• Un refrain sur les murs, Murielle MAGELLANIsabelle. Romane. Une mère. Une fille.
    Deux femmes blessées par la vie mais que tout oppose. A vingt-trois ans d’intervalle, leur existence va prendre un tournant inattendu, grâce à la présence, réelle ou rêvée, d’un musicien de rue. Un homme mystérieux et sans attaches, apparu comme par magie lors de cet été où la froide et discrète Isabelle, qui fut femme avant d’être mère, a enfin décidé de vivre.

    Mon avis :

    1987. Isabelle, la quarantaine un peu coincée, se retrouve désemparée le jour où sa mère lui demande de ne pas venir chez elle pour les vacances. Elle qui avait tout planifié, organisé, perd pied. C’est alors qu’elle fait la connaissance, par hasard, de So What, un jeune musicien de rue. Il va s’inviter chez elle en échange d’un service et bouleverser sa vie à jamais, avec son originalité, sa franchise et son côté fantasque.

    2010. Romane, la fille d’Isabelle a miraculeusement échappé à la mort après avoir pris feu dans sa cuisine, à Madrid. Longuement hospitalisée, elle rentre à Paris dans l’appartement de son enfance. Sa mère vient de mourir d’un cancer et elle n’a pas pu lui dire au-revoir. En opposition avec sa mère depuis son enfance, haïssant sa vie étriquée et insipide, ses principes, elle a très tôt quitté le nid pour voler de ses propres ailes. A vingt-trois ans d’intervalle, elle va découvrir une mère inconnue qui la révèle à elle-même à son tour. Et s’il y avait finalement plus de similitudes qu’il n’y parait entre ces deux femmes ?

    Ce roman chorale tendre et fort est une belle réflexion sur les relations mère-fille, si complexes, si rudes parfois et si importantes dans la construction de la personnalité. Tant la relation d’Isabelle avec sa mère que celle d’Isabelle avec sa fille auront laissé des traces, des marques indélébiles en chacune.
    Un roman sur la difficulté de communiquer, sur la pudeur, l’influence de l’éducation… Sur la rage de vivre aussi, la force et la résurrection. Une histoire tendre, écrite avec pudeur et subtilité qui nous renvoie à notre propre histoire, notre famille. Un récit touchant sur une rencontre posthume.

     

     Un refrain sur les murs, Murielle MAGELLAN

    Pin It

    11 commentaires
  • Les harmoniques, Marcus MALTEVera est morte assassinée. Brûlée vive.
    Mister, le pianiste, l'aimait, comme elle aimait sa musique. Il veut comprendre : qui l'a tuée ? Pourquoi ? Avec son ami Bob, chauffeur de taxi philosophe et polyglotte, il cherche, tâtonne, interroge et remonte peu à peu le fil de la jeune vie de Vera, jusqu'aux rives lointaines du Danube, jusqu'aux charniers des Balkans... Rythmée par les grands standards du jazz, l'enquête des deux hommes fera ressurgir les notes cachées de ces crimes dont personne ne veut parler.
    Plus qu'un roman, c'est une ballade qui se joue ici. Un long blues nostalgique et envoûtant en même temps qu'un poignant chant d'amour et de rage.

    Mon avis :

    Un pianiste de jazz surnommé Mister ; son seul ami Bob, prof de philosophie reconverti en taximan dilettante ; une jeune comédienne assassinée ; les caves de Paris où se jouent chaque soir des concerts intimistes ; la guerre en ex-Yougoslavie et ses réfugiés… voilà le décor et les personnages de ce roman de Marcus Malte.

    Auteur de nombreux policier, de nouvelles et de romans jeunesse, Marcus Malte est également musicien. Cela se sent. Non seulement ce roman parle de jazz, mais son écriture en a le rythme, le tempo. Il débute d’ailleurs par une sélection musicale de morceaux à écouter pour prolonger la lecture. Chacun d’eux servant de titre à un chapitre de l’histoire. De grands standards du jazz, de Herbie Hancock à Miles Davis en passant par Nina Simon, Stan Getz et tant d’autres.
    Quelques pages écrites en italique s’insèrent entre les chapitres. Un narrateur externe nous y conte la vie de Véra, pléthore de souvenirs épars et d’instants rares volés à l’atrocité du quotidien. Plus on découvre sa vie, plus le gris s’installe, voilant peu à peu la lumière.
    L’intrigue linéaire n’est pas complexe, le cadre historico-politique l’est davantage. Tout au long de leur quête de la vérité, Mister et Bob vont plonger au cœur des réminiscences de la guerre en ex-Yougoslavie. Confessions des uns, souvenirs des autres, témoignages… vont les confronter à l’indicible horreur de ce conflit et à la lâcheté de ceux qui ont laissé faire. Ainsi le récit du siège de Vukovar, là où tout a commencé.

