•  Coupe du monde des livres

     

    En ce mois de Mondial, Cajou nous propose un challenge très sympathique -ou plutôt un défi ludique- pour meubler nos soirées non footballistiques. 

    Le but : créer son équipe livresque en vue du Mondial, de la manière suivante :
     

    Le gardien de but : LE roman de notre PAL que nous voulons lire à tout prix, qui ne passera pas à travers les mailles du filet.

    Les attaquants : 4 romans que nous voulons absolument lire.

    Les milieux de terrains : 3 romans que nous avons envie de lire juste après.

    Les défenseurs : 3 romans que nous n’avons pas encore dans notre PAL mais que nous aimerions nous offrir.

    Mon équipe perso, avec deux non romans :

    Coupe du monde des livres

     

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  • Platine, Vincent BRUNNEREva est en seconde. Elle ne vit que pour la musique, le rock, ne lâche pas son casque, dans sa chambre, dans le bus.
    Un jour, ses grands-parents lui confient un sac de vieux disques vinyles ayant appartenu à son père biologique, décédé juste avant sa naissance. Ces disques la bouleversent plus qu’elle ne veut le croire. Une colère sourde monte en elle et après avoir agressé une fille de son lycée, elle est exclue trois jours. Trois jours qui lui permettent de réfléchir et de se rendre compte que son père biologique fait bien partie d'elle et qu'elle doit accepter cette disparition et en faire le deuil. D’autant qu’elle se découvre beaucoup de points communs avec lui : sa passion pour le rock notamment.

    Mon avis

    Vincent Brunner est écrivain et journaliste dans la musique et la BD (Les Inrockuptibles - Slate). Il a aussi été chef de la rubrique musique de Rolling Stone pendant trois ans.

    C'est donc quelqu’un qui s’y connait en musique et cela se sent, du début à la fin. Les références musicales sont nombreuses, les anecdotes, les descriptions de pochettes d’album, de thèmes musicaux ou de concerts foisonnent. Elles devraient intéresser les jeunes mordus de rock. Pour les autres, il reste l’histoire d’Eva, une adolescente au tempérament affirmé, qui ne s’embarrasse pas de ce que pensent les autres. Elle dit ce qu’elle pense quitte à blesser souvent mais estime sans cesse être dans son bon droit. Coupée du monde par ces satanés écouteurs que les jeunes ne délaisseraient pour rien au monde, elle juge ringard ceux qui ne partagent pas ses goûts. A fleur de peau depuis qu’elle a reçu de vieux vinyles ayant appartenu à son père, elle finira par agresser une fille de sa classe. Sévèrement punie, elle aura la possibilité de mettre à profit ses trois jours de renvoi pour réfléchir à tout cela.

    Ce premier roman jeunesse de Vincent Brunner n’est pas mal ficelé, malgré quelques longueurs. Abordant des thèmes qui plaisent aux adolescents comme l’amitié, la famille, la musique, la quête de l’identité, il devrait trouver un public.

    Mais (et oui, vous le sentiez arriver) il ne m’a pas entièrement convaincue. D’abord, j’y ai retrouvé de nombreux airs de ressemblance avec d’autres récits (Replay et Blog de JP Blondel – J’ai quinze ans et je ne l’ai jamais fait de Maud Lethielleux et ça, je n’aime pas trop. Le rapport au père, la musique passion de l’adolescence, les groupes amateurs, la quête de soi... Cela fait trop de points communs à mon goût même si l’approche est différente. Ensuite, le « langage jeune » employé dans ce récit m’a gênée. Doit-on écorcher la langue française parce qu’on s’adresse à des jeunes ? « A fond qu’elle le prend », « Ouf, après trois heures de shopping intense, j’ai enfin scoré. », « Elle kiffe ce nabot. J’y crois pas. », « Je suis super busy, donc pas possible qu’on se capte, sorry. » D’autant que tous ne s’expriment pas de la sorte. C’est, à mon humble avis, un peu réducteur.
    Ce récit rock léger devrait cependant plaire aux jeunes vu les thèmes abordés. Je le proposerai à mes élèves l'an prochain quand nous aborderons la littérature pour adolescents. Merci aux éditions Flammarion pour cet envoi.

