• Swap marque-pageComme je vous l’annonçais dernièrement, j’ai participé au swap initié par Harmo pour la 2e fois. Snoopixi qui était mon binôme pour cet échange est une vraie magicienne. Créatrice de bijoux et accessoires divers, elle a confectionné, en tissu, un des marque-page qu’elle m’a envoyé. Je le trouve simplement superbe. Il a déjà rejoint mon livre du moment. Voyez comme j’ai été gâtée avec cinq marque-page en carton plus un aimanté. Et comme surprise, un porte-clés très sympa. Inutile de préciser que je suis partante pour la troisième édition, Harmo.

      

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    Swap marque-page

     

     

     

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  •  Hiver 1953, Moscou. Le corps d'un petit garçon est retrouvé sur une voie ferrée. Agent du MGB, la police d'État chargée du contre-espionnage, Leo est un officier particulièrement zélé. Alors que la famille de l'enfant croit à un assassinat, lui reste fidèle à la ligne du parti : le crime n'existe pas dans le parfait État socialiste, il s'agit d'un accident. L'affaire est classée mais le doute s'installe dans l'esprit de Leo. Tombé en disgrâce, soupçonné de trahison, Leo est contraint à l'exil avec sa femme Raïssa, elle-même convaincue de dissidence. C'est là, dans une petite ville perdue des montagnes de l'Oural, qu'il va faire une troublante découverte : un autre enfant mort dans les mêmes conditions que l'« accident » de Moscou. Prenant tous les risques, Leo et Raïssa vont se lancer dans une terrible traque, qui fera d'eux des ennemis du peuple...

    Mon avis :

    Soyons franc, je n’aurais certainement pas lu ce roman s’il ne m’avait été « imposé » par mon club de lecture. L’URSS communiste des années 50, la violence faite aux enfants… ce n’est pas ce qui m’attire en premier. Il m’a d’ailleurs fallu près de 80 pages pour entrer dans le récit, tant je le trouvais noir et oppressant.

    Mais l’auteur sait y faire pour rendre ses personnages… intéressants (attachants n’est vraiment pas le terme). On est emporté par l’histoire, celle de Léo aux prises avec la machine bien rôdée du Parti, celles de ces victimes atrocement mutilées, découvertes à chaque fois près d’une voie de chemin de fer, celle des « coupables » désignés d’office car un tueur en série, ça n’existe pas dans l’URSS des années 50. C’est une invention de l’Occident. Celle enfin de ce pays, de cette dictature et de son peuple, vivant dans la terreur permanente et prêt à tout pour survivre, même à dénoncer les siens.

    Pour ce que je connais de la Russie Stalinienne, j’ai trouvé l’atmosphère particulièrement bien rendue : pauvreté, grisaille, laideur ; oppression des citoyens, surveillance, suspicion ; délations, arrestations arbitraires, tortures…Aucun détail n’est laissé au hasard, aucune abjection ne nous est épargnée. Cet univers de souffrances, de privations et de peur sonne juste du début à la fin. C’est lui qui a façonné Léo, lui qui est sa raison de vivre, la seule chose tangible qu’il ait jamais connue. Et pourtant, le doute va naître en lui. Il va lentement s’immiscer dans sa vie, faire voler en éclats ses certitudes et l’amener à tout remettre en question. Une véritable évolution morale et psychologique va s’opérer en lui. Et cette recherche personnelle est tout aussi intéressante, voire plus, que l’enquête qu’il va mener pour prouver l’existence de ce tueur d’enfants.

    L’écriture froide et tranchante de l’auteur convient à merveille à son propos. Elle est pour beaucoup dans l’atmosphère glaçante du récit et en fait tout son intérêt comme le cadre historique choisi.

    Une lecture prégnante dont on ne sort pas tout à fait le même.

     

    Enfant 44, Tom Rob SMITHEnfant 44, Tom Rob SMITHEnfant 44, Tom Rob SMITHEnfant 44, Tom Rob SMITH

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  • Tous les chemins mènent vraiment à Rome, Joslan F.KELLERLe Tempoflux de Darkvenom a disparu lors de la précédente enquête au Moyen Age. Mathias, Charlotte et Aimery de Châlus veulent s'employer à le retrouver pour ne pas qu'il tombe entre de mauvaises mains. Après quelques recherches, ils découvrent la trace de l'appareil en pleine antiquité romaine, au Ier siècle après J.-C. Il aurait été offert en cadeau à l'empereur Néron que l'Histoire retient comme ayant été un véritable tyran.

