• Romans policiers

    Le Festival du Film Policier de Liège rend hommage à Claude Chabrol, récemment disparu.

     

    Adaptation de romans policiers, évocations et réinterprétations de faits divers, reprises des motifs des maîtres du suspens, investigation sociale ou psychologique du mal, Claude Chabrol a consacré une large part de sa filmographie à rapporter, interroger et mettre en scène le geste criminel.

     

    Cet hommage, initié par le Centre S-A Steeman de Beaufays, propose d’analyser le passage de l’écrit à l’écran, lors d’une conférence qui aura lieu au cinéma Palace, le 9 avril à 20h.

    La conférence sera suivie par la projection du film « Les fantômes du chapelier », adaptation remarquable du roman de Georges Simenon.

     

     

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  • Romans policiersLinnea a seize ans, plein de complexes, et pas mal de questions qui lui trottent dans la tête. La seule qui la comprenait, c’était Pia. Sa meilleure amie, son amie pour la vie. Enfin, pour cent vingt jours, « sans compter les week-ends », Linnea a fait le calcul une fois. Maintenant que Pia est morte. Avec Pia, elle pouvait parler de tout : de l’amour, de la mode, de Markus, le beau gosse dont toutes les filles rêvent, du prof de bio qui devait se faire interner mais qui au lieu de ça harcèle la classe entière, de son père qu’elle voit deux fois par an, de sa mère qui a une liaison tumultueuse. Et de Dieu. Qu’est-ce que ça signifie « croire en Dieu »? Car ce n’est pas exactement la même chose que le père Noël. Une chose est sûre, ce n’est pas la peine de compter sur Dieu pour résoudre les équations du second degré.

     

    Mon avis :

     

    Incisif et énergique, ce roman se lit vite et sans effort. Linnea nous fait partager son quotidien, ses questionnements, ses contradictions, ses angoisses d’adolescente de seize ans, comme si nous étions le mur du placard de sa grand’mère. Elle n’attend pas forcément de réponse. Elle parle. Et surtout de Pia. Son amie. Sa meilleure amie. Qui ne l’est restée que cent vingt jours. Et ça, elle a du mal à le digérer.

    Le ton cynique plaira aux adolescents, l’autodérision et les joutes verbales entre filles également.

    Pourtant, sans en avoir l’air, ce roman aborde des sujets graves qui préoccupent les jeunes de générations en générations.

    A lire dès 15 ans.

     

     

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  • Mes lecturesC’est la fête des bonshommes de neige à Pandore. Doug décide d’y conduire Laurie, sa belle-fille, mais sa voiture tombe en panne en pleine nuit au « carrefour de la mort » où, raconte-t-on, des fantômes d’accidentés font du stop. Il part chercher du secours, laissant la gamine seule. Quand soudain, une silhouette s’approche du véhicule une hache à la main. Pour Laurie, la fête est finie…

     

    Mon avis :

     

    «J’essaie de creuser le plus loin possible dans mon imagination pour rester originale parce que je n’aime pas ce qui est banal, ni dans la vie ni ailleurs. Pour moi, l’art c’est quelque chose qui doit continuer à étonner, à surprendre. Et puis j’ai toujours eu une fascination pour Magritte!» a écrit Nadine Monfils.

    Et le pari est réussi ; ce roman est loin d’être banal !

    Dans une région montagneuse un peu à l’écart du monde, des enfants disparaissent mystérieusement. Aucun témoin, aucun indice. Cela se corse encore quand les cadavres sont retrouvés, mis en scène en imitant les tableaux de Magritte.

    Entre polar noir et fable absurde, ce roman est inclassable. L’auteur rédige ici un roman policier surréaliste, très agréable à lire et dont l’intrigue subtil procure un vrai plaisir de découverte. On y retrouve l’univers que Nadine Monfils affectionne : les petites gens, les paumés et les vrais fêlés. Dans la foulée d’un Jean Ray ou d’un Scutenaire, Nadine Monfils inscrit son nom au palmarès des poètes belges surréalistes. En faisant de son tueur en série un amateur de Magritte, elle réussit l’alchimie entre horreur, fantastique et humour (parfois décapant). Un pur moment de bonheur surréaliste.