     

     Platine, Vincent BRUNNER

     

     

     

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  • Trois (ou quatre) amies, L. SCHAACK & F.de GUIBERTHier j’ai regardé les photomatons qu’on a faits, nous, les trois meilleures inséparables du monde entier. C’était l’été dernier, à Cherbourg, avant de repartir chacune chez nous. On avait l’air de tellement s’éclater comme des baudruches. Sol la lumineuse, Sand qui glisse entre les orteils comme le sable, et moi, Mar, la tortue qui torsade les mots et passe son temps à rêver. Pourtant, depuis quelque temps, sur notre réseau JustFriends, c’est l’ère glaciaire. On ne se comprend plus. Je ne sais même pas si on sera encore amies aux prochaines vacances. Je crois que c’est à cause d’Angela, une fille rencontrée au bistrot Les Parasols...

    Mon avis :

    Histoire d’amitié, histoire de filles, premier amour, jalousie et questionnement existentiel sont l’essentiel de ce récit. A travers le journal intime de Mar (Marion) et les discussions que les trois amies partagent sur le net, on découvre leur passé, leur présent, leurs difficultés à vivre le quotidien alors qu’elles sont séparées par des milliers de kilomètres. Amies depuis huit ans, elles ne se rencontrent qu’en vacances à Cherbourg chaque été alors que l’une vit à Paris, l’autre dans le Nord et la troisième à la Martinique.

    J’ai beaucoup aimé les romans de Laurence Schaack que j’ai lus (Le béton qui coule dans nos veines, Au nom du père, du fils et de John Lennon). Je me réjouissais donc de lire ce nouveau roman écrit en collaboration avec Françoise de Guibert que je découvre. Mais si les deux romans précédents parlaient de musique et retraçaient l’atmosphère et l’histoire d’une époque, celui-ci raconte les déboires, les coups de cœur et les rêves de trois (quatre) ados de 14 ans, chacune obnubilée par ses propres problèmes (l’intégration dans un groupe de hard métal, un premier amour, un père sorti de nulle part, un amour non réciproque...)

    J’ai hâte de lire ce que les jeunes lectrices penseront de ce roman. Personnellement, je l’ai trouvé assez banal. Il n’apporte rien de neuf par rapport à d’autres récits sur le même sujet (l’adolescence et ses difficultés) l’écriture fait la part belle aux mails, à la messagerie et au langage oral (déjà lu cette forme dans « Une guitare pour deux », « Ma vie toute pourrie »... où cela est mieux réussi) et malgré quelques fantaisies lexicales chez Mar, le tout est assez convenu.

    En refermant ce roman, je me pose une question : pourquoi une certaine littérature jeunesse cherche-t-elle à produire des romans stéréotypés, destinés soit aux filles, soit aux garçons et non aux deux ? Personnellement, je regrette ce cloisonnement.

    Vous l’aurez compris, ce récit m’a laissée sur le côté, n’arrivant jamais à me toucher ou à m’intéresser aux héroïnes. Peut-être les adolescentes s’y reconnaîtront-elles davantage.

    Je remercie néanmoins les Editions Nathan pour cet envoi. Le roman sortira la 19 juin.

     

     

     

     

     

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  • Le collier rouge, Jean-Christophe RUFINDans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame...

    Mon avis :

    Médecin, historien, écrivain, diplomate et membre de l’Académie française, Jean-Christophe Rufin est un auteur qui aime varier les genres, les histoires, les angles d’attaque de ses romans.
    Ici, il nous propose un huis clos entre deux hommes, deux soldats, et un chien, sous la chaleur étouffante de l’été du Berry. Le chien porte un collier rouge mais le titre renvoie aussi à la légion d’honneur qu’a reçue Morlac, accusé d’un acte grave et emprisonné.

    Situant l’action de son roman en 1919, à l’heure où s’achèvent les derniers procès jugeant les soldats ayant commis un outrage à la Nation, il éclaire sous un autre angle, par l’intermédiaire des interrogatoires, ce qui a constitué la Grande Guerre et notamment l’expédition de Salonique dans toute son ambiguïté. La petite histoire éclaire la grande donnant un visage humain au conflit.

    Dès les premières pages, nous sommes plongés dans un suspens psychologique d’une grande efficacité où deux personnages vont s’affronter. Deux mondes intérieurs, deux personnalités opposées, transformées par la guerre, vont se confronter. L’intimité de ceux qui y ont participé est ici révélée. La guerre n’est pas seulement une toile de fond mais elle est aussi actrice par ce qu’elle est capable de réaliser sur les hommes, par son influence sur leur conscience.

    Ce roman de 150 pages n’est pas un récit léger. Chaque intervention, chaque détail, chaque remarque des protagonistes ou leur ressenti participent à l’élaboration de l’intrigue. La construction du roman est d’une précision fantastique. La relation de la rencontre de ces deux hommes que tout sépare nous montre peu à peu comment elle va leur permettre de se retrouver eux-mêmes.

