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Par argali le 26 Janvier 2013 à 06:02
Marcel naît à Aubagne à la fin du XIXème siècle. Sa mère, Augustine, est couturière, son père Joseph est instituteur. Marcel apprend très vite à lire. La famille, agrandie d'un garçon et d'une fille, part dans les collines pour les vacances avec Rose, la sœur d'Augustine, et son mari Jules. La maison louée s'appelle "la bastide neuve". Marcel découvre l'amitié avec Lili et admire son père qui, à la chasse, réussit "le coup du roi"...
Mon avis :
Ce film d’Yves Robert est sorti en 1990. Adapté de l’œuvre de Marcel Pagnol, le film prend quelques libertés avec le livre, comme souvent. Ainsi, Lili des Bellons apparaît ici lors de la partie de chasse alors que Marcel ne le rencontre que dans « La château de ma mère ». Après avoir lu des extraits de l’autobiographie de Marcel Pagnol, mes élèves se réjouissaient de retrouver dans le film les passages qu’ils avaient préférés ; particulièrement les jeux de Marcel et de Paul, le tir à l’arc et les Indiens. Déception, ces jeux ne sont même pas évoqués.
Sinon, le réalisateur s’est attaché à rendre l’amour qui lie Marcel à son père et l’admiration qu’il éprouve devant ce puits de sciences qui semble tout connaitre sur tout. Sauf peut-être sur la chasse… Ce qui vexera profondément Marcel qui voit son père comme un dieu. Le soleil du midi, les cigales, l’accent de Provence, la garrigue… tout l’univers de Pagnol se retrouve fidèlement dans cette histoire.
Le jeu des acteurs est un régal, notamment celui de Didier Pain qui joue l’oncle Jules avec toute sa truculence et sa malice. On regrette aussi, à voir jouer le petit Marcel (Julien Ciamaca) qu’il n’ait pas persévéré dans le cinéma.
Un film à l’histoire surannée, certes, mais tellement tendre et belle qu’on y adhère avec simplicité.
Voir le billet sur le livre ici.
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Par argali le 28 Décembre 2012 à 09:00
Comme dans le livre, l’histoire commence par la rencontre de l’écrivain et de Pi devenu adulte. On assiste alors à la naissance de l’histoire dont le récit sera entrecoupé par des retours réguliers au présent. Fidèle au récit littéraire, L’Odyssée de Pi est une formidable histoire d’aventures que petits et grands apprécieront, chacun y allant de sa propre lecture. La force du film, en plus d'un visuel époustouflant, vient de l’évolution du félin au cours de cette aventure impensable et de la relation qui va naître entre le fauve et le jeune garçon.
Né de parents chinois, en 1954 à Taïwan, Ang Lee y a réalisé ses premiers films avant d’aller s’installer aux Etats-Unis. A la croisée de différentes cultures, il s’en inspire dans son œuvre et nous offre une grande diversité d’inspiration. Séduit par le roman de Yann Martel paru en 2002, il prendra le temps de se familiariser avec la 3D pour la mettre au service de son adaptation.
Qu’on aime ou non la 3D, il faut reconnaître qu’elle nous donne de belles images numériques et des trouvailles inégalées qui font l’émerveillement des petits et des grands. L’imaginaire débordant de Ang Lee et des scènes grandioses emplies de poésie nous font croire à l’inimaginable. Plus d’une fois, on sera séduit ; comme Pi qui contemple les beautés hypnotiques de l’océan, qui l’aideront à garder espoir. D’ailleurs chacune de ses émotions n’est-elle pas liée à un phénomène naturel de toute beauté, que ce soit la tempête, la valse des poissons volants ou la rencontre d’une baleine à bosse ?
Cet univers onirique est soutenu par le talent du jeune acteur novice, Suraj Sharma, qui donne toute sa force au film.
Cette réalisation met le beau conte de Yann Martel à la portée des plus jeunes de manière spectaculaire mais ne provoque pas, je trouve, les mêmes émotions que celles ressenties à la lecture du roman. Comme souvent… Quant à la portée philosophique du conte, bien que présente, elle est relativement réduite.
Mais ne boudez pas votre plaisir, il s’agit d’une des plus belles propositions cinématographiques de cette fin d’année.
Lien vers le commentaire sur le livre ici.
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Par argali le 12 Août 2012 à 06:45
A l’époque de l’Angleterre victorienne, Beatrix aurait seulement dû rêver d’un beau mariage, comme toutes les jeunes femmes de sa condition, mais elle s’intéressait à beaucoup trop de choses. La nature et les animaux la fascinaient, tout comme les sciences, le dessin et la peinture. Il n’aura fallu qu’une lettre illustrée pour que son destin bascule, il aura fallu tout son courage pour qu’elle puisse vivre, aimer et exister comme aucune femme avant elle.