     

     

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  • Mes lecturesAlors que sa sœur est sur le point de lui révéler un secret, elle perd le contrôle de la voiture qu’elle conduit et c’est l’accident. Mélanie est grièvement blessée. Antoine et elle reviennent d’un week-end sur l’île de Noirmoutier, lieu de leurs vacances d’enfants. Ils n’y étaient pas retournés depuis le décès de leur mère, en 1973. Antoine avait alors dix ans.

    Attendant que sa sœur sorte du bloc opératoire, Antoine fait le point sur sa vie, son divorce, ses enfants entrés dans l’adolescence, son métier d’architecte et sa relation avec son père, vieil homme tyrannique.

     

    Mon avis :

     

    Boomerang nous conte la vie d’Antoine et de sa famille. Une vie basée sur le respect des conventions, une discipline bourgeoise et des secrets de famille profondément enfouis. Antoine apparaît sous les traits d’un homme bouleversant qui cherche à comprendre qui il est, qui sont les siens et pourquoi sa mère semble n’avoir jamais appartenu à cette famille parisienne bien mise. Mais Antoine est aussi un père du 21e siècle dont les enfants adolescents lui échappent et le laissent perplexe. Comment réagir comme un vrai père, équilibrer fermeté et compréhension quand on n’a pas soi-même eu de modèle ? Comment faire face aux émotions de ses enfants quand on est soi-même en lutte avec ses démons ?

    Je vous conseille ce livre qui mêle agréablement suspense, émotion, humour même. Les personnages sont attachants et leur portrait psychologique fouillé. Une bonne histoire qui se lit avec plaisir.

     

     

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  • WikioGrâce à Silence radio, un polar judiciaire mené de main de maître, Toronto trouve enfin sa place sur la carte du crime. Les mains couvertes de sang, Kevin Brace, le plus célèbre animateur de radio du Canada, accueille le livreur de journaux sur le pas de sa porte en bredouillant : " Je l'ai tuée. " Mais, après la découverte du cadavre de sa compagne par la police, Brace s'enferme dans un mutisme que ni son avocate, ni le jeune procureur, ni les deux policiers chargés du dossier ne comprennent. D'autant que ceux qui, au contraire de Brace, acceptent de parler ne semblent pas dire toute la vérité... Le Canadien Robert Rotenberg est avocat. Silence radio, son premier roman, a été très remarqué par la presse anglo-saxonne.

     

    Mon avis :

    Pour un premier roman, c’est une vraie réussite.

    Les premiers chapitres nous présentent à tour de rôle un des protagonistes de l’affaire : présumé coupable, témoin, inspecteur, avocat, juge d’instruction… qui viennent graduellement s’imbriquer dans l’histoire. J’ai apprécié la finesse de la description des caractères et les liens subtiles qui se tissent ou se sont déjà tissés entre eux. L’auteur les laisse entendre plus qu’il ne les décrit et le lecteur n’est pas infantilisé.


     

    L’histoire se déroule de manière chronologique, peu de flashback dans la narration, mais des découvertes infimes qui, petit à petit, vont tisser la trame de l’histoire et permettre aux lecteurs de comprendre ce qui s’est passé. L'auteur nous amène ainsi vers la part d'ombre de chacun, nous obligeant à voir au-delà des apparences. Ce que le monde judiciaire ne fait pas toujours.  On échafaude une théorie presqu’en même temps que les inspecteurs et c’est plaisant pour le lecteur qui se croit aussi investi de l’enquête. Les personnages se croisent au gré de l’avancement des investigations et le lecteur est transporté de l’un à l’autre, d’une situation à une autre sans jamais s’égarer.

    Ne vous attendez pas à une montée d'adrénaline, à une tension grandissante. Je pense que ce n'est pas le propos. L'auteur semble avoir davantage voulu nous montrer comment une enquête se mène, se construit et comment faire peu à peu éclater la vérité au grand jour.

    J’ai particulièrement apprécié les scènes au tribunal où l’on retrouve le professionnel de terrain. D’une précision minutieuse, elles sont plus vraies que natures.

    Enfin, le dénouement ne vous apparaîtra qu’à la fin de ces 400 pages, que vous aurez dévorées sans vous en apercevoir. Vous quitterez alors à regret les personnages qui vous seront devenus si familiers.

    Voici un nouvel auteur que je garderai à l’œil !