    Personnage à part entière, le chien apporte tendresse et humour à ce sombre huis clos. Il personnalise également la part animale qui sommeille en chacun de nous et la fidélité indéfectible dont seules les bêtes sont capables.

    D’une écriture simple au style épuré, ce roman magnifique dénonce une nouvelle fois l’horreur et l’absurdité de la guerre tout en mettant en exergue ce qu’il y a de meilleur en l’homme.

    Le collier rouge, Jean-Christophe RUFIN Le collier rouge, Jean-Christophe RUFIN

     

     

     

     

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  • Prague fatale, Philip KERRBerlin, 1942. Bernie Gunther, capitaine dans le service du renseignement SS, est de retour du front de l’Est. Il découvre une ville changée, mais pour le pire. Entre le black-out, le rationnement, et un meurtrier qui effraie la population, tout concourt à rendre la vie misérable et effrayante. Affecté au département des homicides, Bernie enquête sur le meurtre d’un ouvrier de chemin de fer néerlandais. Un soir, il surprend un homme violentant une femme dans la rue. Qui est-elle ? Bernie prend des risques démesurés en emmenant cette inconnue à Prague, où le général Reinhard Heydrich l’a invité en personne pour fêter sa nomination au poste de Reichsprotektor de Bohême-Moravie.

    Mon avis :

    Outre le personnage de Bernie Gunther, son franc parler, son caractère atypique pour l’époque… ce qui me plait dans les romans de Philip Kerr, c’est la plongée dans la vie quotidienne de l’Allemagne nazie, ses descriptions minutieuses des lieux, des ambiances, des conditions de survie… Il peint avec brio une fresque romanesque documentée et froide de ces années sous Hitler. Ici, j’ai été déçue de ne pas découvrir Prague de la même façon. Il évoque à peine le pont Charles.
    La majeure partie du récit se déroule dans le château de Prague. Un meurtre a eu lieu dans une chambre fermée de l’intérieure alors qu’une vingtaine de convives étaient présents. Bernie est chargé par Heydrich de faire toute la lumière sur l’affaire. Et le voilà donc, à la manière de Poirot, en train d’auditionner chacun, des généraux nazis, les pires criminels de l’Histoire, au personnel du château.

    Outre le fait que ce roman fait la part belle à l’enquête – où Bernie navigue une fois de plus en eaux troubles – il brosse un portrait glaçant de la politique d’alors, des généraux nazis, de la paranoïa ambiante, des espionnages entre gradés et du climat de suspicion permanent qui régnait dans toute la société. Il faut avoir tout le talent de Bernie Gunther pour mener à bien une enquête sur un meurtre alors que l’Europe regorge de tueries de masse. Crime de droit commun contre crime de guerre.
    Gunther travaillera sans relâche, même s’il se sait le jouet de son hôte, sans cesser de porter un regard lucide sur cette société qu’il subit et en exprimant haut et fort l’absurdité de sa position.

    Avec cette affaire, on découvre les quelques mois qui ont précédé l’assassinat d’Heydrich. Un agent double infiltré dans son entourage livre des renseignements aux résistants tchèques. Ce fait est avéré ; comme d’habitude, la préparation documentaire de Philip Kerr est minutieuse.

    Voilà donc un huitième opus palpitant, plus enlevé que « Vert-de-gris »et que j’ai pris plaisir à lire.

    Je publie la chronique aujourd’hui, 6 juin, en hommage au 70e anniversaire du débarquement.

     

     Prague fatale, Philip KERR

     

     

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  •  Jour J, commémoration.

     

    Aujourd’hui, le monde entier célèbre le 70e anniversaire du Débarquement.

    Qui ignore dans ma génération que ce jour-là, vers 6h30, les premières péniches des forces alliées atteignaient les côtes de Normandie alors que les fortifications allemandes étaient pilonnées par l’artillerie ?
    L’opération Overlord, préparée depuis de long mois, peut enfin se concrétiser. Son objectif ? Libérer toute l’Europe, en commençant par la France. L’opération Neptune, nom de code du débarquement, va commencer. Après cinq longues années d’occupation, l’Europe renoue avec l’espoir d’une victoire, synonyme de fin de guerre. Elle ignore encore qu’il faudra une autre année pour que les armes se taisent et que la paix revienne vraiment.
    Le 6 juin au soir, 156 000 soldats américains, anglais et canadiens auront débarqués avec 20 000 véhicules. 11 150 seront blessés ; un tiers d’entre eux mourront.

    Dans les semaines à venir (jusqu’au 25 août 1944) 2 millions de soldats débarqueront sur les plages de Normandie. 206 703 soldats, jeunes pour la plupart, y perdront la vie.