    Au fil de l’enquête, Mister et Bob pianotent sur une gigantesque machination politico-véreuse. Plusieurs fois, une émotion forte nous étreint. En quelques mots judicieusement choisis, Marcus Malte dépeint la violence et l’horreur avec une telle justesse, que les images apparaissent sous nos yeux. Composition virtuose implacable. Inutile d’en dire trop, il n’a pas besoin de décrire par le menu pour se faire comprendre. Et l’on est touché, en empathie avec Véra et les autres.
    La violence, l’amour, le sexe, la passion, la révolte, la violence composent ce roman noir, comme tous les grands standards du jazz…

    Quant aux harmoniques, ce sont les notes derrière les notes. Ce qui reste quand la musique s’arrête, comme un écho qui ne meurt jamais. Un même sentiment subsiste après la lecture de ce roman. Plusieurs jours après l’avoir refermé, on ressent encore la vibration des personnages à nos côtés, et la force de leurs propos résonner à nos oreilles.

    Un roman qui m’a beaucoup plu et me donne envie de poursuivre ma découverte de l’auteur. 

     

     Les harmoniques, Marcus MALTE

     

    Pin It

    6 commentaires
  •  Comment (bien) rater ses vacances, Anne PERCINCet été Maxime ne veut pas partir en vacances avec ses parents. Il préfère rester chez sa mamie, pour glander devant l’ordinateur. Tant pis pour lui.
    Il va vivre des journées délirantes.

    Mon avis :

    Alors qu’il a tout prévu pour passer des vacances tranquilles chez sa grand’mère, Maxime voit son quotidien perturbé par un malaise que fait cette dernière. Armé d’un humour caustique et d’une bonne dose d’optimisme, il va faire face. Livré à lui-même, il va apprendre à se gérer, prendre des responsabilités et veiller sur la vieille dame… Sur le net, il va rencontrer Pika, une adolescente à la répartie vive et acérée avec laquelle il va échanger régulièrement. L'occasion de voir ses certitudes voler en éclats et de se remettre en question...

    Ce roman d’apprentissage est le livre idéal pour l’été. Drôle, parsemé d’épisodes cocasses, il m’a beaucoup fait rire. Les jeux de mots qu’affectionne Maxime sont dignes de l’adolescence, le ton est vif, l’écriture précise et alerte… un vrai bonheur. Il est aussi intelligemment construit, dévoilant peu à peu les changements qui s’opèrent en Max suite à cette expérience inattendue.
    Maxime est fan de rock et il trouve force et énergie dans les chansons qu'il écoute sur son MP4. Des standards des années 70 et 80 mais aussi quelques morceaux plus contemporains. A la fin de l'ouvrage, Anne Percin a eu la bonne idée de nous laisser une liste de ces titres et interprètes afin que l'on puisse les écouter. J'ai apprécié.

    La personnalité de Maxime, sa maturité, son humour incisif m’ont séduite. J’ai passé un très bon moment en sa compagnie et retrouvé avec plaisir l’humour qui caractérise les romans d’Anne Percin.
    Un excellent remède à la morosité.

     

     

     

    Pin It

    8 commentaires
  •  J'adore les devinettesUn petit bouquin sympa et pas cher pour les vacances, paru aux éditions Oskar.

    On y trouve des devinettes, des charades, des « monsieur et madame »… trente au total. Amusantes et abordables dès 11 ans, elles occuperont par exemple les enfants pendant les trajets en voiture.

    Vous en voulez une ? Qu’est-ce qui est au centre de la mer et au bout de la terre ? Cherchez bien !

      

      

      

      

      

      

      

      

      

    J'adore les devinettes

      

      

      

      

      

      

     




    Pin It

    4 commentaires
  • Musique barbare, Mary WESTMACOTTQui est donc ce Boris Groen, dont l’opéra Le Pain du Géant fait sensation dans le Londres des années 20 ? Est-il vrai qu’il soit, comme on le murmure, russe et même bolchévik ? Le récit remonte alors  de trente années en arrière pour nous dévoiler l’étonnante histoire d’un petit garçon qui détestait la musique et finira pourtant par tout lui sacrifier…

    Mon avis :

    D’Agatha Christie, je ne connaissais que les romans policiers. Avec ce roman « pur » écrit sous un pseudonyme, je découvre une auteure aux talents multiples.

    Nous sommes dans les années 20. Lors de l’inauguration du nouvel Opéra national de Londres, « Le Pain du Géant » fait sensation. Il est l’œuvre d’un compositeur nommé Boris Groen. Qui est cet homme qui vient révolutionner le monde musical ? Qui pense que la musique n’est pas faite pour être figurative mais devrait être comme les mathématiques, une science pure ?
    Agatha Christie aurait aimé faire carrière dans la musique et a d’ailleurs suivi des cours de chants et de solfège. Sa grande timidité l’empêchera cependant de réaliser son rêve. Au fil des pages, on sent dans ses commentaires et ses références, sa grande connaissance et sa passion de l’opéra.

    Ecrit dans les années trente, ce roman nous offre un panorama assez précis -et sans concession- de la vie bourgeoise de cette époque. Sous une plume drôle et cruelle à la fois, Agatha Christie dénonce la condition de la femme, l’éducation des enfants, la lâcheté des hommes, l’ennui des uns et des autres et la superficialité de ce milieu qu’elle connait bien. Avant-gardiste, féministe avant l’heure, elle glisse nombre de ses réflexions personnelles dans ce roman dynamique, bouleversant les convenances.