     

      

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  • Julie a 17 ans. Suite à une dispute avec sa mère, elle débarque au Japon pour rejoindre son père. La tête pleine de clichés et d’assurance occidentale. Très vite, elle va être confrontée au choc des cultures. D’autant que son père a oublié d’aller la chercher à l’aéroport.

    Dès son arrivée,  son père impose une condition à son hébergement, obtenir son premier degré en apprentissage de la langue japonaise. Elle est donc inscrite au lycée international. Un bel effort d’adaptation va lui être nécessaire.

     

    Mon avis :

     

    Attirée par la couverture et la physionomie sympathique du personnage, je me suis laissé tenter par cette BD. J’ai été ravie par cette découverte. Les puristes me diront sans doute que des Français qui réalisent des mangas, c’est aussi incongru qu’un Japonais cuisinant des tripes à la mode de Caen mais j’ai aimé le mélange entre dessins japonisants et humour occidental.

    Historien de formation, Thierry Gloris est aussi le scénariste de « Malgré nous » et du très bon « Codex angélique » chez Delcourt. Quant à Cyrielle, vous avez dû croiser ses illustrations dans le magazine Julie chez Milan, de nombreux manuels scolaires ou encore dans « Les petites sorcières » chez Fleurus.

     

    Le récit nous plonge dans le Japon d’aujourd’hui et nous révèle de nombreux cotés de la culture et des habitudes japonaises. De plus en plus de récits ont pour toile de fond ce pays et à travers des autobiographies ou des récits fictionnels, nous pouvons entrer dans la réalité sociale et culturelle de cette nation loin, finalement, des clichés et des fantasmes que d’aucun voudraient nous voir cultiver.

    Les dessins sont délicats et agréables à regarder. Le style est dynamique, jeune et très drôle. Il y a beaucoup de fraîcheur dans cette BD de type Shojo (manga pour filles). De même que dans la description du Tokyo que nous ébauche Julie avec ses jeunes yeux d’européenne. La courtoisie, la politesse, la délicatesse, la retenue… sont les premières valeurs qu’elle va (re)découvrir.

    Sinon, la vie d’une étudiante là-bas n’est pas bien différente de celle d’une étudiante ici. Mêmes cours, mêmes rivalités féminines, mêmes copains de classe plus ou moins sympas, mêmes problèmes existentiels liés à l’adolescence… Et ici ou là-bas, il est tout aussi difficile de se faire accepter par les autres. Le poids du regard et les préjugés ont la vie dure quel que soit le côté de l’océan.

    A conseiller de 10 ans à 90 ans, chaque âge y trouvant ses plaisirs.

     

     

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  • Mes lecturesMalchanceux petit dernier d’une portée de treize ratons, Firmin est né dans le sous-sol d’une librairie. Malingre, bousculé par ses frères et sœurs, il va très vite s’écarter de la fratrie pour partir à la découverte de l’immeuble. Dévorant d’abord les livres au sens propre, il va les apprivoiser, apprendre à lire avec eux et les dévorera au sens figuré. La librairie et ses multiples recoins deviendront alors son domaine. Il en oubliera presque qu’il n’est qu’un rat. Hélas, située dans un quartier dévasté proche de la démolition, sa chère librairie sera en péril. 

    Mon avis :

     

    Ce conte où un rat est doué de raison mêle allègrement fiction et réalité. Doté d’un sens aigu de l’observation, Firmin est aussi très bavard. Trop parfois. Si bien qu’après 50 pages, j’ai bien failli fermer le livre tant ses digressions me lassaient. Mais j’ai résisté et je ne le regrette pas du tout.

    Cinéphile, mélomane et bibliophile, Firmin est vraiment sympathique et drôle. Plongé dans les aventures extraordinaires qu’il dévore, Firmin oublie fréquemment sa condition première et se rêve l’ami des hommes. Notamment celui de Shine, le libraire adulé en secret. Ses excursions nocturnes dans le Boston dévasté des années 60 auront tôt fait de le remettre en face de la réalité.

    Mêlant la vie de Firmin et ses lectures, le récit de ses expéditions hors de la librairie et ses commentaires littéraires, Sam Savage nous propose un roman réjouissant, original et intelligent. Il nous offre par le biais d’un rongeur érudit une belle réflexion sur l’influence de la lecture sur la vie et un hommage à la littérature.

     

     

     

     

     

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