Mon avis :
J’ai découvert avec bonheur la vie de cet écrivain qui a bercé mon enfance par ses jolis dessins aux tons pastel : Peter Rabbit, Noisette l’Ecureuil ou Madame Trotte-Menu ont accompagné mes premiers pas en lecture. J’ignorais alors que la géniale créatrice de leurs aventures avait vécu dans la très stricte Angleterre victorienne ou elle était émancipée avant l’heure et devait passer pour une originale, à tout le moins. Soucieuse de sa liberté d’artiste, sa volonté d’indépendance était aussi inconcevable qu’inconvenante. Même si elle avait déjà une trentaine d’années.
Ses dessins bucoliques, excentriques et naïfs ont malgré tout su séduire enfants et parents. Ses histoires, certes modestes, possèdent le ton juste, une langue parfaite et abordent des sujets et des sentiments gais ou tristes, n’esquivant pas les difficultés de la vie. Le tout publié dans un format de poche plus préhensible pour les enfants, une grande innovation pour l’époque.
Le film est beau, tant par les bons sentiments qu’il développe que par les merveilleux paysages de la campagne du nord de l’Angleterre qui lui servent de décor. Renée Zellweger est parfaite dans le rôle de Béatrix Potter, alliant force de caractère et douceur, détermination et candeur. Au côté d’Ewan Mc Gregor, elle porte le film par la grâce de son talent.
Chris Noonan, réalisateur de Babe, sait parler à l’enfant qui reste en nous et nous faire entrer de plein pied dans une histoire qui nous tient éloignés des difficultés du quotidien. Il évite cependant l’écueil d’un film niais et nous montre avec simplicité et optimisme le bon côté des choses.
Je ne peux que vous conseiller de plonger à pieds joints dans les dessins de Béatrix Potter pour savourer une heure trente de plaisir tout simple.
Film de 2007
La vraie Miss Potter
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Par argali le 9 Mai 2012 à 07:05
J’ai vraiment beaucoup aimé l’adaptation du roman en BD. Je craignais néanmoins que la violence et la noirceur du récit ne soient trop sublimées à l’écran.
Le film de Debra Granik, Winter’s Bone nous plonge effectivement dans l’univers ténébreux de Daniel Woodrell où l’homme tente de survivre dans une nature hostile. Dans ces monts Ozark, cette région reculée et oubliée de la civilisation, les lois sont dictées par des clans organisés comme des meutes. Vivant en marge de la société, ils n’ont ni foi ni loi.
Dans cette misère crasse, Ree (Jennifer Lawrence) brille comme une petite étoile et porte toute la force du récit. Seule à rester debout dans cette famille déglinguée. La prestation de l’actrice est exceptionnelle. Elle campe une Ree étonnante, n’ayant pas sa langue en poche et s’affrontant aux plus durs des hommes du clan.
Tournée dans le Missouri, cette plongée dans l’Amérique profonde nous montre un monde brutal où l’héroïne charismatique semble ne pas avoir sa place. La résistance des femmes apportera cependant un petit peu d’espoir et l’abnégation de Ree le soupçon d’amour qu’il fallait pour croire encore un peu à l’humanité.
Contrairement au roman, Ree a ici un frère et une sœur et non deux frères. Sans doute pour accentuer encore le misérable sort des enfants Dolly, à moins que ce ne soit pour respecter la parité voulue dans le cinéma américain. Plus dommageable, on ne retrouve ni neige, ni glace dans le film, enlevant au récit, une atmosphère glaciale qui renforçait la froideur des humains et rendait la quête de Ree plus rude encore.
De même, certains personnages annexes ou les événements hors sujet ont été gommés pour mettre l’accent sur la seule quête de l’héroïne. Ma foi, ce choix se défend.
Un bon film, renforcé par un bon casting et le jeu très juste des acteurs dont une Jennifer Lawrence formidable.
Film sorti en 2010.
Lien vers la BD ici
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Par argali le 18 Avril 2012 à 07:02
Pourquoi Madame Rose Evangelista a-t-elle prématurément quitté la maison de retraite où Bélisaire et Prudence Beresford sont venus voir leur tante Ada ? Et pourquoi cette vieille dame un peu toquée faisait-elle allusion à un enfant emmuré dans une cheminée ? L'affaire se complique quand, voulant lui restituer un tableau qu'elle avait offert à leur parente, Bélisaire et Prudence s'aperçoivent qu'il est impossible de retrouver sa trace...
