• Swap Eros & Tanathos : les colis

    Il y a presque deux mois, Canel initiait un swap pour le moins original. En vue de la St Valentin à venir, elle proposait, ni plus ni moins, de réaliser en binôme, des échanges portant sur l’amour et la mort. Eros et Thanatos prenaient alors les commandes de nos pensées.

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  • La fin n'est que le début, Katarina MAZETTIDix-huit ans déjà. Linnea prépare son bac. Entre sa grand-mère victime d’une grave attaque et sa copine Malin qui prend des cours de self-défense pour se protéger de son petit ami, tout concourt à lui rappeler que la vie d’adulte n’est pas aussi douce qu’espéré. Et voilà qu’elle croise le sosie de Pia, son amie disparue, en uniforme de lieutenant de marine ! Il s’agit de Per, son frère ainé, qui l’agace à peu près autant qu’il lui plait. Ils ne sont d’accord sur rien et se disputent sur tout, mais restent en contact quoi qu’il arrive – n’est-ce pas le moment rêvé de tomber amoureuse ?

     

    Mon avis :

     

    Troisième et dernier épisode retraçant la jeunesse de Linnea, ce récit la pousse doucement vers l’âge adulte. Fini la crise d’adolescence, les fugues et les coups tête irréfléchis, Linnea a mûri. Mais alors qu’elle est arrivée à oublier Pia et la douleur causée par son suicide, elle fait la connaissance de son frère et inévitablement, retourne dans ses souvenirs. Joyeux comme douloureux.

    Avec la même grâce et le même humour, l’auteur nous conte une tranche de vie supplémentaire de cette adolescente suédoise à laquelle on s’est attaché dès le premier livre. Elle vit sa première vraie histoire d’amour et on aurait pu basculer dans le récit pour midinettes mais il n’en est rien. Premiers regards, premier baiser, rendez-vous secrets sont bien au rendez-vous mais Linnéa reste elle-même et ne se voile pas la face. Elle voit aussi les zones d’ombres, les petits arrangements avec sa conscience, les incompatibilités d’humeur… et son ton franc et direct, parfois grinçant n’est jamais loin. Ce n’est pas un récit à l’eau de rose et c’est plaisant.

    J’avais trouvé le deuxième épisode un peu moins bon, un peu plus "long" que le premier, celui-ci renoue avec la finesse de description, l’humour et le plaisir ressenti à la lecture du premier. Le plaisir aussi de retrouver cette héroïne vive, intelligente, engagée dans divers combat et ayant un avis personnel sur le monde qui l’entoure. Une jeune adulte enfin bien dans sa peau, prête à tourner une page de sa vie et qui sait désormais ce qu’elle veut

     

    Cette chronique sur un roman des Editions Babel/Actes Sud s'inscrit dans l'hommage rendu à Hubert Nyssen sur plusieurs blogs (Anne, Denis, Nahe, Nina...) tout au long de l'année 2012.

    J'inscris aussi ce roman au challenge "voisins-voisines" en Suède. 

      

      

    La fin n'est que le début, Katarina MAZETTILa fin n'est que le début, Katarina MAZETTILa fin n'est que le début, Katarina MAZETTI

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  • Messie malgré tout, Alain BERENBOOMÇa y est ! Après trois mille ans d’attente, le Messie arrive – enfin ! – en ce début du XXIe siècle. Conformément à la promesse de la Bible, c’est un vieil homme à la barbe en broussailles, juché sur un âne fatigué qui vient annoncer l’avènement de la paix universelle, la fin des tragédies humaines. Mais, surprise (pour lui), au lieu d’être accueilli dans la liesse, son message ne rencontre que l’indifférence générale. Pas moyen même d’intéresser un journaliste et de transmettre son message au monde.

