• Une guitare pour deux, Mary AMATOImpossible de vivre sans guitare. C’est ce que pense Tripp quand sa mère lui confisque son instrument. Sa seule solution : répéter un midi sur deux, dans la salle B, avec une vieille guitare. Lyla, consciencieuse violoncelliste, occupe la salle les autres jours. Ces deux-là commencent par se détester par petits mots interposés. Mais bientôt, les échanges virent aux confidences et une tout autre relation s’installe entre eux.

    Mon avis :

    Les éditions Nathan propose ici une sympathique histoire d’amitié sur fond musical. Un garçon et une fille que tout oppose sont amenés à partager un même local de répétition. Ils ne se voient pas, ne se rencontrent pas mais se laissent de petits billets aigre-doux. Peu à peu, le ton va changer et ils vont se livrer davantage et apprendre à se connaître.

    Parallèlement à ces petits mots, on suit la vie de ces deux jeunes. On comprend vite que la musique est au centre de leur vie. Pour l’un, c’est une échappatoire, une bulle d’air dans un quotidien familial un peu tendu. Pour l’autre, c’est devenu un poids, lourd à porter. L’un s’épanouit entre notes et chansons ; l’autre s’étiole, étouffée par une vie de contraintes dont elle ne parvient pas à sortir.
    Une jolie complicité va naître entre eux, prélude à une amitié improbable et une collaboration inattendue. Par contre, la relation parent-enfant est particulièrement limitée et un peu caricaturale : aucune communication, une compréhension quasi nulle, un déni des choses un peu forcé me semble-t-il… Bref, on comprend vite qu’on a affaire à des parents bornés ou trop aveuglés par leur propre vie et sentiments pour être à l’écoute de leur enfant. J’aurais aimé plus de nuance, cela aurait sans doute permis de développer davantage ce pan de l’histoire.

    Au final, j’ai bien aimé cette histoire d’amitié sans ambigüité. C’est frais, léger, sans prétention et cela fait mouche jusqu’au dénouement final. Les personnages sont attachants et les adolescents seront certainement touchés par eux. Petit plus agréable, on peut télécharger les chansons dont parle le roman et les écouter pendant sa lecture. C’est ludique et sympathique.

    Un excellent choix pour cet été.

     

     

     Une guitare pour deux, Mary AMATO

     

     

     

     

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  • A comme Association, tome 2, Pierre BOTTEROVoici le 2e tome de la saga que j’ai déjà commentée « A comme Association ».

    Dans ce second épisode, nous faisons la connaissance d’Ombe Duchemin. Cette paranormale doit essayer de cacher l’existence d’un troll nommé Erglug et de gobelins qui envahissent une école. Mission difficile mais pas impossible pour Ombe qui est presque incassable. Elle peut tomber du 4e étage d’un immeuble sans rien se casser. On retrouve aussi Jasper dont on a fait la connaissance dans le tome 1.

    J’ai préféré ce livre au premier car je trouve que Pierre Bottero écrit mieux qu’Eric l’Homme car il écrit de manière plus rythmée et il va plus au fond des choses. L'ambiance est plus gothique, comme l'héroïne. J'ai aimé que cette histoire parallèle à la première change d'atmosphère. Sinon, je l’ai dévoré aussi vite que le premier (je suis déjà au quart du 3e).Je le conseille toujours vivement aux ados de 12 à 16 ans.

     

     

     

    A comme Association, tome 2, Pierre BOTTERO

     

     




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  • Volte face, Michaël CONNELLYGrand avocat de la défense, Mickey Haller est bien surpris lorsque le procureur du comté de Los Angeles le prie un jour de plaider pour l’accusation. Et l’affaire n’est pas des moindres. Incarcéré depuis vingt-quatre ans pour le meurtre d’une fillette, Jason Jessup vient d’être libéré sous caution, le tribunal ayant conclu à la nécessité d’une révision de son procès suite à un test ADN qui semble l’innocenter. Haller est sûr que Jessup est coupable et prend Harry Bosch comme enquêteur et son ex-épouse, Maggie McPherson, comme assistante. En face de lui, l’avocat Clive Royce, dit « l’astucieux », et des médias tout excités par ce procès : quoi de plus sensationnel qu’un tueur innocenté par son ADN ? 
    À ceci près que Jason Jessup, qui parade devant les médias le jour, se livre à d’étranges activités la nuit.