    Mathias et Charlotte revêtent donc des vêtements de l'époque et se font passer pour des Gaulois. Leur but est d'attirer l'attention de Néron pour pouvoir l'approcher et lui demander la restitution du Tempoflux, qui serait une amulette très précieuse de leur tribu gauloise. Mais à cette époque, les dangers sont permanents à Rome. Et ils le sont d'autant plus que l'homme de main de Darkvenom traque sans relâche le groupe d'amis. 

    Mon avis :

    Après Aurélie Laloum, nous retrouvons Joslan F. Keller à l’écriture de ce 3e opus. Il nous plonge avec bonheur dans l’Antiquité et nous relate mille et une anecdotes et faits historiques. Nous suivons les aventures de Mathias, Charlotte et Aimery de Chalus à l’époque du règne de Néron. Voyageurs gaulois, ils recherchent une précieuse amulette, censée être indispensable à leur tribu. Le tempoflux, bien sûr.

    De rebondissement en rebondissement, on craint que cette fois leur mission n’échoue. Et le suspense est maintenu jusqu’au bout, les énigmes et révélations venant sans cesse brouiller les pistes.

    Darkvenom se fait discret dans ce tome, il n’est plus au cœur de l’histoire. Une bonne idée qui renouvèle l’intrigue et permet à l’auteur de s’attarder davantage sur le couple formé par Mathias et Charlotte. Le plaisir n’est donc pas seulement présent grâce au passionnant voyage dans la Rome Antique mais aussi par les échanges plein d’humour qui caractérisent ces jeunes gens.

    J’ai vraiment beaucoup aimé cet épisode qui m’a replongé dans une période de l’Histoire que j’aime particulièrement. Que de souvenirs attachés à mes études de langues anciennes me sont revenus grâce à ce livre ! Un grand merci à Livraddict et aux éditions Scrinéo pour cet envoi.

     

     

     

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  • Chroniques des hémisphères : Le bal des Poussières, Katia LANERO ZAMORAAu XXIe et dernier siècle de l’ère chrétienne, une pandémie décime les pays du Sud. Le Nord s’en protège en érigeant un mur qui coupe le monde en deux. Les deux hémisphères s’ignorent pendant des siècles et l’Histoire dit que plus rien ne survit au Sud.

    Jusqu’au jour où un enfant du Nord reçoit le don de voir à travers les yeux d’un animal vivant dans le Sud. Cham est le fils de la femme la plus puissante de l’Urbe. Il a 5 ans quand son père l’enlève et l’emmène au cœur d’une forêt, loin de la ville, dans un village où l’on porte le nom de son animal totem. Cham devient « Caracal », l’âme sœur d’un félin. Ce félin, c’est l’animal domestique de Sagana, une jeune fille vivant dans le village africain de Zongo à l’autre bout du monde, au-delà du mur. L’eau y est monnaie de chantage. La sécheresse assoiffe le pays. Sur les épaules de Sagana pèse une prophétie : elle est celle qui ramènera l’eau à son peuple, l’Eau du Ciel.

    Pour sauver leurs différents mondes, ils devront comprendre leur passé, et unir leurs forces.

    Mon avis :

    Après avoir signé le scénario de deux albums pour enfants (Albigondine - Gunter le menteur) Katio Lanero Zamora publie son premier roman jeunesse.

    Bien que je ne sois pas fan de la fantasy, je suis rentrée aisément et avec plaisir dans ce récit dystopique qui voit la Terre coupée en deux : le Nord, riche maître du monde où la science a pris la première place au détriment de la nature et le Sud, pauvre, exploité où la sagesse populaire, les traditions et la solidarité essaient de renaître après avoir été mises à mal. L’enjeu principal est l’eau (abondante au nord, spoliée au sud). La description qui est faite ici de l’avenir de la planète est sans complaisance et fait froid dans le dos car on se dit que la réalité n’est pas si éloignée de la fiction.

    Très certainement élevée dans les valeurs scoutes, l’auteure y puise une intéressante et originale inspiration. Cette particularité m’a beaucoup plu tant elle rend crédible les jeunes habitants de Spes et leur manière de survivre dans un monde de chaos et de technologie qu’ils ignorent.

    L’univers de Katia Lanero Zamora est riche de fantaisie et de poésie malgré les apparences. Ce roman inventif est palpitant d’un bout à l’autre et nous entraine page après page à la découverte de ces deux mondes parallèles dont il nous tarde qu’ils se rencontrent enfin. L’écriture est vive, concise au service des actions qui s’enchainent, donnant une densité dramatique à l’histoire. La psychologie des personnages est fouillée et d’une grande justesse.

