• La liseuse, Paul FOURNELLa stagiaire entre dans le bureau de Robert Dubois, l’éditeur, et lui tend une tablette électronique, une liseuse. Il la regarde, il la soupèse, l’allume et sa vie bascule. Pour la première fois depuis Gutenberg, le texte et le papier se séparent et c’est comme si son cœur se fendait en deux.

     

    Mon avis :

     

    J’ai trouvé cette lecture jubilatoire.

    Voici un livre sérieux ponctué de finesse et de drôlerie où l’amour des mots et du livre jaillit à chaque page.

    A l’heure où les grosses maisons d’édition avalent les petites, tout cru et où le livre papier est menacé par la liseuse électronique, notre éditeur-héros Robert Dubois est confronté à ces deux fléaux en même temps, le jour où une jeune et jolie stagiaire lui tend cet objet plat, noir et sans âme qui l’arrache à son monde de papier. Loin de sombrer dans le pessimisme et d’abandonner la bataille, Robert va relever le défi de la modernité. Excellent prétexte pour nous parler du plaisir charnel de la lecture, des émotions qu’elle suscite et des aventures livresques qu’elle fait vivre bien au-delà de la forme du support.

     

    Avec beaucoup de subtilité et d’humour, il nous révèle son postulat : la littérature n’est pas un a priori qu’on met dans le texte, elle est une œuvre collective extrêmement complexe où auteur, éditeur, presse, libraires, écoles et lecteurs posent leur marque et décident, ce qui changent sans cesse le champ et les formes de la littérature. C’est un être vivant en évolution constante, jamais stagnant ou immuable.

     

    Paul Fournel nous parle d’un domaine qu’il connait ; nouvellistes, explorateur littéraire, président de l’Oulipo, éditeur à ses heures, il nous donne une vision de l’intérieur. Egratignant les uns, déifiant les autres, ignorant les importuns et les pétris de certitude, il émeut et nous fait rire grâce à cet éditeur bonhomme, amoureux de son métier et de ses enfants de papier, nous décrivant un monde qui disparaît.

    Si tu aimes très fort le texte que tu publies, il a déjà fait un pas vers sa première éternité.

     

    La post face nous apprend que ce texte répond aux contraintes oulipiennes en épousant la forme d’une sextine (6 strophes de 6 vers et un tercet) constitués de 180 000 signes et blancs. Je ne saurais dire si la forme à contribuer à mon plaisir n’en ayant été avisée qu’à la fin. Mais le texte est infiniment riche, précis, léger et dense à la fois et on goûte autant la forme que le fond.

     

    Refermant ce livre, je peux dire à Robert Dubois que la vie vaut la peine d’être lue.

      

      

      

     

     

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  •  

    Je l’avoue humblement, je suis faible.

    J’ai encore craqué.

    Pour un swap, hé oui !

    Mais à mon corps défendant, c’est la faute de Liyah et de Anne !

     

    Liyah parce que c’est elle la vilaine tentatrice organisatrice et Anne parce que mon premier swap était celui de l’an dernier et elle était mon binôme. J’ai gardé un souvenir fabuleux de ce swap, j’ai vu Anne, en vrai, deux fois et nous échangeons beaucoup par mails, blogs, voie postale… depuis lors. Comment résister donc à une nouvelle édition ??

     

    Je me suis donc inscrite. J’attends maintenant qu’un(e) bloggeur(se) sympa me tende la main. Inscription chez Liyah jusqu’au 14 mai, envoi des colis dès le 11 juin.

      

    Vite, chantons ensemble « Fais-moi plaisiiir ! »

     

      

     Promis, c'est pas ma faute...

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  • La vie, en gros, Mikaël OLLIVIERBenjamin a quinze ans, et s’il y a une chose qu’il aime faire dans la vie, c’est manger. Mais, lors d’une visite médicale, l’infirmière scolaire lui annonce qu’il souffre d’une obésité de catégorie 2. Sa vie bascule. Il décide de prendre les choses en mains et de suivre un régime strict. Mais les bonnes résolutions ne sont pas toujours faciles à tenir. Même pour les beaux yeux d’une fille à qui Benjamin aimerait tant plaire.

     

    Mon avis :

     

    Paru en 2001, ce roman en est, je pense, à sa 3e réédition. C’est dire s’il a été lu – et apprécié -  par de nombreux jeunes.