    En dix étapes, de Buenos Aires à Bonn, d’Odessa (Ohio) à Odessa (Ukraine), Bruxelles ou Venise, le Messie parcourt le monde, désespérant qu’on l’écoute, jusqu’au moment où il arrive à Jérusalem. Et là, …

     

    Mon avis :

     

    Avocat de formation, Alain Berenboom est aussi un écrivain belge de talent. Il nous livre ici un réquisitoire sur le manque d’idéal et l’absence d’éthique de notre société, en imaginant le retour du Messie sur la terre, comme la Bible le promet. Mais au 21e siècle, les hommes ont bien d’autres choses à faire…

    En dix lieux et dix chapitres, nous suivons le Messie dans son périple pour délivrer son message d’amour et de paix au monde. Dix paraboles modernes où humour et finesse déjouent la violence de notre temps.

    L’auteur, de par sa profession, est confronté quotidiennement à la violence ordinaire. Elle le gêne, le dérange, comme ces combats fratricides incompréhensibles que se livrent les hommes aux quatre coins de la planète. Quand il était petit, son père lui racontait la belle histoire du retour du Messie, venu au plus fort des combats apporter la paix. L’époque n’est-elle donc pas propice ? L’histoire est née d’elle-même, un récit plein d’humour où le Messie croisera des personnages haut en couleurs, bornés ou ouverts à la discussion, mais toujours clairvoyants, je trouve.

    A l’aide de cette photographie actuelle de nos sociétés, l’auteur exprime son incompréhension du monde actuel. C’est fin, habile et divertissant. Un bon moment de lecture.

      

    J'inscris ce livre dans le challenge "Voisins-voisines" en Belgique

      

      

    Messie malgré tout, Alain BERENBOOM

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  • Sombre éclat, Simon TOLKIENLondres 1958. Le jeune David Swain est condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre de l’amant de son ex petite amie, Katya. Sa culpabilité ne fait aucun doute, sauf pour l’inspecteur Trave, qui ne peut cependant rien prouver. Oxford, 1960. Le prisonnier s’évade. La même nuit, on retrouve le corps de Katya, sauvagement assassinée. Une chasse à l’homme est lancée contre Swain. Pourtant, les soupçons de Trave se dirigent dans une toute autre direction : l’oncle de Katya, Titus Osman, un riche diamantaire et son mystérieux beau-frère, Franz Claes, qui semble prêt à tout pour cacher ses anciennes amitiés nazies. Mais les motivations du policier son suspectes : la jalousie de voir sa femme lui préférer Titus l’aveuglerait-il ?

     

    Mon avis :

     

    Simon Tolkien est le petit-fils de JRR Tolkien. Avocat anglais passionné d’histoire, il nous livre ici son deuxième roman. Je le découvre sans aucun a priori, étant sans doute parmi les rares qui n’ont pas adhéré au mythique « Seigneur des anneaux ». Je n’ai jamais été tentée par les romans et le premier film n’a fait que me conforter dans cette idée.

     

    Nous sommes un peu plus de dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les blessures ne sont pas refermées pour tout le monde et alors que certains veulent obstinément passer à autre chose, d’autres cherchent toujours à comprendre ce qui a bien pu arriver aux leurs. L’Europe entre dans l’âge d’or, les Golden Sixties, la guerre est un mauvais souvenir à oublier et l’avenir est plein d’espoir. Macmillan est premier ministre en Angleterre, De Gaulle, ce héros, est président de la République française, Kennedy s’apprête à le devenir aux Etats-Unis. Remuer le passé ne plaît à personne, chacun cherchant à aller de l’avant.

    C’est dans ce climat que l’inspecteur Trave, refusant de s’en tenir aux apparences, va se mettre à creuser dans le passé de certains protagonistes de l’affaire.

    Tolkien nous propose une histoire en deux temps : d’abord les meurtres ensuite une plongée dans la Seconde Guerre mondiale. C’est en effectuant cette dernière que peu à peu les pièces du puzzle se mettent en place et nous dévoilent les liens secrets unissant les uns et les autres.

    Une partie des faits a lieu en Belgique sous l’Occupation. Les faits révélés sont hélas réels ; l’horreur nazie et les camps n’ayant pas épargné la Belgique. Le commandant SS Philipp Schmitt dont il est question a bel et bien existé et a dirigé la caserne Dossin à Malines et le camp de Breendonk dès 1942. De même l’officier SS Asche avait en charge « les affaires juives » à Bruxelles. Aidés d’une dizaine de SS Allemands (dont Ernst Ehlers) et d’autant de SS Flamands, ils y feront régner la terreur durant deux ans.