Mon avis :
La simple lecture du synopsis nous permet dès le départ de nous apercevoir que l’auteur a pris des libertés avec le récit. Ainsi Tommy et Tuppence (diminutif de Prudence) sont devenus Bélisaire (j’adore) et Prudence et Mrs Lancaster, Mme Evangelista.
De même, Pascal Thomas s’est vraiment approprié l’histoire en la situant de nos jours, entre la Savoie et la Suisse, et non en Angleterre au début du siècle dernier. Cependant les décors eux-mêmes (l’hôtel où descend Prudence, le café, la maison…) sont décalés et il devient très difficile de situer clairement l’action dans l’espace et dans le temps. Cela ajoute encore au côté extravagant de l’aventure et des personnages eux-mêmes.
Bien qu’éloigné du récit initial par tous ces détails, le film est séduisant et drôle tant par la finesse des dialogues que par les acteurs et le jeu qu’ils nous livrent. Tout est travaillé et semble cependant très naturel.
Notons que de brillants acteurs interviennent dans ce film comme Laurent Terzieff ou Geneviève Bujold. Enfin, le couple formé par Catherine Frot et André Dussolier est tout bonnement jubilatoire. Ils sont simplement superbes dans cette œuvre extravagante et excentrique que j’ai beaucoup appréciée.
Billet sur le livre ici
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Par argali le 7 Avril 2012 à 11:41
Peu tentée par la trilogie de Suzanne Collins, j’ai cependant accepté d’accompagner mon fils au cinéma pour découvrir l’adaptation cinématographique de la première partie de ce roman dystopique.
Qu’en dire ?
Tout d’abord, ce n’était pas une bonne idée d’aller voir ce film un jour gris, dans une salle bondée d’adolescents grignotant popcorn et autres sa*****ies croquantes. Cela a déjà le don de gâcher mon plaisir.
Ensuite, je déteste cette manie qui consiste à couper les films « pour enfants » par une pause de quinze minutes, histoire que ceux qui ne sont pas encore repus ou qui ont maintenant un petit creux puissent faire provision en tout genre.
Je ne vais pas vous résumer l’histoire, je suis sans doute la seule à ne pas l’avoir lue. Non ? Alors sachez que Katniss est une jeune ado de 16 ans, pauvre et orpheline de père, qui vit dans le 12e district spécialisé dans l’extraction du charbon. Les douze districts se sont jadis soulevés contre le pouvoir en place et depuis 74 ans vivent sous le joug de la seule ville riche, le Capitole. C’est aussi là que s’est installé le gouvernement.
Pour commémorer ce soulèvement maté, le Capitole organise chaque année un tournoi entre les douze nations. Chaque district est obligé d’envoyer deux de ses jeunes, tirés au sort, combattre à mort les jeunes des autres quartiers. Un seul gagnant remportera ce combat télévisé sanglant.
Transposé à l’écran par Gary Ross, le film décrit un monde asservi par la peur, le manque et la faim dans une Amérique du futur vaincue par ses propres excès : pénurie de ressources, guerres sans fin, réchauffement climatique… Ces jeux télévises sont un bon moyen d’entretenir la peur et forcément l’obéissance des populations sous le joug du Capitole.
Comme le dit le président (Donald Sutherland) « la seule chose plus puissante que la peur, c’est l’espoir (la survie ici). Sinon, ce serait plus simple de les exécuter. »
On aura compris que le propos est lourd, pessimiste et cruel. Et je regrette d’avoir cédé à la demande de mon fils, ayant trouvé ce film trop violent pour un enfant de douze ans.
Inspiré du mythe de Thésée, cette histoire a attiré des millions de jeunes vers les romans de Suzanne Collins. Sans doute parce que les jeunes se reconnaissent dans ces héros adolescents en lutte contre le monde qui les entoure.
Personnellement, je n’ai pas goûté cette histoire. La première partie du film est extrêmement lente. Les décors, personnages et histoire se mettent en place d’une manière peu rythmée qui n’apporte cependant pas beaucoup de clarté sur la situation, pour ceux qui n’ont pas lu le livre. Il faut un certain temps pour comprendre où on est, pourquoi les habitants sont sales, pauvres, habillés comme au temps de la petite maison dans la prairie et éteints…
Le rythme s’accélère un peu avec la Moisson et le départ des deux héros vers le Capitole. Les couleurs explosent nous sortant violemment du gris, les costumes et coiffures deviennent extravagants, pour ne pas dire ridicules, et le monde dystopique prend forme peu à peu.