      

    L’histoire pourtant est bien peu romanesque : Benjamin souffre d’embonpoint, il se découvre obèse après une visite médicale ; Claire, la jeune fille dont il est secrètement amoureux, est belle, mince et ne voit en lui qu’un bon copain ; ses parents sont divorcés ; le prof de gym ne rate jamais une occasion de se moquer de lui… et pour couronner le tout, la crise d’adolescence pointe le bout de son nez.

      

    Malgré tout, ou peut-être grâce à cela, les adolescents plébiscitent ce livre qui leur parle. Ecrit à la première personne, ce récit est juste et attachant. En surpoids ou non, le jeune lecteur peut aisément s’identifier à Benjamin, un adolescent dont le quotidien et les préoccupations ressemblent aux leurs. Avec beaucoup de sensibilité, l’auteur évoque les rêves et les frustrations de Benjamin, parle du regard des autres, si lourd à porter à l’adolescence, de la nourriture, palliatif, refuge du mal-être et des risques liés à l’obésité. Mais surtout, il parle d’espoir, d’amour et de bonheur à vivre.

    Un petit bijou à lire dès 10 ans.

      

    Merci à Margot pour cet envoi !

      

     

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  • Que lisez-vous ? Qu'avez-vous envie de lire ?*

    Avec ce temps maussade, on n’a pas trop envie de jardiner ou de se balader. Le printemps, le vrai, avec ses températures douces, son soleil, ses tenues plus légères… peine vraiment à s’installer.

    Un livre, un thé parfumé, le CD de Margot en fond sonore et les temps libres se passent agréablement, lovée dans mon fauteuil préféré, bien au chaud.

     

    En ce moment, je suis plutôt polars ou romans d’ailleurs. J’ai envie de découvrir d’autres lieux, d’autres époques, de voyager par la pensée en patientant jusqu’aux vacances. Tous les paysages m’attirent. Tout, plutôt que de regarder la pluie tomber sur les carreaux.

     

    Et vous ?

    Par ce temps capricieux, quels sont les livres que vous avez mis sur le dessus de la pile ?

    Qu’avez-vous envie de lire ?

      

     

     

    *« La lecture » de Jérôme Bailly, avec l’aimable autorisation du peintre

      

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  • Eaux mortelles, Nicoals GRUMELDans un futur plus ou moins proche, l’humanité a cessé d’exister. Après avoir imposé la monnaie unique au niveau mondial, l’euphorie d’un modèle libéral basé uniquement sur le commerce et l’enrichissement personnel a cédé la place au désenchantement. Le rêve d’une économie planétaire florissante a creusé les inégalités, les mafieux sont entrés dans la danse asservissant les populations précarisées et suscitant un mécontentement croissant. Tout cela fit le lit d’extrémistes partis en guerre contre l’impérialisme économique jusqu’à utiliser une arme de destruction moléculaire. L’eau fut empoisonnée et l’anéantissement de humanité proclamé.

    Franck, ex flic de la police motorisée, a survécu bien malgré lui, perdant sa femme et ses deux enfants dans la catastrophe. Surnommé Zigzag en raison de la dextérité de sa conduite, il vit au jour le jour avec comme unique but de pouvoir quitter la ville, désormais aux mains de gangs pillards plus violents les uns que les autres.

     

    Mon avis :

     

    Ce roman d’anticipation m’a d’abord surprise par sa noirceur et la violence de ses protagonistes, avant de m’entrainer, par son style alerte, dans une aventure urbaine faite de rebondissements et de rencontres en tout genre.

    Dans un environnement plus qu’hostile, Zigzag semble le seul à garder un peu d’humanité et de bon sens. Ce n’est pas un agneau, il peut se montrer violent, même tuer mais jamais gratuitement. Il a un certain sens de la morale et de la justice et ne porte une arme que pour rester en vie dans ce monde post-apocalyptique. Lui sera-t-il vraiment possible de prendre un nouveau départ ?

     

    Ce roman s’inscrit sans surprise dans le style science-fiction post-apo qui dépeint la vie après une catastrophe ayant anéanti la civilisation. Les survivants se terrent dans les vestiges de ce qu’ils ont connu. L’équilibre est déjà rompu entre la civilisation perdue et le chaos existant auquel Zigzag est sans cesse confronté, que ce soit sur le plan social ou physique.