     

    Impressionnée depuis toujours par la cruauté dont les hommes ont fait preuve durant cette période de l’Histoire, j’ai été particulièrement intéressée par cette partie du roman. Hélas, je suis restée sur ma faim, n’ayant rien appris que je ne savais déjà et trouvant que l’auteur aurait pu davantage développer ces chapitres. Vous me direz que ce n’était pas le propos principal. Certes. Mais quand même…

    Malgré tout, mis à part quelques erreurs de traduction (beau-frère au lieu de beau-père par exemple) et d’orthographe, j’ai trouvé le style agréable et entrainant. Il s’inscrit dans la lignée des classiques du genre, dosant avec parcimonie descriptions indispensables et dialogues révélateurs. L’intervention de divers personnages au fil de l’histoire a aussi pour résultat de créer un réel dynamisme dans l’action et d’entrainer le lecteur à tourner frénétiquement les pages.

    Cependant, si j’ai aimé le style, le rythme et le décor historique, je suis un peu déçue par l’intrigue en elle-même qui aurait pu être moins évidente. J’aime quand une histoire me résiste, quand arrive une fin que je n’avais pas vu venir ou qu’un élément m’a échappé. Ce ne fut pas vraiment le cas ici.

    Néanmoins, j’ai passé un excellent moment de lecture.

    Merci aux Editions Michel Lafon pour cet envoi.

     

    Je l’inscris dans le challenge « Voisins-Voisines » d’Anne et dans celui du « Polar Historique » de Samlor.

      

     

     Sombre éclat, Simon TOLKIENSombre éclat, Simon TOLKIEN

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  • La chartreuse de Parme, STENDHALÀ Parme, l'ombre de la chartreuse s'étend sur la cour et sur les intrigues aristocratiques : Gina la belle duchesse, le comte Mosca, mais surtout le jeune Fabrice del Dongo, qui suscite l'amour de tous ceux qui le croisent. Comment ne pas l'aimer, ce jeune rêveur plein de grâce, qui transfigure la réalité ? Mais lui, que tout le monde aime, qui saura-t-il aimer ? C'est la question qui hante Fabrice, et Stendhal nous entraîne dans sa quête, qui le conduira de Milan à Parme, de Waterloo au lac de Côme, jusqu'à la prison de la tour Farnèse où son destin va basculer...

     

    Mon avis :

     

    Je me suis finalement décidée, forcée même, à lire ce roman dans lequel je n'étais pas arrivée à entrer étant jeune. Dès la première phrase, on sent que la lecture sera ardue : « Le 15 mai 1796, le général Bonaparte fait son entrée à Milan ».

    Avant de commencer à lire, se rappeler son histoire ! A l’époque, l’Italie n’est pas encore le pays unifié que nous connaissons. De multiples royaumes cherchent à dominer.

    Bonaparte est marié à Joséphine. Marie-Louise viendra plus tard. La campagne d’Egypte n’a pas eu lieu… Bon tout se remet en place. En 1814 il abdique et part pour l’île d’Elbe

    Fabrice Del Dongo nait en 1797. En 1815, voyant un aigle dans le ciel, Fabrice l’interprète comme un signe. Il décide de suivre l’empereur. Napoléon est revenu au pouvoir pour 100 jours. Waterloo est une défaite. Il sera exilé à Sainte Hélène.

    L’Italie, elle, est monarchiste et être bonapartiste est mal vu.

     

    Impossible de comprendre ce roman si on n’est pas au fait de l’Histoire. Or, cette période n’est plus abordée aux cours d’Histoire en Belgique et il est donc très difficile de proposer cette lecture aux jeunes sans commencer par leur donner quelques notions historiques. Et bien souvent, cela les rebute d’emblée.

     

    Le roman est truffé de péripéties et d’embuches et cette lecture en 2012 relève d’un vrai défi. J’avoue, je n’ai pas aimé. Louvoyer sans cesse entre intrigues politiques, assassinats, complots, duperies… se déroulant à une époque révolue et que je ne maîtrise pas, cela m’a épuisée.