    Pas de meurtre ici, mais des morts. Celle d’un père d’abord, d’une tante, mais aussi mort à soi-même, à l’enfance et au passage trahisons et déceptions. « Les choses qui meurent perdurent et les choses qui restent périssent. » écrit Vernon Deyre, le héros.
    Et au cœur de cette intrigue, la musique. Abhorrée d’abord, adulée ensuite, au point d’en faire une quête impossible de l’absolu, une unique raison de vivre. Bref, une histoire racontée avec brio, vive et surprenante, aux nombreux rebondissements, malgré de longues et précises descriptions, caractéristiques du style anglais et de l’auteure.

    Un excellent moment de lecture et une découverte bien agréable.

     

    Musique barbare, Mary WESTMACOTT

     

     

    Pin It

    4 commentaires
  • Le violon d'Auschwitz, Maria ANGELS ANGLADAAuschwitz, 1944. Les privations, les coups, les humiliations. Un prisonnier juif, Daniel, lutte pour la survie de son âme. Surprenant un concert organisé par Sauckel, le commandant du camp, il révèle son talent de luthier pour sauver son ami Bronislaw, violoniste de génie accusé à tort d’avoir joué faux. Il va alors devoir fabriquer un violon qui imite le son d’un Stradivarius, car de cet instrument dépend leur salut…

    Mon avis :

    Ce court roman raconte le quotidien de Daniel, prisonnier d’Auschwitz. Sa vie nous est confiée par Régina, sa nièce, qui a pris note de ses souvenirs, au fil du temps. Violoniste de renom, Régina joue sur un instrument à la sonorité exceptionnelle auquel elle tient par-dessus tout. Le récit nous raconte la naissance et le cheminement de ce violon à travers l’espace et le temps.

    Chaque chapitre débute par un document d’archive témoignant de la cruauté des nazis et d’une citation de l’Ancien Testament ou d’auteurs classiques qui illustrent un des aspects du quotidien des prisonniers. Mêlant réalité et fiction, cette histoire touchante témoigne de l’inimaginable mais aussi de l’espoir ténu qui a permis à certains de survivre à l’enfer. Barbarie et musique, brutalité et camaraderie forment la trame de ce récit d’une grande sensibilité.

    Il m’a été offert par Jeneen lors du swap « Des notes et des mots ». Je l’inscris à ce challenge ainsi qu’à celui de « Voisins-voisines », Maria Angels Anglada étant Catalane.

    Un roman que je conseille à tous ceux qui aiment les récits sur la Seconde Guerre mondiale.

     

     

     Le violon d'Auschwitz, Maria ANGELS ANGLADALe violon d'Auschwitz, Maria ANGELS ANGLADALe violon d'Auschwitz, Maria Angels ANGLADAObjet

     

     

    Pin It

    2 commentaires
  • Soeurs socrcières, Jessica SPOTSWOODCate, Maura et Tess vivent dans une Angleterre imaginaire du début du XXe siècle. À 17 ans, les femmes doivent normalement choisir entre se marier et rejoindre les ordres. Mais en plus d’être femmes, elles sont sorcières. Si quelqu’un le découvre, les Frères les enverront à l’asile ou les feront disparaître, comme toutes les autres. Depuis la mort de leur mère, Cate vit dans la peur, avec la mission de protéger ses sœurs. Mais ses 17 ans approchent et tout s’accélère : son ami d’enfance la demande en mariage, alors qu'un autre jeune homme fait chavirer son cœur. Et bientôt, Cate doit se rendre à l’évidence : malgré tous ses efforts, le danger se referme sur elle et ses sœurs comme un étau.

    Mon avis :

    Ce roman jeunesse, édité chez Nathan, n’est pas déplaisant à lire, même si je n’apprécie pas outre mesure les récits au présent. Un peu de Harry Potter, quelques doses de Charmed, une pincée de contes de fées… le tout mijotant dans l’Angleterre puritaine et rigide du siècle dernier, voilà la recette de ce roman. La mise en place se fait lentement ce qui permet d’appréhender au mieux les nombreux personnages.
    Beaucoup de tendresse et de sensualité dans ce récit au cœur duquel évoluent trois sœurs orphelines de mère et dont le père est peu présent.
    Cate est attachante, partagée entre ses propres envies, son devoir, ses responsabilités et ses premiers émois amoureux. La complicité entre les sœurs paraîtra aux jeunes, émouvante, l’intrigue intéressante, l’écriture agréable… J’ai apprécié les références mythologiques, intéressantes pour de jeunes lectrices. Pourtant, je n’en ferai pas un coup de cœur, l’histoire étant somme toute assez convenue et sans grande surprise.
    Le livre idéal pour des adolescentes à partir de 12-13 ans, un peu fleur bleue.

     

    Pin It

    3 commentaires