    On ferme le livre avec un seul regret, celui de devoir attendre un an la suite de ce roman d’aventures passionnant.

      

     

     Chroniques des hémisphères : Le bal des Poussières, Katia LANERO ZAMORAChroniques des hémisphères : Le bal des Poussières, Katia LANERO ZAMORAChroniques des hémisphères : Le bal des Poussières, Katia LANERO ZAMORA

     

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  • Intrigue à l'anglaise, Adrien GOETZTrois mètres de toile manquent à la fameuse tapisserie de Bayeux, qui décrit la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. Que représentaient-ils ? Les historiens se perdent en conjectures. Une jeune conservatrice du patrimoine, Pénélope Breuil, s’ennuie au musée de Bayeux, jusqu’au jour où la directrice du musée, dont elle est l’adjointe, est victime d’une tentative de meurtre ! Entre-temps, des fragments de tapisserie ont été mis aux enchères à Drouot. Pénélope, chargée par le directeur du Louvre de mener discrètement une enquête, va jouer les détectives et reconstituer l’histoire millénaire de la tapisserie, de 1066 à la mort tragique de Lady Diana sous le pont de l’Alma…

    Mon avis :

    Pour son premier poste, Pénélope qui pensait s’ennuyer ferme à Bayeux est gâtée. Avant même qu’elle n’entre en fonction, sa directrice est agressée, on lui vole un mystérieux colis et elle est chargée de mener l’enquête en toute discrétion. Elle qui rêvait d’Egypte et de fouilles archéologiques au pays des pyramides aura l’occasion de prouver sa bravoure et ses multiples talents dans le bocage normand.

    Un polar de plus me direz-vous. Oui, mais… L’auteur, visiblement amateur d’art, distille des informations artistiques et culturelles très intéressantes au fil de l’histoire. Que ce soit sur le musée du Louvres, la salle de vente Drouot, la tapisserie de Bayeux ou d’autres œuvres, il nous révèle des anecdotes et des faits sans que cela ne soit rébarbatif. Du moins, si on s’intéresse un temps soit peu à l’art. Ainsi cette fameuse tapisserie dont les derniers mètres manquent sans que l’on sache ce qu’ils représentaient. L’occasion rêvée de broder une énigme autour de cette mystérieuse pièce de lin.

    Dans un style sec et quelque peu érudit, Adrien Goetz nous entraine sur les pas de son héroïne, de Normandie en Angleterre en passant par Paris. J’ai bien aimé ce côté du récit : l’Histoire et l’art m’ont vraiment accrochée. Par contre l’intrigue m’a semblé un peu légère et la fin précipitée. Dommage.

    Ce livre reste cependant une très agréable lecture récréative, légère et instructive à la fois. Ce n’est déjà pas si mal. 

    Merci à Aymeline de me l’avoir fait découvrir à l’occasion de la Ronde bretonne.

     

     Intrigue à l'anglaise, Adrien GOETZ

     

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  •  Plus jamais sans elle, Mikaël OLLIVIERLe jour de ses dix-huit ans, Alan n'a qu'un souhait, rencontrer celle qu'il n'a jamais vue, dont il ne sait rien, pas même le nom : sa mère. Un vœu qui va faire basculer sa vie. Car pour rejoindre Ellen, cette femme armée, rebelle et solitaire, mais surtout pour la sauver et rester à ses côtés, il va lui falloir devenir un autre. Lui qui n'a jamais voyagé va parcourir l'Europe de Londres jusqu'à Sofia, en passant par Prague et le Grand Nord. Lui qui a toujours obéi va transgresser les lois et affronter police et truands. Lui que son père a toujours protégé va apprendre à n'avoir peur de rien... Sauf de perdre celle qu'il a eu tant de mal à retrouver.

     Mon avis :

     Une fois de plus, Mikaël Ollivier nous entraine dans un récit haletant, une course poursuite sans temps mort. L’écriture incisive et les courts chapitres apportent à l’histoire une dynamique supplémentaire. Une fois commencé, ce roman ne se lâche pas. Au fil des pages, nous suivons Alan et sa mère sur les routes d’Europe de l’Est. Chacun prend la parole en alternance (un chapitre sur deux) pour nous conter aventure et sentiments ressentis. L’aventure d’une rencontre d’abord, d’une découverte après dix-huit ans d’absence ; celle d’une fuite ensuite, où il faudra affronter mille obstacles au péril de sa vie. Les sentiments de l’un et de l’autre aussi ; toute une gamme allant de l’incompréhension à la tendresse en passant par le ressentiment et le regret. La peur aussi, viscérale, physique autant que morale - celle de perdre le peu acquis.