    L’inconstance des personnages est aussi assez lassante. D’abord soldat, puis prélat, ses voeux n'empêchent pas Fabrice d'avoir un certain nombre d'aventures, dont une se solde par l'assassinat de l'acteur Giletti. Malgré le mariage de Clélia, Fabrice continue à la désirer et finira par en faire sa maîtresse. Un enfant naîtra de cette union.

    Une fois de plus, je trouve, Stendhal dépeint un héros peu sympathique et peu attachant. Fabrice est égoïste, obsédé par ce qui l’intéresse et complètement hermétique au reste. Il agit sans cesse en enfant gâté et irréfléchi et je n’ai pas pu le trouver émouvant une seule fois.

     

    Dès la 2e partie, j’ai lu le roman en sautant de longs passages descriptifs, cherchant surtout à connaitre le fin mot de l’histoire. Autant, j’avais apprécié « Le Rouge et le Noir » et aimé les nouvelles comme « Vanina Vanini » autant ce récit m’a ennuyée. Très (trop) ancré dans son époque, je crains que sa longueur et sa lourdeur ne provoque un oubli de l’œuvre pour les générations à venir. A moins que les classiques résumés que l’on trouve aujourd’hui, ne lui donnent une seconde jeunesse. Mais j’ai des doutes.

     

    Ce récit est le 3e ouvrage de Stendhal que je lis en huit mois. je pense avoir réussi mon pari et le challenge de George.

      

     La chartreuse de Parme, STENDHAL

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  • Le Prédicateur, Camilla LACKBERGDans les rochers proches de Fjàllbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La Princesse des glaces, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes... L'inspecteur Patrik Hedstrôm est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne. Lentement, le tableau se précise : les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent. Alors que Patrik assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge...

     

    Mon avis :

     

    Dans le premier roman de Camilla Lackberg, l’hiver faisait rage, la neige et le froid engourdissaient les cœurs et les âmes. Ici, c’est la canicule qui s’abat sur le village. La météo jouera un rôle dans le déroulement de l’enquête. Rendant les uns agressifs, tendus, amollissant les autres… Avec humour, Camilla Lackberg décrit à l’aide de détails choisis, l’impact du temps sur les êtres.  

    Le Prédicateur nous entraîne dans des familles ordinaires de la classe moyenne, en proie à l’angoisse causée par la disparition de leurs filles. Les réactions sont aussi diverses que peuvent l’être les gens : abattement, espoir, hystérie, détachement… toute une palette de sentiments humains se dessine sous nos yeux. La famille suspectée est divisée en deux branches radicalement opposées : l’une riche, ayant pignon sur rue ; l’autre, désargentée, vivant dans la misère et la crasse. On a du mal à croire que tous ces membres sont issus d’un même patriarche. Camilla Lackberg s’amuse à décrire ses contemporains, leurs manies, leurs tics et leurs vices. Tous les personnages qui composent ce roman sont décrits sans complaisance. Même les héros Patrik et Erica dévoilent leurs défauts. 

    Tout au long du récit, la dualité entre les personnes renvoie au combat du bien et du mal qui se joue en premier plan. Le riche et le pauvre ; le fort et le faible ; les jeunes flics et les anciens ; Anna et Erica… Tous ces duos en viennent au duel. En raison de la canicule ? 

    Les secrets de famille, les non dits, les révélations tardives et les retournements de situation nous entrainent dans une lecture dont à du mal à s’arracher. Plus abouti, je trouve, que le premier opus, ce récit fait sans cesse voler en éclats nos certitudes de lecteur. 

    Une lecture agréable, un polar plaisant, où l’on regrettera peut-être qu’Erica Falke reste en retrait, attendant impatiemment la naissance de son premier enfant. Les Suédoises seraient-elles moins libérées qu’on le pense ?

       

      

     Le Prédicateur, Camilla LACKBERG

     

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  • Alex, du blog mot à mot, m’a taguée. Il s’agit de me définir en fonction des livres que j’ai lus en 2011. J’ai pris le temps d’y réfléchir avant de vous proposer mes réponses. Je suis surprise de constater que cela colle si bien.

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