    Mon avis :

    Me voici replongée dans les aventures de Mickey Haller et de Harry Bosch. Entretemps, il y a eu « Neuf dragons » que je devrais lire aussi, quand il sera disponible chez mon librairie.

    On retrouve l’avocat de la défense dans une position inédite, amené à prendre place du côté de l’accusation. Si moralement, il a quelques scrupules, l’affaire en elle-même et le fait de travailler aux côtés de son ex-femme et de lui montrer ce dont il est capable, ne le font pas hésiter longtemps. Un nouveau défi s’offre à lui, de l’autre côté de l’allée.

    Dans ce récit, on passe un peu plus de temps sur le terrain, aux côtés des inspecteurs chargés de surveiller le suspect jour et nuit. Harry Bosch tient une place plus importante aussi que dans « Le verdict de plomb ». C’est grâce à son entêtement, son sens de l’observation et sa finesse d’analyse qu’il arrivera à dénouer l’écheveau tissé par Jessup. Quand à Haller, il sera brillant au procès, usant de ruses avec parcimonie mais une justesse imparable. J’espérais voir se développer les liens entre eux, se nouer une relation plus amicale ou fraternelle et là, je reste sur ma faim.

    L’histoire n’est pas originale, les ficelles sont parfois grossières et le dénouement est attendu mais le traitement est plaisant et l’écriture de Connelly me séduit vraiment beaucoup. On me dit que ses premiers romans sont bien meilleurs que les derniers ; plus développés et mieux finis. J’ai hâte de me plonger dans leur lecture.

     

     

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  • Le blé en herbe, COLETTEPhil et Vinca, les deux héros adolescents du « Blé en Herbe » resteront le vivant symbole de la pureté du désir, de la joie des vacances. Les plages blondes et les chardons bleus prêtaient leurs couleurs estivales à ce charmant conte d’amour. La description que Colette, avec une émotion retenue, a faite de ce voyage sentimental et charnel ne peut vieillir en sa parfaite vérité.

    Mon avis :

    Quatrième classique du mois. Cette fois, j’ai choisi de relire un roman que j’ai découvert à quinze ans, emprunté en cachette dans la bibliothèque de mes parents. Premiers émois dus au parfum d’interdit de cette lecture clandestine.

    Première observation en retrouvant ce livre des années 70 : la quatrième ne parle quasiment pas de l’histoire. Après une présentation de l’auteur, que je n’ai pas recopiée ici, et un commentaire sur son style, on découvre un avis sur le roman (voir ci-dessus). Constat intéressant d’une évolution dans la construction d’une couverture.

    L’histoire est celle de deux adolescents ayant grandi ensemble, au fil des étés passés en Bretagne. Alors qu’ils entrent dans l’adolescence, l’amitié enfantine fait place à un amour platonique puis une attirance physique. Mais ils ne sont pas vraiment prêts et s’éloignent après s’être heurtés l’un à l’autre. Troublé puis séduit par Camille Dellaray, de vingt ans son aînée, Phil découvrira le plaisir dans ses bras pour revenir vers Vinca après le départ précipité de la dame.

    Je ne gardais qu’un souvenir flou de cette histoire, hormis la relation de Phil et de Camille. Les émotions suscitées étant plus vivaces dans ma mémoire. J’ai retrouvé le style de Colette, ses descriptions soignées de la nature -subtiles de la femme- et son vocabulaire choisi. La nature est plus qu’un décor ici, elle fait partie intégrante de l’histoire. Certes la langue a vieilli, devenant quelque peu désuète, mais le charme est toujours présent.

    Si le traitement est propre à l’époque (pudeur et retenue bien éloignées de ce qu’on peut lire de nos jours), le sujet, lui, est provoquant. Publié en 1923, il n’a pas manqué de choquer doublement. D’abord parce qu’il parle de l’initiation sexuelle de jeunes adolescents ensuite parce qu’il y mêle une aventure avec une femme d’âge mûr. Anticonformiste, Colette a dû s’amuser à choquer la bourgeoisie bien pensante de son époque. On ne peut qu’en sourire aujourd’hui.

    Un siècle plus tard, alors que les adolescents sont inondés d’images avant de ressentir le moindre frisson, il serait peut-être bon de leur parler de ce livre…

     

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