Je n’ai pas réussi à rentrer dans l’histoire et à me sentir en empathie avec les personnages. J’ai eu l’impression d’assister à un spectacle aux jeux du cirque, sanglant et barbare. La jeunesse des protagonistes dans ces combats cruels m’a choquée. Ajouter l’inhumain au désespoir n’était pas, à mon sens, obligatoire.
Derrière le manichéisme inévitable de ce genre de récit, il y a cependant une tentative de réflexion sur l’ambiguïté de ce genre de spectacle. En cela, le film est assez convaincant. De même que les effets spéciaux réalisés en coulisses pour l’émission.
Si le personnage de Katniss n’a pas su m’émouvoir, je reconnais que Jennifer Lawrence est assez juste dans ce rôle - même si je l’avais trouvée bien meilleure dans Winter’s Bone.
En bref, je pense que cette histoire n’est pas pour moi. Question d’âge sans doute. Mon fils, lui, a apprécié et s’est plongé dans le tome 2 de ce récit.
Billet sur le livre ici
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Par argali le 11 Janvier 2012 à 06:09
1891. Des attentats ont lieu un peu partout en Europe. Les tensions sont vives entre la France et l’Allemagne. Sherlock Holmes enquête. Il ne tarde pas à découvrir que leur commanditaire n’est autre que le célèbre et redoutable professeur Moriarty, son ennemi juré. Lui qui a toujours été l’homme le plus intelligent de tous fait face à un rival doté une intelligence égale, voire supérieure, à la sienne. De plus, il n’a aucune conscience et est prêt à tout pourvu qu’il arrive à ses fins.
Partout, la presse s’enflamme : en Inde, en Chine, à Strasbourg, Vienne ou aux Etats-Unis des morts mystérieuses d’industriels ou de grands patrons, des attentats et des meurtres défrayent la chronique. Apparemment, aucun lien ne semble les réunir. Mais Sherlock Holmes y discerne la volonté maléfique de Moriarty.
Holmes compte sur l’appui de Watson pour l’aider à déjouer les plans de ce dangereux psychopathe qui a toujours un coup d’avance. Mais Watson ne pense qu’à se marier et Holmes aura bien du mal à l’entraîner cette fois dans ses aventures.
Mon avis :
Deuxième opus des aventures de Sherlock Holmes jouées par Robert Downey Jr et Jude Law, l’histoire commence environ six mois après les événements du premier long métrage. Londres (superbement reconstituée) est en pleine révolution industrielle et les découvertes scientifiques attirent les criminels qui voient là une belle opportunité d’enrichissement. Dépoussiérant le mythe tout en respectant le personnage créé par Conan Doyle, Guy Ritchie lui donne un rythme et une vitalité contemporaine. Actions, poursuites musclées, explosions et pugilats se succèdent à un rythme effréné. Le ton est noir mais l’humour et le fun donnent des scènes savoureuses.
Le duo, remarqué lors de l’épisode précédent, fonctionne toujours aussi bien. Sherlock Holmes peaufine le charme irrésistible d’un sale gosse. Il est excentrique, agaçant, crade, déprimé quand il n’est pas sur une affaire ; souvent sous l’emprise de substances illicites, volontiers bagarreur, jaloux de l’éminent mariage de Watson… mais toujours doué d’un sens accru de l’observation et de la déduction ainsi que de talents scientifiques. Quant à Watson, il ne ressemble en rien au docteur pataud et rondouillard décrit par Conan Doyle. Excellemment interprété par Jude Law, il apparait lucide, courageux, ordonné et doté d’un sens de l’humour très british, le plaçant, non dans l’ombre de Holmes, mais à son niveau.
Les puristes, amateurs inconditionnels des personnages de Doyle, reprocheront peut-être aux scénaristes ces libertés, mais je trouve que cela rend le tandem plus sympathique sans discréditer l’original. Ils remarqueront également l’hommage rendu à l’écrivain dans les dialogues, ponctués de tournures de phrases et du style de Doyle.
L’histoire en elle-même est moins passionnante que celle du premier film mais la réalisation est bien ficelée et le plaisir réel.
Enfin, comme dans le premier opus, on retrouvera l’utilisation de la caméra numérique à haute vitesse qui transpose visuellement les anticipations et visions mentales de Holmes lors de ses combats.
Une adaptation librement inspirée des romans de Conan Doyle qui devrait donner aux jeunes, l’envie de découvrir l’œuvre de l’écrivain.
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