    En ces temps troublés où certains Européens semblent oublier ce que fut cette Seconde Guerre mondiale, où les idées d’extrême droite refont surface un peu partout, il me semble nécessaire de faire mémoire de nos aïeux et du combat qu’ils ont mené pour que nous soyons libres et en paix aujourd’hui. Que le sacrifice de ces milliers de vie ne sombre pas dans l’oubli.

    Si la Seconde Guerre mondiale vous intéresse, vous trouverez ici la liste de mes lectures sur le sujet. Et sur le blog des bavardages de Sophie, l'ensemble des billets publiés en ce D-Day.

     

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  • Le big big boss, Anne MULPASMoi, Gavin, en sixième exceptionnelle
    " Le autres, ils vont au collège parce qu'ils sont normaux. Ils vont à l'école primaire et après hop ! Normal, le collège. Moi, j'y vais parce que je suis exceptionnel : j'ai été choisi. "

    Mon avis :

    Voici un roman qui m’a laissée dubitative. Au point qu’avant de rédiger mon billet, je l’ai proposé à la lecture à deux de mes élèves de 13 ans. Mais commençons par le début.

    Ce roman d’Anne Mulpas met en scène Gavin (prononcez bien Gaivine surtout) et quatre de ses copains qui sont sélectionnés pour entrer au collège en classe d’inclusion. Pour enrayer la peur qui lui noue le ventre, Gavin se persuade qu’il fait partie des exceptionnels, ceux que l’on choisit pour le collège, au contraire des « normaux » qui y vont d’office. Mais ce passage ne se fera pas sans mal car le collège demande de la concentration, de l’application et laisse peu de place aux émotions.

    J’ai d’abord pensé que c’était une excellente idée de faire de jeunes élèves en difficultés d’apprentissage les héros de l’histoire. Gavin est le narrateur et il nous permet de nous mettre à sa place, dans sa tête et dans son corps. Nous comprenons mieux son ressenti, ses craintes et tout ce qui peut l’éloigner de l’apprentissage.
    Mais au fur et à mesure de ma lecture, j’ai été gênée par le choix de l’auteur d’employer un langage enfantin hésitant et bancal quand Gavin s’exprime. C’est décidemment un procédé avec lequel je suis très souvent en désaccord. 
    Je me suis alors posé la question du public ciblé. Les jeunes en difficultés s’identifieront-ils au héros ? Se retrouveront-ils dans ses pensées, ses actes, ses paroles ? Et les « normaux » ?

    J’ai donc proposé ce roman à deux de mes élèves qui aiment lire. Sans rien dire. L’un est bon élève le second éprouve des difficultés en raison de sa dysphasie. Pour ne pas déformer leur propos, je vous les livre bruts :

    « Je n’ai pas tout compris car Gavin s’exprime mal et dans son carnet d’humeur, on ne comprend rien. Il n’y a jamais de ponctuation. Ca existe des enfants qui parlent comme ça ? Il a beaucoup d’imagination, avec ses papillons dans le ventre, ses trous dans la tête... Ca veut dire quoi ? Et l’ITEP, c’est quoi ? Je ne sais pas si j’ai aimé. C’était drôle parfois mais compliqué. » 

    « Je n’ai pas tout lu, j’ai pas aimé. Pourquoi Gavin parle-t-il comme ça ? Pourquoi le traite-on de boloss ? On est un boloss quand on a des difficultés à l’école ? C’est nul ! Je ne parle pas comme ça et mes copains n’ont plus. Je suis d’accord pour la concentration. Moi aussi je trouve ça difficile d’être attentif et de retenir tout ce qu’on dit. Et parfois, j’ai aussi envie qu’on parle de sujets qui m’intéressent, comme le sport ou les films... Là je serais super fort. Mais on n’en parle pas souvent. Je ne ressemble pas à Gavin et il ne me ressemble pas. Je n’ai pas aimé sa façon de parler. C’était difficile à comprendre et ça fait passer pour débile les enfants qui ont des difficultés. »’
     

    J’attends de lire d’autres avis, ceux des amateurs de la littérature jeunesse et ceux des professionnels de la petite enfance peut-être.
    Quant à moi, je reste sur ma faim car l'idée est bonne et j'en attendais beaucoup. La prof qui suit les enfants est géniale, a de très bonnes idées. La manière dont Gavin la perçoit en fonction de son humeur est aussi d'une grande richesse. Mais je suis, moi aussi, passée à côté en raison du style adopté par l'auteur.

     

     

     

     

     

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