     Le rythme du récit est maintenu tout au long des trois cents pages et on craint vraiment pour la vie des personnages tant Mikaël Ollivier sait dépeindre les scènes d’action avec minutie. Mais ce qui m’a le plus enthousiasmée, au-delà du bon roman d’aventure, c’est de découvrir la personnalité des héros en « lisant dans leurs pensées » et de la voir évoluer. L’un grandit, mûrit, l’autre se métamorphose lentement. D’incisive, l’écriture de Mikaël Ollivier se fait alors intimiste. Magnifique !

     Un très chouette roman d’aventure doublé d’un récit initiatique qui plaira aux garçons comme aux filles. J’espère qu’il sortira vite en poche pour le proposer à mes élèves.

     Merci à Babelio et au Seuil pour cet envoi effectué dans le cadre de Masse critique.

     

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  • Le murmure de l'ogre, Valentin MUSSONice, 1922. Deux prostituées sont assassinées, le crâne rasé et le corps recouvert d'étranges symboles. Bientôt, ce sont des enfants qui disparaissent et qui sont retrouvés égorgés aux quatre coins de la ville dans une mise en scène macabre. Louis Forestier, un commissaire des brigades mobiles créées par Clemenceau, se lance sur les traces de celui que les journaux ont surnommé "l'Ogre". Il est épaulé par Frédéric Berthellon, un spécialiste des pathologies mentales de l'hôpital Sainte-Anne venu exprès de Paris, et par Raphaël Mathesson, un richissime érudit, aviateur à ses heures perdues. Très vite, ils découvrent que le tueur observe un rituel inspiré de récits de l'Antiquité sur la descente des mortels dans le monde des Enfers. L'affaire prend une dimension nouvelle quand le fils d'un millionnaire américain est enlevé par le tueur. Le compte à rebours commence: des ruelles miséreuses du vieux Nice aux luxueuses villas des hivernants, chaque indice est interprété pour tenter de saisir les motivations de l'Ogre, et de remonter sa piste.

    Mon avis :

    Dès les premières lignes, nous plongeons dans l’innommable : le meurtre d’un enfant. Puis, ce seront des prostituées que l’on retrouvera égorgées, et encore des enfants. Aucun lien ne semble relier ces affaires mais l’inspecteur Forestier est convaincu du contraire. Une enquête difficile et douloureuse commence alors.

    Nous sommes au début des années 20. Les principes de Bertillon à propos de la police d’identification criminelle ne sont pas encore généralisés mais donnent déjà de bons résultats. Les brigades mobiles, créées par Clemenceau, sont constituées d’agents expérimentés qui appliquent et développent les méthodes d’Alphonse Bertillon et utilisent la psychanalyse pour tenter de définir le profil des tueurs. Pas d’informatique pour centraliser les données, ni de mobiles pour se contacter rapidement, ce sont les prémices de la police scientifique.

    L’enquête, orchestrée avec minutie, se suit avec plaisir malgré l’horreur des crimes perpétrés. Le meurtrier nargue la police, laissant volontairement des indices derrière lui et tuant ses victimes selon un calendrier précis et des rites organisés. Le récit des événements est chronologique, émaillé à l’occasion de flashbacks permettant de comprendre le passé du criminel. L’écriture de Valentin Musso est agréable, précise et ses propos très documentés - ainsi les enquêtes auxquelles il est fait référence.

    Pour les besoins du roman, il prend quelques libertés avec la vérité historique (Nice n’a jamais eu de Brigade mobile. Elle était installée à Marseille) mais sa description de la ville à l’entre deux guerres (son atmosphère, ses habitudes…) est précise et très intéressante : richissimes villas, résidences secondaires de quelques nantis ; fous volants rivalisant dans le ciel de Nice ; vieux quartiers miséreux peuplés d’émigrés italiens… On s’y croirait.

    Un polar historique bien ficelé, de la littérature populaire comme l’aurait aimée Gaston Leroux.

     

     

     Le murmure de l'ogre, Valentin MUSSOLe murmure de l'ogre, Valentin MUSSO

     

     

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