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Par argali le 18 Décembre 2011 à 23:53
A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement… Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra… Intouchables.
Mon avis :
Il m’aura fallu de la persévérance pour voir ce film. Même à la troisième tentative, et plusieurs semaines après sa sortie, la salle était encore bondée. Mais ça y est !
Le film est bon, très bon. Il possède tous les ingrédients nécessaires pour être une bonne comédie : les acteurs sont excellents et plausibles, ils sont complémentaires et complices, le ton est drôle dans la majorité du film et émouvant le reste du temps, les bons mots fusent dès le départ et la sauce prend.
La salle rit de bon cœur sans jamais se moquer du handicap ou de la banlieue. Ce sont les situations qui font rire, égratignant la bonne conscience et la compassion maniérée de certains, les préjugés des autres. Ici, les relations sont directes, naturelles. Le ton est brut, sans artifice. Et c’est cela qui plaît.
Un petit bémol toutefois, j’ai trouvé que le film s’appesantissait un peu trop sur la vie de banlieue. Ce n’était pas nécessaire, on avait bien compris. Les personnages ne se posent pas en victimes, ils luttent avec leurs armes, sans s’apitoyer. Les scènes de fin de film étaient donc, pour moi, superflues.
Un très beau film et certainement une nomination ou deux aux César.
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Par argali le 22 Juin 2011 à 08:00
Nous sommes au début du XXe siècle, à Anatevka, une petite bourgade d’Ukraine. La vie est réglée selon des traditions établies de longue date dans la communauté chrétienne orthodoxe comme dans la communauté juive, qui vivent côte à côte sans se mélanger. Le laitier, Tevye, homme foncièrement bon qui mène une vie modeste avec sa famille, désire marier ses deux filles aînées. Pour cela, il lui faut négocier avec sa femme et prendre quelques libertés avec la religion. Car sa fille Tzeitel, promise au riche Lazar, préfère prendre pour époux Motel, un pauvre tailleur. Et Hodel a été demandée par Perchik, étudiant marxiste de Kiev après que des rumeurs de pogroms se sont répandues dans la région. La tolérance de Tevye va être ébranlée et mise à l’épreuve d’autant que la troisième de ses cinq filles, Chava, lui annonce qu’elle veut épouser un non juif ! Le laitier essaie de se sortir de cette situation délicate tant bien que mal, quand un décret du tsar ordonne aux juifs de quitter le village, condamnant sa famille à l’exil et à la dispersion.
Mon avis :
Avant d’être un film, « Un violon sur le toit » fut une comédie musicale à succès jouée à Broadway pour la 1e fois le 22 septembre 1964. La pièce originale a été jouée 3243 fois et a obtenu 9 Tony Awards en 1965. A noter, les décors de l’époque avaient été peints par Chagall.
Ce film fait partie de mes souvenirs d’enfance. Maman aimait beaucoup les comédies musicales, les opérettes, l’opéra. Elle m’a emmenée très jeune au théâtre et m’a donné le goût de la musique.
Ce film nous l’avons regardé ensemble à la télévision. De la version américaine, je garde le souvenir de Perchik. Vous souvenez-vous du jeune comédien qui jouait le rôle ? Paul Michaël Glaser bien avant qu’il ne devienne le célèbre Starsky!
En 1968, la comédie musicale sera montée à Paris au Théâtre Marigny avec Yvan Rebroff dans le rôle de Tevye. « Au théâtre, ce soir » me donnera l’occasion d’apprécier sa voix chaude et si particulière et de goûter aux paroles en français. Je n’étais alors qu’une petite fille mais ce souvenir est encore vivace.
Le thème grave et toujours actuel de cette comédie musicale et ses chansons célèbres dans le monde entier en ont fait un spectacle intemporel, encore mis en scène aujourd’hui.
C'est avec plaisir que j'ai revu cette histoire en DVD.
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Par argali le 15 Juin 2011 à 09:00
A l’époque de Brejnev, Andreï Filipov était le plus grand chef d’orchestre de l’Union soviétique et dirigeait le célèvre Orchestre du Bolchoï. Après avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, dont son meilleur ami Sacha, et sa soliste Léa, il a été interrompu en plein concerto de Tchaikovsky et licencié. Il était pourtant au faite de sa gloire.
