a posteriori d'irrationnels. Pour la première fois, la vie d’Adolf Hitler est ici racontée du point de vue de cette passion secrète. Nous le découvrons, jeune artiste à Vienne et membre d’un ordre néo-templier qui prêche la violence, la haine de l’Eglise et des juifs...

    Mon avis :

    Ancien directeur des éditions Trajectoires, Philippe Valode est l’auteur de nombreux ouvrages historiques à succès. C’est en connaisseur de l’ésotérisme et des sociétés secrètes qu’il nous livre le fruit de ses recherches.

    Comment un jeune homme ayant échoué à tous ses examens, un soldat n’ayant pas dépassé le grade de caporal, a-t-il pu devenir le Führer idolâtré par 60 millions d’Allemands ?
    C’est la question que s’est posé l’auteur et à laquelle il propose comme réponse que le déclic lui est venu sur la destinée qui s’offrait à lui en fréquentant la Société de Thullé. Manipulé par elle, il s’en est ensuite servi puis détaché en cherchant à supprimer ses principaux dirigeants. Restés impunis, ses crimes (il en dénombre douze) encouragèrent sans doute Hitler à poursuivre son œuvre jusqu’à en arriver au génocide de tout un peuple.

    En onze chapitres chronologiques, l’auteur s’attarde à nous présenter les sociétés et personnages qui ont influencé la pensée d’Hitler et forgé sa personnalité pour l’amener à envisager puis réaliser la Solution finale. Il expose avec clarté comment il s’est habillement servi des membres de ces sociétés pour gravir les échelons et asseoir son autorité. Ensuite, une fois au pouvoir, il s’est débarrassé de ses anciens mentors, interdisant même les sociétés secrètes en 1937. Il garda toutefois à ses côtés, son médecin personnel, un charlatan controversé et un astrologue réputé, Krafft, avec lequel il créa un comité secret d’astrologues pour orienter la propagande nazie.

    Basé sur des documents semblables à ceux compulsés par Arnaud de La Croix pour « Hitler et la Franc-maçonnerie », cet ouvrage présente des observations similaires, bien que moins recoupées. La différente est aussi dans le ton. Là où Arnaud de La Croix menait un travail d’historien et rédigeait son livre en scientifique, Philippe Valode nous conte davantage une histoire. Phrases courtes, détails importants répétés plusieurs fois, style plus littéraire et absence de notes en bas de page en font un ouvrage à la lecture plus aisée. Moins axé sur la Franc-maçonnerie, l’ouvrage nous parle également de la Société des « purs » et des Lebensborn, de Stalingrad, de la légion Charlemagne, des Einsatzgruppen, de l’opération Walkyrie… entre autres choses. Et c'est peut-être là le souci, à trop vouloir en dire, l'auteur ne va finalement pas au fond des choses.

    Un ouvrage intéressant pour ceux qui s’intéressent à la Seconde Guerre mondiale et à la façon dont l’idéologie nazie a pu germer et s’installer. A croiser ensuite avec d'autres ouvrages plus étayés.

      

     

     

     

     

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  • Valérie TONG CUONGCe 5 juin, mon libraire a convié Valérie Tong Cuong à rencontrer ses lecteurs à L’Oiseau-Lire à Visé. N’ayant jamais lu ses livres – dont je connaissais cependant les titres – j’ai profité de l’occasion.

    Après une carrière musicale et une en communication, elle fera de son loisir, l’écriture, son activité principale. En 2008, elle publie « Providence », en 2010 « L’ardoise magique » et en 2013 « L’atelier des miracles » trois des neuf romans parus à ce jour et qui traitent tous de sujets graves mettant en scène des personnes ayant du mal à se construire.

    Dans chacun de ces trois romans, Valérie Tong Cuong s’attache à nous montrer comment la vie peut basculer d’un moment à l’autre. A travers divers personnages auxquels elle donne la parole tour à tour, elle développe le postulat que tout est toujours possible, que chaque rencontre faite a du sens et qu’on ne peut avancer seul. Quel que soit notre parcours, on a besoin d’au moins un regard bienveillant pour avancer, de quelqu’un qui va nous faire voir les choses différemment. La seule condition étant d’être capable de déverrouiller soi-même en soi ce qui peut entraver la rencontre.

    Passionnée de neurosciences, elle lit régulièrement des comptes rendus d’études médicales sérieuses traitant des émotions, de la génétique du comportement ou de la perception sociale puis s’en inspire pour construire la trame de ses romans.

    Chaque roman met en scène des personnes en souffrance, dont l’origine est en lien avec l’enfance, la famille. Elle est en effet persuadée que nous sommes façonnés par des blessures originelles, conscientes ou non dont la famille est très souvent le terreau. L’essentiel est de comprendre comment la souffrance à pris naissance, d’en être conscient pour se définir face à cela. Toute souffrance amenant aussi du positif, dans notre construction personnelle.

    Une autre de ses certitudes est qu’à chaque décision que l’on prend, à chaque choix que l’on fait, on pose un acte qui aura un impact sur nous et sur les autres même si on ne le mesure pas au moment même.

    Cette rencontre menée par Anne et Morgane a duré une heure trente puis Valérie Tong Cuong s’est aimablement prêtée à une séance de dédicaces, prenant le temps de discuter longuement avec chaque lecteur.

    Une jolie rencontre et une belle découverte.

     

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  • Providence, Valérie TONG CUONGUne secrétaire exploitée, un amoureux transi sous le joug de sa maîtresse capricieuse, une brillante avocate dont la couleur de peau empêche l’avancement, un vieil homme seul atteint d’un cancer fulgurant… Tous ces personnages vont voir leur vie basculer grâce aux petits événements que la « Providence » jette sur leur passage.

    Mon avis :

    Un embouteillage, un chien, un macaron à la violette, une explosion… et la vie de quatre personnes va basculer. Quatre personnes que la vie n’a pas épargnées vont se croiser en une journée qui aurait dû être ordinaire. Un ensemble de faits imprévus vont les amener à se rencontrer et changer le cours de leur vie. Comme une chute de dominos, la providence va enchainer les hasards et bousculer leur destinée. Pour le meilleur ou pour le pire ?

    J’ai aimé ce conte moderne, court et rythmé qui met en scène quatre personnes un peu fêlées, malmenées par la vie, ne se sentant pas à leur place dans leur travail ou leur famille. Peu à peu, Valérie Tong Cuong nous révèle, en un roman choral, les sentiments de chacun, leurs doutes et leurs espoirs. Elles n’ont rien d’extraordinaire mais sont extraordinairement attachantes. On les apprivoise peu à peu et la curiosité nous pousse à découvrir ce qui va leur arriver.

    Une narration pétillante qui nous entraine de surprise en surprise. Une construction très précise et qui fait mouche. J’ai passé un agréable moment de lecture.

    Découvrez ici ma rencontre avec l’auteur.

     

     

    Providence, Valérie TONG CUONG

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