    Sombre et sans illusion sur la nature humaine, ce western moderne n’est pas sans rappeler « Mad Max », « Je suis une légende » ou même « Le fléau » de Stephen King. Les références sont nombreuses mais le récit est malgré tout percutant. Hors du carcan des lois, les hommes révèlent leur vraie nature que Nicolas Grumel se plait à nous décrire, expérimentant les rapports humains à chaque étape de la progression de Zigzag vers sa liberté.

    Le choix d’une catastrophe biologique touchant l’eau, l’essence même de la vie, n’est pas non plus anodin, pas plus que la ruine économique massive dont il est question. Ces deux risques ne sont-ils pas au cœur des préoccupations de notre 21e siècle inconséquent ?

     

    Nicolas Grumel, journaliste à Moto Magazine, utilise des phrases courtes, ciselées avec précision. Il ne s’embarrasse pas de longues descriptions, excepté lorsqu’il décrit un deux roues. Les lecteurs qui ne seraient pas un tant soit peu intéressés par les motos pourraient trouver ces passages fastidieux. Briefée par un mari motard, je n’ai eu aucun mal à entrer dans le sillage de celui-ci, attachant et amoureux de belles bécanes.

     

    Ce premier roman, noir comme l’asphalte, vaut la peine d’être découvert car il se pourrait qu’il ne soit que le premier d’une belle série.

     

    Je l’inscris illico dans le challenge « Premier roman » de Anne.

      

    Eaux mortelles, Nicoals GRUMEL

      

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  • Début avril, Gaëlle, de « Les livres, une passion » organisait via sa page Facebook, un swap de printemps qui me semblait bien sympa. Pour fêter, cette joyeuse saison, il suffisait d’envoyer deux livres, une gourmandise, un petit cadeau et un marque-page sur le thème du printemps. Je me suis donc inscrite et ai reçu comme binômette, la douce Ma B Addictions Books, qui faisait déjà partie de mes contacts mais dont j’ignorais tout.

    Ce fut d’abord une très chouette rencontre. Margot pourrait être ma fille, mais je me suis sentie très vite à l’aise pour papoter avec elle par mails. J’ai ainsi fait la connaissance d’une jeune fille attentive et délicate, soucieuse de me faire plaisir via ce swap.  Nous avons plus cherché le plaisir que vraiment respecter le thème mais il est bien présent malgré tout.

    Je viens de recevoir et d’ouvrir son colis et je dois dire qu’elle a largement réussi. Jugez plutôt.

      

    Swap de Printemps

      

    Ce ne furent pas deux mais quatre livres que j’ai découverts en ouvrant mon colis. Tous plus intéressants les uns que les autres et bien dans mes goûts : deux romans jeunesse (La vie, en gros de Mikaël Ollivier et Regardez-moi de Gudule) et deux romans « adultes » (Printemps au Prater (pour le thème) de Zweig et « Les souliers bruns du quai Voltaire » de Claude Izner). Quatre très très bons choix !

     

    De même avec le petit cadeau, il y en avait quatre ! Deux jolis oiseaux en bois décorés, en turquoise, pour décorer ma cuisine (noir et turquoise), une bougie assortie, une boite en porcelaine, un paquet de serviettes en papier (j’adore les jolies serviettes en papier !!) et une boite de thé fruité.

    Ils ont déjà trouvé leur place dans ma cuisine !

      

    Swap de Printemps

      

      

    Puis, trois marque-page qui rivalisent d’originalité. Je soupçonne même Margot de les avoir confectionnés elle-même. Ils sont ravissants, comme vous pouvez le voir.

    Enfin, une très délicate attention de la part de Margot, un CD qu’elle a enregistré avec la musique qu’elle aime, à passer en fond musical pendant mes lectures ! N’est-elle pas exceptionnelle ?

    Merci, merci, merci, Margot pour toutes ces marques de gentillesse et d’attention.

    Et à bientôt sur nos blogs ou sur Facebook !

      

    Pour découvrir son univers livresque, rendez-vous ici !

      

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  • Le mardi sur son 31

    C’était fini. Hébété, le père erra dans la maison, cherchant une présence capable de briser l’insupportable silence.

    Eaux mortelles de Nicolas Grumel

     

      

    Suite à la contamination volontaire de l’eau, l’humanité est anéantie. Les survivants s’organisent en bandes violentes s’affrontant jusque la mort. Franck, surnommé Zigzag, a perdu sa femme et ses enfants. Il tente de survivre seul pour fuir la ville au plus vite.

     

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