Trente ans ont passé. Il travaille toujours au Bolchoï mais comme homme de ménage. Un soir qu’il nettoie le bureau du directeur, il tombe sur un fax : une invitation du Théâtre du Châtelet conviant l’orchestre officiel à venir jouer à Paris. Andréï a alors une idée folle : pourquoi ne pas réunir ses anciens amis musiciens qui vivent aujourd’hui de petits boulots et se faire passer pour le Bolchoï ?
Aussitôt, il contacte tout le monde, répond à Paris et exige la présence de la célèbre soliste Anne-Marie Jacquet. C’est l’occasion d’achever le concerto et de renouer avec le passé.
Mon avis :
Le film commence sous les notes du Concerto pour piano n°21 en ut majeur de Mozart. Alors que l’orchestre officiel répète, Filipov mime la direction d’orchestre depuis le balcon.
Empreint de calme et de majesté, ce 2e mouvement est certainement la mélodie la plus connue des compositions de Mozart. Il a aussi fait partie de la bande sonore du très beau film « Elvira Madigan » de 1967. Cet air est d’ailleurs connu également sous le nom de « concerto pour piano Elvira Madigan ».
Quant à la scène finale du film, elle est constituée d’extrait du « concerto pour violon en ré majeur, op.35 de Tchaikowsky »
A la fois tragique et comique, ce film présente un groupe d’intellectuels brillants sous l’ère Brejnev, adulés de tous et devenus à la limite des SDF, humiliés et brimés après leur déchéance et l’abolition du communisme. Andréï met toute son énergie (et sa naïveté) dans ce plan improbable qui lui rendra son honneur et sa gloire, ne serait-ce que pour un soir.
Le film pourrait être noir, mais le réalisateur, par un ton résolument burlesque et caricatural, préfère l’autodérision. Quand les musiciens débarquent à Paris, on a l’impression de voir surgir une horde de barbares dans un lieu où le raffinement et la délicatesse seraient de mise. Des Parisiens guindés, civilisés et sérieux s’opposent à ces êtres frustres, alcooliques et opportunistes qui semblent n’être venus en France que pour quitter leur misère et profiter de la situation pour s’enrichir.
Le concert, point d’orgue du film, réconcilie les points de vue et mêlent les talents désordonnés de chacun avec émotion et virtuosité.
Ce film d’une grande tendresse m’a touchée et m’a séduite même si, lors de sa sortie, les critiques n’étaient pas unanimes. A voir pour se faire un avis personnel et pour la belle prestation de Mélanie Laurent qui a travaillé dur pour donner l’illusion de son jeu.
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Par argali le 15 Janvier 2011 à 09:07
En ce début janvier gris et pluvieux, je ne peux que vous exhorter à quitter vos livres quelques heures pour aller voir le dernier film de Denis Villeneuve "Incendies".
Vu en avant-première en novembre dernier lors de la Semaine Québécoise, ce film me hante encore aujourd'hui. Il y a longtemps que je n'avais plus vu un film aussi fort. Véritable tragédie grecque, d'une rare intensité émotionnelle, magistralement interprété, c'est mon coup de cœur 2010.
Dégagé de tout ancrage historique, politique, national précis, ce film, qui représentera le Canada dans la course aux Oscars, se pose comme une allégorie de la situation du Proche-Orient, et impose un regard neuf sur une situation maintes et maintes fois abordée au cinéma.
Le propos est fort, les images sont bouleversantes, la fin est cruelle, révélant que la vérité peut être pire que l'ignorance. Quant aux acteurs, ils sont époustouflants. Loubna Azabal est magnifique, portant le film d'un bout à l'autre.L'histoire :
A la mort de Nawal, leur mère, Jeanne et Simon découvrent les dernières volontés de la défunte : les jumeaux doivent retrouver leur père, qu’ils croyaient mort depuis longtemps, et un frère dont ils ignoraient l’existence. Réticent, Simon refuse de se rendre au Proche-Orient natal de sa mère. Jeanne part donc seule enquêter sur le passé de la famille. Plus sa quête avance, plus elle s’enfonce dans une histoire trouble où la tragédie personnelle de Nawal trouve écho dans une histoire politique trouble.
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